Découvrez la partie 2 - l'ouest de l'Andalousie

 

Pas facile de partir en vacances alors que rien n'est prêt pour cela: les chats, qui s'en occupe? Ok, c'est réglé. L'eau. Il faut couper l'eau et fermer le gaz. La box, ben elle ne marche toujours pas mais Free veut pouvoir y avoir accès. Ca fait presque 2 mois maintenant qu'il s'en occupe. Que changeraient 15 jours d'absence? Bon, pas grave, il suffit de la laisser branchée! Des confitures ? Ben oui, biensûr que nous pouvons en emmener un pot de plus. Avec des madeleines, c'est tout bon ça!

Bon, ben, il se fait bien 17h00. On ne sera pas sortis de France ce soir! No blème, nous sommes en vacances et la météo annonce du beau temps pendant 10 jours en Espagne.

Nous dînons sur l'autoroute et nous arrêtons alors que la nuit est tombée au bord du lac du Salagou. La terre est toujours aussi rouge ici. Elle colle facilement aux chaussures. D'autant plus que le sol est mouillé d'une petite pluie qui nous rappelle que nous sommes en février.

Nous équipons la voiture de sa position nuit et zou c'est parti pour une nuit à 9°C.

 

Samedi 8 février 2020

 

Départ d’Auvergne vers 16H30 après quelques détours : à Billom pour donner les clés à Catherine (elle ne le sait que depuis le matin, mais elle s’occupera de nos chats pendant les 2 semaines à venir), à Cournon pour laisser ma voiture de boulot, puis à Orcet pour récupérer quelques provisions vitales : cake salé, confiture d’orange, dosettes de café et madeleine, le tout – hormis le café – fait maison (au passage on s’atelle vite fait à une assistance sur la tablette … depuis qu’Elo leur a installé whatsapp, ils ne savent plus consulter internet – et on en profite pour filmer Noëlle en train de souhaiter une bonne fête à sa sœur Jacqueline).

 

Tout ça pour dire que l’après midi est bien avancé quand nous prenons enfin la route … vers 21H on décide de s’arrêter pour dormir au Lac de Salagou. Nuit calme et un peu humide (il a fait quelques averses dans la nuit)

 

Dimanche 9 février

 

Le réveil n’est pas très matinal, on prend notre petit déjeuner sous un crachin breton, pendant que quelques VTTistes se préparent pour leur sortie dominicale.

 

Vers 9H30 on prend la route sous un temps gris, qui s’éclaircit tout de suite après Lodève et devient carrément ensoleillé vers Narbonne. On longe les Pyrénées enneigées puis on passe a frontière sans presque s’en rendre compte. Ca y est, on est en Espagne et on est déjà dépaysé. Il fait beau, les arbres sont en fleurs, c’est déjà le printemps …

 

Arrêt pique nique sur une aire d’autoroute peu après Barcelone : des voyageurs nous mettent en garde contre des « pirates de la route » qui séviraient dans le coin, prétextant signaler un pneu crevé aux pauvres touristes innocents, pour détourner leur attention d’un de leur complice qui du coup pique les sacs à main dans les voitures. Heureusement nous y échappons…

 

Vers Valence nous obliquons vers Albeceite car nous voulons rejoindre la Sierra de Cozarla. Nous contournons Albeceite de nuit; nous nous perdons dans des zones de travaux, finissons par retrouver la bonne route grâce à mon sens de l’orientation, et nous mettons en quête d’un restau, comptant sur l’heure espagnole (il est plus de 20H30). Malheureusement, dans les 2 restaus que nous trouvons au bord de la route, les cuisines sont fermées (en plus ils ne sont pas très engageants et leurs patrons pas très accueillants).

 

On finit par repérer une petite route qui longe une « lagune ». Ni une ni deux, on la prend, on arrive à une usine d’eau (enfin c’est ce qu’on suppute car elle s’appelle aquadeus), et on s’arrête là ‘bercés par le ronron non pas de l’air conditionné mais des machines de l’usine). Avant de s’endormir, on déguste une part de cake salé (merci qui ?). Nuit froide.

 

Lundi 10 Février

 

Réveil par temps frais voire froid mais avec un soleil magnifique. Petite balade dans la forêt jusqu’au lac (enfin plutôt jusqu’aux roseaux bordant le lac qui, lui, est assez loin), retour à la voiture puis petit déjeuner, avec de prendre la route en direction de la Sierra Cazorla. Les premiers oliviers font leur apparition (enfin on pense que ce sont les 1ers car hier dans la nuit noire, on ne les a pas reconnus ), on en verra des millions d’autres par la suite. Les contreforts de la Sierra sont superbes. Après quelques courses à Bienservida, on attaque la montée dans les collines (d’oliviers) et bientôt on domine la mer (d’oliviers…). On ne se lasse pas d’admirer ces arbustes gris vert sur un sol de multiples couleurs (souvent rouge), le tout sur un fond de ciel bleu profond. Après un petit col dans la forêt, on redescend sur un bourg étagé au soleil à flanc de coteau. Voilà Torre de Albanchez, un village qui produit de l’huile d’olive et qui veille d’en haut sur ses plantations, parsemées de cyprès. On remarque des arènes (bâtiments arrondis) dans tous les villages, même petits, que nous traversons. C’est vrai qu’on est dans le berceau de la corrida … Au départ l’objectif était d’entrainer les chevaux de l’armée, et puis quelques hurluberlus ont dû apprécier le spectacle, et on sait ce qu’il en est maintenant … On décide de faire un détour par Segura de la Sierra, recommandé par nos 2 guides, et signalé par des panneaux prometteurs. On ne regrette pas, l’entrée dans le village se fait par une belle porte, la Puerta Nueva, et le chemin nous mène jusqu’à l’église, puis on ressort par la corrida (qui, contrairement aux autres que l’on a vues, n’est pas ronde), et enfin on prend le chemin qui monte au château (Castillo de Segura), en surplombant un bâtiment qui doit être les anciens bains arabes. Plus on monte plus la vue est belle (si c’est possible). On peut également admirer El Yelmo, le point culminant du coin (1808 m) d’où, parait-il s’élancent des parapentistes. On ne vérifiera pas … On redescend du nid d’aigle sans visiter le château (il est fermé), puis on installe un peu à la sortie du village notre table de pique-nique sous un arbre (cerisier ? pommier ? pêcher ? autre ?) en fleurs – roses – qui dégage une odeur de miel. On est sur un petit chemin qui, au bout de 100 m, mène à un mirador avec vue sur le village et le château. Là aussi on en prend plein la vue !

Notre prochaine étape est le 2ème village remarquable du coin, Hornos. Lui aussi a un château, mais sa situation est moins spectaculaire, il est plus « engoncé » dans les maisons du village. En revanche, en passant sous un porche de la mairie, on arrive à une terrasse qui domine une vaste étendue d’eau (lac artificiel lié à un barrage, l’Embalse del Tranco), qui scintille au soleil. Ils savent vivre, ces andalous !

