altitude : 3515m

Grand beau temps encore ce matin (ça devient une habitude). Tout le monde est présent à la table du petit déjeuner, ça étonne le groupe d’anglais ! Très bon porridge à l’orange, beignets, œufs au plat… bref, tout ce qu’il faut pour se requinquer sauf quand on n’est pas bien, ce qui est toujours le cas de Didier qui préfère jouer avec le petit chaton du camp, sur le canapé.
Il a quand même assez d’énergie pour demander à bénéficier d’une visite du caravansérail (qu’il a loupé avant hier soir pour cause d’épuisement total…), ce qui oblige Oulan à aller sortit de son lit (ou presque) la dame qui tient la billetterie d’entrée. La visite se fait rapidement, puis on prend la route pour une longue journée qui devait nous conduire jusqu’au lac Kol Suu après une rando de 4H (à 3515 m d’altitude), mais qui finalement nous amènera avec 1 jour d’avance à la ville de Naryn (2300 m). En effet devant l’état général des troupes, on s’est dit qu’une nouvelle nuit sous yourte, en altitude, avec rando, n’était pas la meilleure idée pour nous remettre d’aplomb. Oulan a gentiment accepté ce changement de programme et a géré le changement d’hébergement.
On fait donc le trajet retour sur la piste depuis Tash Rabat jusqu’à la route principale (que l’on apprécie beaucoup plus que l’avant veille, en arrivant bien crevés après 1 journée de route), en suivant la très belle vallée parsemée de yourtes, de campements, de troupeaux de chevaux, vaches, et moutons…
La route principale, que nous prenons ensuite plein Est, est beaucoup plus confortable que la piste. Nous longeons des chaînes de montagnes de part et d’autre, très hautes sur la droite, plutôt des « badlands » sur la gauche. Nous traversons la « rivière de Naryn », qui se jette dans le Syr Daria, lui même se jetant dans la Volga (j’en oublie peut être quelques uns au passage, mais je crois que l’essentiel y est), puis nous arrêtons près d’un tombeau (de qui ? j’ai oublié ….certainement d’un héros local….), et rejoignons la petite ville de Bateov où nous faisons les courses pour le pique nique. Didier, qui comate dans la voiture depuis le matin, accepte non sans mal de se faire examiner à l’hôpital local. La doctoresse qui lui prend la tension, déduit des explications apportées par Oulan sur les symptômes, que ce n’est pas le mal des montagnes mais la tourista. Ordonnance : éviter de manger des fruits et des légumes… Sur ces bonnes paroles, on continue notre route en remontant une vallée – après avoir fait le plain de gaz - pour atteindre un vert paturâge au bord d’une rivière (dans un parc naturel – donc dépôt d’ordures théoriquement interdit, contrairement au reste du pays où cela constitue une espèce de sport national). Le coin est charmant, mais comme très souvent quand on sort la table de pique nique, le temps change et le tonnerre se met à retentir. Cette fois ci on s’en sort sans gouttes, mais également sans sieste. On fait demi tour le long de notre vallée, puis on rejoint la route principale qui nous amène en une vingtaine de kilomètres à Naryn, petite ville (40 000 habitants environ) située à 2200 m. On s’installe dans notre maison d’hôtes puis après la petite sieste tant attendue, on sort faire un petit tour dans le quartier. Les environs de la ville semblent très beaux, de partout on aperçoit des « badlands » de toutes les couleurs. Ça donne envie d’aller d’y promener (ça tombe bien j’ai repéré une piste « les collines rouges », que je souhaite que l’on explore demain, même si ce n’est pas prévu au programme…). Pour l’heure, c’est dans la ville (quartiers résidentiels + rue Lénine, la rue principale), que nous déambulons en attendant l’heure du dîner. Etant donné l’état des troupes, Oulan a du juger bon de nous permettre de faire une petite incursion en gastronomie européenne : ce sera pizza dans un restau au look et à la clientèle partiellement européenne ! (enfin pizza pour ceux qui veulent car pour les irréductibles, les plats kirghizes figurent quand même à la carte).
Oulan ne propose pas à Didier sa fameuse recette de vodka salée (on se demande bien pourquoi), mais il lui donne un cachet d’un équivalent kirghize de l’immodium
Nuit compliquée pour Didier (malade toute la nuit) et également pour moi par effet induit ….