 

En fin d’après-midi, on quitte le village (après un arrêt près d’un pré rempli de taureaux andalous… enfin c’est ce qu’on suppose, ils sont noirs avec des grandes cornes, mais n’ont pas l’air féroces du tout ), puis on longe pendant un moment la rive droite de l’Embalse del Tranco, jusqu’à trouver la bifurcation à droite qui nous mène jusqu’au départ de notre rando de demain, le Rio Borosa (a priori la plus courue de la Sierra). On repère un emplacement où on pourra installer notre campement, sur le parking de départ de la rando, puis on retourne sur la route principale jusqu’à Oyos Frio, le village le plus touristique de la Sierra, où on espère trouver un restau. Il y en a beaucoup de fermés, mais on en repère quand même un, qui nous sert des boulettes de viandes maison et des fèves aux haricots, plat typique. Retour de nuit à l’endroit qu’on a repéré un peu plus tôt… on croise 2 renards pas farouches et une troupe de biches qui broûte dans un pré au bord de la route ! Nuit bercée par le bruit du ruisseau tout proche.

 

Le parking est désert lorsque nous nous levons. Quelques véhicules sont passés à proximité un peu plus tôt. Une poignée à peine. Nous sortons table et chaises et préparons le petit déj. Le soleil se pointe , mais ne baigne pas la voiture. Il a fait frais cette nuit, mais nous avions pris soin de sortir les couvertures polaires. Du coup, aucune sensation de froid.

Une fontaine coule à proximité. Parfait pour faire la vaisselle et se brosser les dents. Nous finissons lorsque qu'un combi volkwagen vient se joindre à nous. Nous sommes un peu garé en vrac, mais cela est vite rectifié.

Nous enfilons nous chaussures de randonnées et nous voici partis pour une petite ascension le long du rio Borosa. L'eau est d'une belle couleur. Verte par endroit. Le soleil nous a rattrapé et nous marchons un bon moment (plus d'une heure) avant de décider de revenir à la voiture. Le chemin mène jusqu'à un barrage mais nous avons de la route à faire aujourd'hui et un programme bien établi avant de rejoindre Grenade. Nous avons prévu de rouler sur les pistes menant à la source du Guadelquivir. Aussi incroyable que cela puisse paraître, nous voici sur une pistes cahoteuse, étroite et montante. Difficile de croire que l'on puisse se croiser sur un tel petit chemin. En fait, nous ne croiserons personne sur les 11 Km que nous parcourons. Nous sommes en pleine nature.

Sur le côté, un renard attend que nous passions. IL est allongé, à peine inquiet. Nous stoppons pour prendre des photos (sans sortir de la voiture!). Il se redresse et vient vers nous. Il boite. C'est un petit. Un peu plus loin, un autre vient en dodelinant vers la voiture. Il est interdit de nourrir les animaux sauvages, mais là, visiblement, ces deux là ont l'habitude du contact avec les voitures de passage. Nous continuons notre pérégrination, ravis de cette rencontre.

Beaucoup de belles vues sur ce trajet. Des paysages de montagnes. Depuis un plateau, nous apercevons un refuge perché sur son éperon rocheux. Nous arrêtons la voiture et allons nous dégourdir aux alentours. Belles surprises : des mouflons et juste à côté des cervidés. Trop cool.

Le temps passe, il est grand temps de nous mettre en route vers Grenade. Encore de beaux paysages sur cette route en balcon. Des oliviers à perte de vue.

Nous branchons google map pour entrer dans Grenade. Le guide indique que la circulation est très réglementée et qu'il existe des quartiers interdits aux voitures hormis les locaux et les taxis. Le GPS nous guide sans encombre au Lemon Rock Hostel. Impossible de se retrouver dans ces rues étroites et en sens unique sans une aide technologique. L'hotel est une auberge de jeunesse privée. Il y a de la place et nous pouvons disposer d'une chambre pour deux jours. IL y a quatre places, mais nous en aurons l’exclusivité et un parking publique tout proche nous facilite le séjour.

Le lieu est aussi un bar et un restaurant. Tous les jours une animation est-il affiché à l'entrée. Malheureusement, c'est vrai! Un concert est prévu et biensûr il s'entend très bien des chambres! Nous mangeons un burger et buvons un Cerveza de Bodega avant d'aller nous coucher. Dans la chambre nous mangeons un dessert acheté un peu plus tôt dans une pâtisserie: une part de gâteau tellement grosse que ne nous parvenons pas à la finir à deux! Ce soir, j'ai eu un an de plus.

 

Malgré la nuit un peu courte à cause du concert d’hier, on se lève sans effort à 7H, prêts à en découdre avec l’Alhambra ! On traverse le centre de Grenade qui se réveille à peine (ah, ces andalous, pour faire la fête jusqu’à point d’heure ça va, mais le matin y a plus personne…), on trouve sans difficulté en ¼ d’heure la plaza Isabel la Catolica, et on attrape le bus C3 qui arrive tout juste. A 8H on est devant la billeterie principale de l’Alhambra, et une gentille dame nous propose d’aller directement à la Puerta de Los Carros, la plus proche des Palais Nasrides où nous avons réservé la visite de 8H30. Le soleil se lève sur les tours de l’Alcazaba (forteresse militaire située à l’extrême sud ouest du site), et c’est de toute beauté. Dans les palais Nasrides, les salles succèdent aux patios, les décors en stuc se mêlent aux mosaïques, les fontaines (magnifique fontaine aux lions !) côtoient les orangers, des forêts de colonnes apparaissent derrière des portes richement ouvragées, il y a même des peintures figuratives au plafond d’une salle de divertissement. Et partout, des fenêtres qui offrent une vue splendide sur les maisons blanches du quartier de l’Albaicin. Pour le reste, je ne vais pas raconter l’histoire du palais, il y a des guides très bien faits pour ça. On ressort, des splendeurs plein la tête, dans les jardins d’El Partal (terrasses, fontaines..), avec son « Palacio » qui se reflète dans l’eau et son « oracio ». Haut lieu de selfie et de photos « posées » des asiatiques qui visitent l’Alhambra…

Maintenant Direction l’Alcazaba (si vous suivez, vous savez déjà que c’est la partie militaire de l’ensemble), avec ses tours, donjons, chemins de ronde, vestiges de casemates, et même un jardin buccolique à flanc de coteau. De partout, on domine la ville, et on peut aussi admirer les Palais Nasrides.

 

Il est déjà tard (les 3H indiquées dans les guides sont écoulées), mais il nous reste encore plein de choses à voir. C’est avec plein d’entrain que nous traversons l’ensemble des jardins en direction du « Generalife » (zone de récréation des sultans Nasrides d’où ils pouvaient profiter de la fraîcheur de l’eau qui coule et de la verdure, ainsi que de la vue sur leur palais). Mais avant d’y arriver, nous faisons une halte à l’Iglesia de Santa Maria de la Alhambra (monumentale peinture moderne du Christ en croix, d’un artiste dont je n’ai pas retenu le nom), passons sans nous arrêter devant les bains (ils sont fermés) et empruntons une allée de buis qui jouxte les jardins du Parador (hôtel de luxe). Petit arrêt dans un de ces jardins (on commence à en avoir plein les pattes), puis on repart courageusement pour le Generalife. Entre les fontaines, les canaux d’eau qui courent, les fleurs, les allées de buis, de cyprès, les myrtes, les vues sur l’ensemble de l’Alhmabra en face, et les pavillons pleins de charme, c’est un enchantement. On mitraille à tout va !

 

Bon, maintenant cela fait 6H qu’on arpente l’Alhambra, il est temps de quitter les lieux… mais on fait le tour par la muraille nord et ses tours (on en visite une), puis avant de sortir définitivement, on se rend compte que le Palais de Charles Quint (certes relativement moche de l’extérieur) est ouvert… va pour le Palais de ce bon vieux Charles, et là c’est reparti pour un tour, avec notamment une visite d’un musée consacrée à la culture et les arts musulmans. La cour ronde à l’intérieur est assez impressionnante, avec ses 2 étages de coursives et ses colonnes. Heureusement le musée d’art est payant … on zappe, et on redescend enfin en ville par le chemin piétonnier. On aura passé près de 7H au lieu deS 3 prévues, et on n’a pas eu l’impression de chômer…

 

Arrivés en ville on tombe sur la Plaza Nueva et ses terrasses accueillantes au soleil. Didier prend le menu du jour, avec notamment une soupe à la viande hâchée (bof..mais ce n’est que mon avis) et des pâtes carbonara, et moi une spécialité locale improbable : orange, oignon, morue, olive, huile d’olive. Très bon…

 

Après cette pause revigorante c’est reparti de plus belle …On se lance à l’assaut du quartier de l’Albaicin, que nous avons admiré ce matin d’en haut depuis les terrasses de l’Alhambra. Maisons blanches, grilles de fer forgé, orangers et autres arbustes dégoulinant des jardins … C’est aussi beau des près que de loin. On prend un chemin montant (je devrais dire un ènième chemin montant… tous les chemins montent, ici) qui jouxte le quartier gitan de Sacromonte, puis on avise une chapelle tout en haut de la montagne qui semble être un sacré mirador… C’est la chapelle San Miguel qui nous atteignons après moultes marches et efforts. On a quitté la ville, traversé des zones peuplées de chenils, il y a même quelques chevaux, et puis des pousses sauvages de colza, des cactus… bref on est ailleurs. En haut une petite foule (surtout des jeunes) nous attend, et un gars joue de la guitare, le tout avec en ligne de mire l’Alhambra dans toute sa splendeur et derrière la Sierra Nevada enneigée (que l’on devine au gré des nuages qui se déplacent).

 

Après une petite pause on redescend dans les ruelles de l’Albaicin, et on retrouve au Mirador le plus célèbre, celui de San Nicolas, qui lui aussi offre une vue imprenable sur l’Alhambra et toute la ville de Grenade. Halte photo dans le jardin de la mosquée de Grenade, puis on va se mêler à la foule qui attend le coucher de soleil sur la forteresse. Bon, le soleil est voilé, donc ça ne donne pas grand-chose, mais quand les lumières illuminent les bâtiments, c’est magique … on comprend que l‘Alhambra s’appelle l’Alhambra (ce qui veut dire « la rouge » en arabe).

On finit par redescendre de nuit, on traverse le souk, les places qui commencent à s’animer, on longe la cathédrale, et on retrouve enfin notre hôtel.

 

Après une bonne part de gâteau d’anniversaire (enfin ce qui reste d’hier), on se couche, prêts à faire une bonne nuit.

 

Malheureusement, voilà qu’une espèce de cow boy se met à brailler des chansons de cow boys en s’accompagnant de sa guitare… On croirait qu’il est dans notre chambre.. c’est le concert du soir du Lemon Rock Hostel qui nous héberge. Et en plus, au fil de la soirée, les spectateurs qui assistent au concert reprennent les chansons en chœur, de plus en plus fort … Didier se met à ronfler, il doit être bien fatigué ! Pour moi ce sera un peu plus long… Notre cow boy se tait enfin vers minuit. Ouf !

 


Ce matin le ciel est gris. Nous décidons quand même de retourner nous promener dans le centre de Grenade, que nous avons parcouru hier de nuit. Initialement nous avions aussi envie de remonter au mirador San Nicolas admirer l’Alhambra au soleil du matin, mais de soleil il n’y en a pas …


Après le petit déj proposé par l’auberge (nous sommes les 2 seuls, les autres doivent encore récupérer du concert d’hier), nous voilà partis pour la cathédrale, absolument monumentale, même si on ne se rend pas trop compte des proportions, enserrée qu’elle est au milieu des maisons. L’entrée est payante, comme on est auvergnats, on n’entre pas (et puis l’intérieur des cathédrales espagnoles … bof bof… peut être avons-nous eu tort ?). On admire une chapelle adjacente, une ancienne medersa aujourd’hui reconvertie en université (je trouve la façade plutôt moche), et le bâtiment de l’archidiocèse (là, la façade est très jolie avec sa couleur orange pâle, ses portes de bois richement ouvragées, et ses cyprès qui montent la garde). Nous essayons tant bien que mal d’échapper à tout un tas de dames espagnoles qui veulent à tout prix nous refourguer un brin de romarin… Il y en a dans toute la ville (des dames avec des brins de romarin). La prochaine fois, je prendrai avec moi celui qui j’ai cueilli dans la campagne le 1er jour, et qui traine sur le tableau de bord … elles penseront peut être qu’elles ont affaire à une de leurs semblables et me laisseront tranquille.


De fil en aiguille, nos pas nous mènent jusqu’au bas de l’Albaicin, et nous nous souvenons avoir lu dans nos guides qu’il y a un peu plus haut (enfin juste sous le mirador San Nicolas) la maison – typique de Grenade – d’un peintre belge, qui se visite, qui plus est gratuitement. Nous affûtons nos mollets et c’est parti pour l’ascension…. Le quartier est aussi joli qu’hier, et un premier aperçu de l’Alhambra, perdue dans la brume, nous donne envie de continuer à monter. On finit par passer devant une porte ouverte, qui donne sur un jardin. Un monsieur muni d’un masque (pourtant nous n’avons pas des têtes de chinois ?) nous invite à entrer. C’est là ! Le jardin, à plusieurs niveaux, est charmant, et offre une vue imprenable sur l’Alhambra. Il y a même une terrasse tout en haut. On commence par visiter une salle d’expo des tableaux du peintre belge propriétaire des lieux (enfin, il est mort dans les années quarante) qui s’appelle Moreau, mais j’ai oublié son prénom. Beaucoup de portraits très réalistes, ça nous plait. On ressort de la pièce (qui était peut être son atelier) pour accéder à sa bibliothèque, en repassant par le jardin, puis on descend un escalier et on arrive dans la maison principale. Partout la vue sur l’Alhambra est saisissante. Mais comme on ne s’en lasse pas, en sortant de la maison, on monte au mirador juste au dessus. Des guitaristes (mais pas les mêmes qu’hier) jouent aux Gypsie Kings, et Didier se laisse tenter par un dessin de l’Alhambra. Enfin, on redescend la colline par un autre chemin, on retrouve notre voiture au parking, et c’est reparti pour de nouvelles aventures.


Notre jumpy emprunte l’autoroute du sud, puis sort à la sortie « Alpajurras », nom des montagnes qui longent par le sud la sierra Nevada. Au début le paysage est noyé dans la brume, puisau fur et à mesure que l’on s’élogne de Grenade, ça s’éclaircit et le soleil fait même de furtives apparitions.


On commence à gravir les flancs des Alpujarras, par de très jolies routes de montagne. On se laisse tenter par un morceau de fromage local, vendu apparemment par les gens qui le produisent.


Arrêt dans le 1er village typique des Alpujarras (Soportula) : toits plats en terrasse, murs d’une blanheur immaculée, cheminées rondes. Des vestiges des maures qui ont habité la région autrefois. A priori ce village a aussi à voir avec des sorcières … il y en a partout dans le village (mais pas des vraies), ainsi que des dragons. Il y a aussi une espèce de grotte avec reconstitution d’une caverne de sorcière à la sortie du village. Un peu plus loin, en haut d’un col, on avise une petite chapelle avec des bancs donnant sur une vue magnifique de montagnes, et une fontaine… parfait pour le pique nique ! Notre repas est troublé par une mère et son fils d’une douzaine d’années qui se mettent à jouer au ballon en attendant … on ne sait pas trop quoi (il faut dire que la mère est arrivée à pied par la route et le gamin s’est fait déposer au même endroit par le bus scolaire). AU bout d’un moment, ce qui devait arriver arriva : le ballon part dans le décor (=une pente herbeuse très raide avec plein de buissons et de petits arbres… bien sûr le ballon disparaît). La mère descend la pente pour récupérer le ballon mais manifestement elle n’a pas vu où il avait atterri, donc elle galère … Didier n’écoutant que son courage, enjambe à son tour la barrière de bois qui nous sépare de l’abîme et, guidé par mes indication (oui, j’ai aussi joué un rôle dans l’histoire car j’avais suivi la trajectoire du ballon), tombe direct sur le fameux ballon, faisant 2 heureux, l’enfant (qui a récupéré son jouet) et sa mère (qui n’est pas obligée de passer le reste de l’après midi à fouiller tous les buissons de la pente).


Cette BA accomplie, on reprend la route qui nous mène au 1er des villages du Baranco (défilé) de Poqueira : Campaneira. La vue sur le village en arrivant est magnifique. Comme dans tous les villages d’Andalousie (en tout cas ceux que nous avons visités), il faut s’armer de courage car ça grimpe, et ici peut être encore plus qu’ailleurs. Après avoir longé la rue touristique du village (bars, restau, boutiques de tapis typiques du coin), on se perd dans les ruelles, passages voutés, escaliers, et on finit par arriver en haut du village, là où part un chemin qui rejoint le 2ème village, Bubion. Au bout d’1 km de sentier (mais attention, ça grimpe), avec en ligne de mire l’église de Bubion se détachant sur les montagnes enneigées de la Sierra Nevada, sentie qui serpente entre des aires de battages, des vergers d’oliviers et d’arbres fruitiers en fleurs, nous voilà arrivés à destination … ou presque car on est en bas du village, en avant d’atteindre le haut, bien sûr, ça grimpe fort. Ce petit village est magnifique, la vue depuis le parvis de l’Eglise est époustouflante, mais il est presque désert. Nous qui rêvions de nous attabler à une terrasse pour boire un coup (il faut dire que le soleil est revenu et qu’il tape fort), nous ne voyons pas un seul café. Heureusement nous trouverons, tout en haut dans une supérette de quoi étancher notre soif. Et en plus, la rue devant cette supérette offre une vue superbe sur les montagnes enneigées. Il commence à se faire tard, le 3ème village (Capileira) n’a pas l’air très loin, mais nous ne voudrions pas finir notre rando de nuit, donc retour à Campaneira, où on reprend la voiture pour aller repérer un lieu pour dormir. On s’élève un peu dans la montagne et on repère un grand endroit plat qui nous conviendra parfaitement. Puis on retourne à Capeleira, où on déguste une cerveza, et quelques tapas (croquetas, fromage et jambon du coin, olives), et où accessoirement on profite du wifi pour préparer la suite de notre parcours et envoyer 1 mail pour réserver 1 nuit et 1 tour en 4X4 dans le désert de Gorafe. Je n’aurais pas de réponse ce soir, et sans wifi je n’ai pas la data, donc difficile de consulter mes mails après…


Nuit calme dans la Sierra Nevada.

 


Dès le réveil, nous décidons d’aller prendre le petit déj plus haut dans la montagne, au soleil. Nous continuons donc la route, qui se poursuit par une piste avec un panneau qui indique « aera récréativo » (ou quelque chose d’approchant). Au bout d’environ 5 km de piste, nous tombons sur un endroit magnifique, avec déjà 3 véhicules (dont une 4L vert amande qui manifestement est aménagée pour le couchage … il y a d’ailleurs une douche solaire qui pendouille). On s’installe pour le petit déj dans cet endroit de rêve : pas de bruit, un doux soleil, la vue sur la sierra nevada enneigée ..

Mais le reste de la journée nous attend : nous atteignons en quelques minutes de voiture (dont une partie dans la neige), l’aera recreativo, qui est un point de départ de randos. On chausse les chaussures de marche, on prépare le sac de pique nique, et nous voilà partis pour rejoindre un refuge à 3H de là. Malheureusement, on se trompe assez rapidement de chemin, il faut dire qu’on n’a pas de carte et qu’il n’y a pas de panneaux indicateurs sur les sentiers, donc on préfère suivre la large piste qui nous mène, après un passage en forêt puis de plus en plus dégagé, à un 1er mirador où on se rend compte grâce aux tables d’orientation que nous sommes juste en face du Mulhacen, le plus haut sommet de l’Espagne Occidentale (3483 m).

On continue de s’élever par la piste, il y a de plus en plus de neige, et au détour d’un chemin, un groupe de 4 bouquetins qui paissent au soleil en contrebas. En nous voyant ils s’éloignent un peu dans la pente, aussitôt on décide de quitter la piste pour s’en approcher. L’occasion de quelques photos. Un peu plus haut rebelote, avec un autre groupe de bestiaux. On décide de déjeuner au soleil sur des rochers, on s’offre même une petite sieste, que l’on écourte en voyant des nuages monter de la vallée. On en décide pas moins de continuer jusqu’à un 2ème mirador, le mirador de Trevellez. Vu d’ici le Mulhacen paraît tout proche, on a l’impression qu’on pourrait faire l’aller retour dans l’après midi. Le chemin est de plus en plus enneigé, on est très souvent amenés à marcher à côté.
Finalement pour atteindre le mirador, il faut redescendre un peu le chemin qui mène au village de Trévellez (en 3H), du coup on laisse tomber le mirador (on n’a pas envie de descendre un chemin qu’il faudra remonter ensuite) et on revient sur nos pas pour entamer la descente.

On revoit des bouquetins, on admire les nuages qui montent de la vallée et qui font une atmosphère vraiment étrange, on croise 2 promeneurs (les 2 seuls de toute la journée), et au détour d’un sentier, sur une pente en face de nous : de nouveau des bouquetins mais cette fois ci très nombreux … j’en ai compté 18. Certains mangent, d’autres se reposent en nous regardant. Au bout d’un moment, 4 ou 5 entament une descente rapide en sautant dans les éboulis. Ils ont manifestement été dérangés par un joggeur qui passe sur le GR un peu plus bas.
On finit notre rando vers 18H, des images plein la tête, et après un arrêt « captage de wifi » devant le restau d’hier à Capileira, on prend la route pour s’avancer un peu sur le chemin des villages des Alpujarras. Après moultes détours et demi tours dans les villages de Pitres et Portugos, on trouve enfin un endroit idéal pour passer la nuit = un endroit plat près d’un terrain de sport. La recherche du restau du soir n’est pas de tout repos, on finit par faire ½ tour d’une 10 aine de km … on est sûrs qu’à Campaneira on trouvera de quoi se restaurer. Banco : La casa de Diego nous accueille avec 2 plats typiques excellents : migas alpujerrehas (semoule à l’ail , poivron et bacon + saucisse et boudin) et un autre plat dont je n’ai pas noté le nom, à base de pommes de terre, jambon, longe de porc, saucisse et boudin (aussi…).

Bonne nouvelle, le gars de Gorafe que j’ai contacté hier par mail m’a répondu ce matin (mais je ne peux le lire que ce soir) que c’est OK pour le tour en 4X4 dans le désert demain matin et que pour la nuit il est full, mais il veut bien nous laisser une chambre chez lui avec salle de bain partagée, ou carrément nous laisser sa « cueva » (habitation troglodyte) pour aller passer la nuit chez ses parents. Le problème c’est que ma demande initiale était pour ce soir et qu’il est maintenant un peu tard pour aller à Gorafe. Je lui renvoie un mail en reportant ma demande à après demain soir, et là il répond tout de suite : c’est toujours OK…
Nuit calme en bordure de notre terrain de sport.

 


Réveil ensoleillé (comme tous les jours), et petit déjeuner agrémenté d’une animation animalière : notre terrasse privée donne direct sur un pré avec 2 chevaux et 1 chat qui fera une brève apparition.
Aujourd’hui, nous avons prévu de rejoindre Gorafe en prenant notre temps sur la route des villages blancs (et oui il y en a d’autres que notre trio d’avant-hier..) des Alpujarras.
1er arrêt à Trévellez (que nous avons vu d’en haut pendant notre balade d’hier), gros bourg de montagne qui semble assez touristique. On commence à être habitués, on enfile les escaliers et les ruelles pentues les unes après les autres. On trouve des voitures dans des endroits improbables, où on n’aurait jamais imaginé s’aventurer autrement qu’à pied. Là aussi les toits sont plats, les cheminées sont rondes, et les portes sont cachées par d’épais tissus colorés, en général à rayures, qui sont la spécialité du coin en plus du jambon. En effet il parait qu’ici l’air pur de la montagne produit les meilleurs jambons d’Andalousie (ou d’Espagne ? à moins que ce ne soit dyegenu monde ?). Tout autour du village, des montagnes arides avec tout en haut quelques résidus de neige, et sur les pentes les moins élevées des terrasses avec des oliviers et des arbres en fleurs (cerisiers ? Pommiers ? autres ?). Après moultes efforts on finit par arriver à l’inévitable mirador et sa vue imprenable sur les toits du village. C’est magnifique !
En quittant Trévellez, on tourne la tête pour apercevoir ce superbe village, étalé sur tout le flanc de la montagne, et qui brille au soleil.
Au détour d’un virage, en continuant vers l’Est, changement de décor. Les montagnes se font moins abruptes, les précipices moins vertigineux, et les arbres en fleurs se multiplient tout au long de la route. On apprendra plus tard que beaucoup de ces arbres sont des amandiers… mais que diable font-ils de toutes ces amandes ?
2ème halte à Berchules et son célèbre mirador … tellement célèbre qu’il est fléché dans le village mais qu’on ne l’a jamais trouvé. On s’élève pourtant un peu au dessus du village, on avise quelques poules qui bénéficient d’une terrasse privative avec vue imprenable, on suit une petite route qui serpente autour de cultures inconnues (avec arrosage et structures permettant d’accrocher des filets). Le soleil tape dur, on redescend au parking et on poursuit jusqu’à un « mirador » un peu avant Yegen : ce sera parfait pour notre pique nique, même si de vilaines lignes électriques gâchent un peu la vue sur les collines rouges et ocres que nous dominons.
Nous avions dans l’idée d’aller faire une balade fléchée aux alentours de Yegen (qui justement passe au milieu des formations colorées que nous avons admirées d’en haut), mais nous ne trouvons pas le départ du sentier qui selon le guide se trouve sur la place principale… d’ailleurs nous ne trouvons pas la place principale, alors que nous avons bravé notre appréhension pour nous lancer en voiture dans les ruelles tortueuses du village. L’après midi s’avance et ce soir nous devons être à Gorafe… tant pis, nous laissons tomber la balade.
Fin des villages blancs des Alpujarras avec une déviation quelque peu acrobatique dans le centre de Mecina Alfahar. Nous croisons 2 toulousains qui sont aussi (enfin, plus..) perdus que nous ! Les ruelles que nous devons emprunter pour retrouver la route principale ne nous inspirent pas confiance, mais nous finissons par nous extirper de ce labyrinthe…
Après Laroles, nous prenons plein Nord à travers les montagnes, en longeant un ruisseau, jusqu’au Puerto (col) de la Ragua, où nous trouvons plein de gens en train de faire de la luge sur une petite plaque de neige. Ici, on est aux sports d’hiver ! Puis redescente de l’autre côté du col, au milieu des pins direction Guadix. On voit d’en haut un superbe village (aux toits de tuile rouge, ça change…) surmonté d’un encore plus superbe château. C’est La Calahorra, et arrivés en bas, nous ne résistons pas à l’envie de monter, par une mauvaise piste, jusqu’au château. Il est environ 18H, le soleil couchant donne au château des couleurs magiques, en contrebas s’étalent des vergers d’oliviers et d’amandiers en fleurs, le tout surmonté de la Sierra Nevada enneigée … whaouh !!!
On finit par s’éloigner de cet endroit extraordinaire pour rejoindre l’autoroute qui, en quelques minutes, nous amène à la sortie « Gorafe ». Encore quelques millions d’amandiers en fleurs sur le plateau, puis la route plonge brusquement dans une faille et on découvre une sorte de vallée enchantée, parsemée d’oliviers, déjà à l’ombre du soir qui tombe. On passe à côté de quelques mégalithes (il paraît qu’il y en a à peu près 250 dans les environs de Gorafe, soit la + grande concentration européenne), puis on descend jusqu’au village de Gorafe pour trouver José Manuel, avec qui nous faisons l’excursion demain… Et bien il faut remonter de l’autre côté de la vallée par une piste abrupte, qui nous ramène sur le plateau. La vue est encore une fois magnifique, on suit les panneaux pendant un moment, puis plus de panneaux. On est sur une piste de plus en plus ardue, passant parfois sur des crêtes qui donnent (un peu) le vertige. On se résoud à consulter le GPS… On est allés bien trop loin. Demi tour, puis on arrive enfin. Il faut dire que la maison de José Manuel est troglodyte et qu’elle est en contrebas de la piste… plus exactement la piste passe sur son toit ou pas loin. Difficile dans ces conditions de la repérer.
Pas question de redescendre au village pour diner, en plus la vue est bien trop belle d’ici. Donc ce soir ce sera pâtes collantes et saucisson. Miam !


Lever à 7H20, cela nous permet d’admirer le lever de soleil sur les formations rocheuses (et terreuses) de l’autre côté de la vallée, et là, surprise, on se rend compte qu’en plus il y a le Mulhacen (et toute la Sierra Nevada) juste derrière. De toute beauté !
Le reste de la matinée est à l’avenant, le tour de José Manuel (et son petit chien) dure 4 Heures et il permet de passer dans des endroits FABULEUX. Je laisse les photos parler pour moi …
Vers 13H, retour au point de départ, on descend au village goûter aux tapas de la Meson Ilucion. Ce sera tortilla espagnole pour moi et porc salsa pour Didier. On déjeune en terrasse à l’ombre car au soleil il fait trop chaud. José Manuel nous a dit que cette température n’est absolument pas de saison (on est à près de 1000 m). Petit à petit, des armées de randonneurs envahissent le troquet, certains font partie de club et ont tous le même maillot, on attend peut être 10 mn pour payer…
Petit tour de village, caractérisé par ses habitations troglodytes, on va jusqu’au centre d’interprétation des mégalithes (fermé), puis on part à la recherche de ces fameux mégalithes … on n’en verra pas car soit il aurait fallu remonter tout en haut de la vallée par là où on est arrivés hier, soit il y a une petite trotte à faire à pied. Du coup on continue notre route jusqu’à Alicun de Las Torres, et sa source d’eau chaude. Il y a un établissement thermal et une piscine (qui ouvre en été) ; l’eau ruisselle de partout, elle est tiède, les végétaux aquatiques arborent toutes les nuances du vert… Encore un très bel endroit (et désert).
Le reste de la route de ce jour nous amène jusqu’à Benalua de Las Villas, à une quarantaine de km au Nord de Grenade, en passant par Vila Nueva de Las Torres, Pedro Martinez, et Pinar. Les paysages sont encore une fois de toute beauté, bien que très différents… Tout d’abord on longe les contreforts du désierto de Gorafé, puis on s’élève jusqu’à un plateau recouvert de cultures vert pomme (ça doit être du blé) et parsemé de pins, et enfin on retrouve les inévitables oliviers… et comme fil rouge, les amandiers en fleurs qui sont partout…
Nuit dans une oliveraie, à un carrefour de 3 chemins de terre (après quelques difficultés, notamment une voiture avec 3 gars qui en descendent et viennent nous demander ce qu’on fait là, alors qu’on vient de démarrer notre nuit …  ) au dessus de la retenue d’eau de Benalua de Las Villas.


Réveil ensoleillé (ça commencerait presque à devenir lassant ), les millions d’oliviers miroitent au soleil, on décide d’aller prendre le petit déj à Alcala la Réal, à une vingtaine de kilomètres de là (il faut dire qu’on n’a plus de pain). Alcala la Réal est une petite ville d’environ 20000 habitants, surmontée d’une magnifique citadelle (la Fortaleza de la Mota). Après un p’tit déj composé de « pan con tomate », sur une terrasse au soleil, et quelques courses  pour reconstituer le stock de provisions, nous partons à l’assaut de la forteresse qui domine la ville. A partir du moyen âge, c’est une véritable ville qui se construit au sommet de la colline, avec ses échoppes, ses habitations, son château fort, son église, et surtout ses multiples caves pour conserver le vin. En effet, le vin d’Alcala était réputé ! (aujourd’hui il ne reste plus une seule vigne, en tout cas on n’en a pas vu…). Pour pénétrer dans la ville, il fallait franchir pas loin de 7 portes, dont certaines d’inspiration franchement musulmanes (il fallait donc être motivé, si on venait avec de mauvaises intentions !). Il faut dire que la ville a longtemps joué un rôle de ville frontalière, entre la Castille et le royaume de Grenade ; et d’enjeu de conquête entre les musulmans et les catholiques, même si, d’après l’audio guide, les périodes de paix ont été plus nombreuses que les périodes de guerre Après donc les 7 portes, on arrive sur la « place basse », où se tenait le marché et où on peut admirer la reconstitution d’une pharmacie d’époque, puis on emprunte rue de la chute des chevaux (ainsi nommée car elle était glissante et en pente, et donc les chevaux se cassait souvent la figure en l’empruntant, ah ah ah…) qui dessert tout un quartier de la ville. Bien sur les murs et les toits ont disparu, mais on voit encore les anciens pavages des rues et des maisons, les caves avec des restes d’immenses jarres de terre cuite – avec l’endroit pour les poser, les restes du bas des murs qui donnent une idée des proportions et dispositions des pièces. Puis grâce au chemin de ronde, on arrive devant l‘Alcazaba (le château fort) dans lequel on pénètre par une entrée formée de 3 portes successives et un couloir coudé, puis enfin on arrive dans la cour. 3 tours la dominent, bien sûr on explore les 3, et on se rend sur la terrasse de la plus haute, d’où on peut essayer de repérer les « tours de guet » qui disséminées dans la campagne sur des collines tout autour de la ville, permettaient de signaler l’arrivée des mauvais coucheurs grâce à des signaux de fumée. On peut admirer également l’église, mise en valeur par de magnifiques cyprès qui se détachent devant la sempiternelle Sierra Nevada enneigée (on ne s’en lasse pas !). De l’autre côté de l’Alcazaba, un engin servant à lancer des « obus » (enfin, d’énormes pierres taillées en rond), une maison vigneronne avec sa cave très bien mise en scène, puis on arrive au quartier Ouest, avec le palais épiscopal (dont il ne reste pas grand-chose, pour ne pas dire rien), des maisons troglodytiques, la tour de la prison … L’église enfin est majestueuse, bien qu’ayant été abandonnée et partiellement détruite par l’armée napoléonienne. Il en reste quand même tout une partie, magnifique, qui donne une idée de sa splendeur. Le film qui est projeté à l’intérieur, sur 4 écrans, est intéressant et bien fait.
Nous pique niquons sur un mirador de la ville, pour bénéficier encore un peu de la vue de cette magnifique citadelle, et non sans avoir pris quelques sueurs froides avec le jumpy dans les ruelles hyper pentues, hyper étroites, et à angles droits…
Nous voulons maintenant visiter Zuheros, un village au Nord de la Sierra Subbetica qui selon le Routard, est particulièrement joli, mais sur la route nous nous arrêtons à Priego de Cordoba, petite ville sympathique avec plein de chouettes bâtiments, une promenade « en balcon » qui permet d’admirer, du haut de la falaise qui supporte le village, les collines d’oliviers avoisinantes, et un quartier d’origine arabe, le « Barrio de Villa » avec ses minuscules ruelles et des patios et façades hyper fleuries (plein de pots de géraniums sont accrochés sur les murs blanc immaculé… « mais comment font-ils pour arroser leurs plantes sans salir le mur » telle est la question existentielle du jardinier…).
Il est déjà tard quand on quitte Priego, on commence à se faire à l’idée qu’on ne visitera pas Zuheros ce soir, et puis on traverse Luque, magnifique petite ville (encore une) dans laquelle on s’arrêterait bien aussi… Tant pis, on n’a pas 6 mois de vacances donc on laisse tomber Luque et nous voilà enfin à Zuheros. Vu l’heure, on décide d’aller repérer un endroit pour passer la nuit (ce sera un bout de pré au milieu de la montagne, sur le chemin de la « grotte des chauve souris » (merci Park4night), puis on redescend à Zuheros pour une visite rapide à la tombée de la nuit, et on très bon repas à l’auberge du coin (recommandé par le Routard, donc remplie de français). Au menu : une queue de taureau pourDidier et 3 petits plats (soupe froide épaisse à la tomate et au œufs, timballe au chèvre et aux légumes, omelettes aux pommes de terre – qui seront des frites !- et aux légumes pour moi. Fameux ! En dessert, « leche fritas » avec sauce au chocolat et glace au nougat.
On remonte dans notre super coin, au bout de quelque virages qui font peur, et on s’installe pour la nuit au milieu de nulle part. On est tous seuls, mis à part un autre van un peu plus haut. Bonne nuit !


Le ciel est rose ce matin, avec quelques nuages (c’était prévu par la météo). Notre pré est parsemé de cailloux, mais aussi de multiples fleurs bleues au cœur jaunes, qui ressemblent – en plus petits – à des iris. Ce sont peut être des orchidées sauvages. Tout à coup, un troupeau de chèvres traverse notre domaine, puis plus loin, ce sont des moutons…. Depuis notre terrain de camping privé part un chemin de randonnée qui en 4H et 11km permet d’aller à Luque et de revenir en passant par divers points d’intérêt dont une fontaine à 3,5 km de là. On décide d’aller jusqu’à cette fontaine puis de revenir. Les gens de l’autre van, qui sont de l’Hérault (et qui accessoirement, ont dîné dans le même restau que nous hier soir), nous disent qu’ils ont fait la balade ce matin tôt avec leur ptit déj, pendant que leur ado de fils se prélassait encore sous la couette. Crâneurs !
Bon, on démarre notre rando qui passe dans des paysages très rocailleux, à l’extrémité nord de la Sierra Subbética, le ciel est majoritairement gris mais il y a parfois de beaux rayons de soleil. Le chemin se poursuit à flanc de collines, et on aperçoit Luque, tout au loin, avec son église et son château qui le surmonte. Après d’être un peu perdus aux abords d’un pré à montons, puis retrouvés (merci Maps Me, et le GPS…), on arrive à la fameuse fontaine qui est en fait un abreuvoir à bestiaux construit en pierres, non loin d’une ferme (on aperçoit d’ailleurs le berger et son troupeau de moutons), et d’où on a une vue superbe. Il fait si beau, et le coin est tellement agréable qu’on décide finalement de faire la boucle complète. On descend par un petit sentier à peine tracé direction Luque. On arrive bientôt aux abords d’une autre ferme (avec chèvres près de l’étable, et chevaux se promenant sous les oliviers) qui nous permet de rejoindre un chemin plus passant, puis en bas, carrément une piste qui longe de nombreuses collines d’oliviers. Les agriculteurs sont à l’œuvre, ils taillent leurs arbres (bruit de tronçonneuses) et brûlent les branches (odeurs de fumée). A Luque, c’est parti pour la remontée au dessus des champs d’oliviers et au milieu des amandiers (dont on goûte les fruits… certains sont bons, d’autres hyper amers). Le chemin se perd au milieu des moutons, sous une bergerie abandonnée, heureusement qu’il y a des panneaux qui indiquent la direction de la grotte, qui est sur notre chemin du retour. Partout ces petites fleurs bleues qui parsèment le « gazon ». Il y en a presqu’autant que des cailloux, ce qui n’est pas peu dire ! On rejoint finalement la grotte des chauves souris, puis notre voiture, et on pique nique sur le parking désert – mais avec très belle vue – de l’éco musée. Il fait très frais quand le soleil se cache …
Ceci fait, on visite (il était temps…) le magnifique village de Zuhéros, mais par temps gris. Dommage ! Le soleil fait une apparition, ni une ni deux, on remonte la route (avec toujours ces mêmes virages qui font peur) qui va à la grotte poeur le photographier (et l’admirer) d’en haut, au soleil !
En fin d’après midi, direction Antquera, ville d’environ 20000 habitants, que nous devons traverser pour rejoindre le Torcal de Antequera, montagne schisteuse avec parait il des formations rocheuses très étranges. On a hâte de voir ça et de s’y balader, il y a des petites randos qui partent du centre des visiteurs où on a prévu de passer la nuit. Mais avant cela, courte visite de la ville, et surtout repas dans le 1er restau recommandé par Le Routard (bon choix). Au menu : artichaut sauce amande, et croquettes variées (morue, crevette, jambon, taureau) ; suivi d’un excellent dessert local le Biensabe (orthographe non garantie, et composition non plus, mais typique et très bon).
En récupérant notre voiture au parking, on profite pour monter sur le toit (du parking, pas de la voiture) pour admirer tous les monuments éclairés de la ville.
A ce moment là, la nuit est encore claire, ce qui ne sera pas le cas plus tard… Plus on monte pour rejoindre le Torcal, plus le brouillard devient dense … et sur une petite route de montagne, sans lignes blanches, la conduite n’est pas facile ! On prenant la route (encore plus petite) qui monte au Centre des visiteurs (et permet d’entrer dans le parc naturel), on cherche une surface plane en bas côté pour s’installer, on en trouve enfin une pas trop penchée … mais juste sous un panneau «  camping interdit ». Bon, petite galère… On ressort du parc naturel, un coup de park4night, et hop … voilà un bel espace qui est mentionné « avec table de pique nique » sur le site (on n’en voit pas, mais à cette heure là et vu le temps qu’il fait, on s’en fiche un peu…).
Nuit humide et brouillardeuse.


Au réveil, le brouillard est toujours aussi intense, mais le temps qu’on se lève, il se lève aussi (un peu), nous permettant de voir – effectivement – les tables de pique nique autour, et surtout quelques pans de montagne en face. On déjeune, puis on décide de remonter au centre des visiteurs (maintenant qu’on est là, et comme le brouillard se lève…) ;sauf qu’en haut il ne s’est pas du tout levé, bien au contraire ! On aperçoit quand même plein de campings cars qui, eux ont passé la nuit là sans se préoccuper du panneau interdisant le camping sauvage… On distingue aussi à travers le brouillard les formations rocheuses (des espèce de couches empilées) qui doivent constituer la curiosité du lieu… On se dit que ça vaudra le coup d’y revenir lors d’un prochain voyage par beau temps, mais on n’insiste pas pour la balade … le musée Picasso de Malaga, à une quarantaine de km de là nous attend.
La route pour l’atteindre est encore une fois très jolie, avec des collines de multiples couleurs, parsemées d’oliviers, et une retenue d’eau de barrage qui nous semble bien manquer d’eau. On voit même des ruisseaux à sec (alors qu’on est en février !!!). A l’approche de Malaga, les détritus sur le bord des roues (et aussi dans le lit des rivières) font leur apparition, de même que des habitations parfois limite bidonvilles (en tout cas des fermes avec des abords dignes de décharges publiques…).
On arrive à Malaga sans encombre, grâce au GPS, on trouve un parking souterrain juste à côté de l’Alcazaba (citadelle) et du vieux centre ville piétonnier, on reste bouche bée devant la monumentale cathédrale (elle ne doit pas être très loin de Notre Dame, en taille, en tout cas c’est l’impression qu’elle donne), puis on se rend au Musée Picasso. Malaga est la ville natale de Picasso, il y a vécu jusqu’à 11 ans, et ce musée réunit des pièces de collections privées et familiales. Difficile de dire si on apprécie le talent de l’artiste ; quelques tableaux colorés nous attirent néanmoins l’œil. Après cette visite indispensable, on se restaure de tapas dans une taverne non loin de là (croquettes épinard pignons de pin ; soupe épaisse  la tomate froide et aux œufs ; morue avec poivron mariné ; chorizo), puis on quitte la ville et son agitation pour regagner le départ du Caminito del Rey, prévu au programme pour demain matin. Park4night fait encore des miracles : on se pose sur un endroit dominant l’Embalse de Guadalteba , un peu venteux mais avec vue imprenable sur le coucher de soleil !


 

Le vent a soufflé dans la nuit, mais n’a quand même pas emporté le véhicule. Ça souffle encore au réveil, et le soleil joue les abonnés absents. On a vu sur le site internet qu’on devait se présenter 1/2h avant l’heure prévue (9H45) au point de départ du « petit chemin du roi » (Caminito del rey), et comme on ne connait pas précisément où est le départ (on a vu ailleurs qu’il y avait 1,5 km de marche… mais à partir d’où ? de la gare ? de l’arrivée des bus ?)… on ne traine pas, on ne déjeune pas (d’ailleurs il y a trop de vent), et on va directement repérer le terrain. On se dirige donc en voiure vers l’accesso Nord (celui du départ, le Caminito ne se faisant que dans le sens Nord Sud), et au bout de 2 km environ, on avise un tunnel dans la paroi rocheuse au bord de la route, indiquée « caminito del rey »… ça doit être par là. On se gare, on s’achète un paquet de gâteaux (très sucrés, les gâteaux, limite collants…) au restaurant au bord de la route, et nous voilà partis. Le tunnel dure quelque centaines de mètres, puis débouche sur une vallée (avec la rivière au fond), que longe notre chemin. Au bout d’un kilomètre environ, tout le monde s’arrête et attend l’ouverture du site. Il y a déjà un monde fou ! Il est un peu moins de 9H, finalement nous (c’est-à-dire ceux qui ont pris la visite guidée – en fait on n’a pas eu le choix, c’est la seule formule et la seule date et heure qui restaient disponibles quand on a réservé il y a quelques jours) serons appelés à 9H45… Du coup on a le temps d’acheter un café à la jeune fille qui chaque matin apporte ses thermos en vélo électrique….
Finalement on démarre l’expédition, non sans s’être équipés d’un casque protecteur, et d’écouteurs (pour suivre les explications de notre guide Christobald, qui s’exprime en anglais …mais je ne comprendrais quand même pas grand-chose, ça aurait peut être été mieux en espagnol ?).
Mais tout d’abord, je sens que la curiosité de nos lecteurs est à son comble : qu’est ce que le petit chemin du roi ??? C’est un chemin, taillé dans la roche, qui était utilisé par les ouvriers pour entretenir des installations hydroélectriques et notamment nettoyer le petit canal qui alimentait en eau la turbine qui allait produire l’électricité. La construction de l’usine hydro électrique date de 1920, elle a permis d’amener l’électricité dans ces contrées reculées qui auparavant n’avaient que les bougies et le gaz pour s’éclairer et se chauffer. Cela a également permis de transporter de l’eau potable. 600 ouvriers ont travaillé à la construction du complexe et du chemin du roi. « Seulement » (car quand on voit le site, on se dit que ça n’a pas du rigoler tous les jours) 2 ouvriers sont décédés, et encore indirectement. Une ligne de chemin de fer suit également le défilé des Gaitanes pour désenclaver Malaga du reste de l’Espagne.
Oui, mais pourquoi le chemin du Roi ? Et bien parce que ce bon roi Alphonse XIII a voulu rencontrer les ouvriers, et il a pris le train, tout simplement ! Pour lui permettre de passer d’un côté à l’autre du défilé, un pont a été construit spécialement.
Le petit chemin du Roi, est un réseau de passerelles accroché à la falaise (il faut dire qu’à certains endroits, la faille est haute de 300 m et large de 10m… impressionnant non ?), qui s’est détérioré au fil du temps (il y avait même des gros trous dans certaines parties, pas de rambardes, et une largeur de passerelle de moins d’1 mètre…), et dont l’accès a fini par être interdit après plusieurs accidents mortels.
Le petit chemin a été restauré (ou plus un nouvel ensemble de passerelles a été réinstallé, juste au dessus de l’ancien), et maintenant n’importe qui peut y accéder pourvu de ne pas être sujet au vertige.
On commence par une gorge très étroite et profonde, puis on arrive dans une vallée beaucoup plus ouverte, on passe dans un tunnel, et on finit par un pont de singe qui remue au vent (on serre les fesses pour le traverser…) et de nouveau un jeu de passerelles à peu près au milieu d’une paroi verticale parfaitement lisse, avec des planches et des marches par lequel on peut bien voir le vide en dessous. Ce n’est pas le moment de lâcher son smartphone …. Voilà le résumé d’une très agréable (et impressionnante) balade de 3H environ. Le mieux est de regarder les photos …
L’arrivée se fait à l’accesso Sur, on prend un bus qui nous ramène à notre point de départ (il faut un peu jouer des coudes…presque pire qu’un quai de métro un jour de grêve… ) par un grand soleil. A l’arrivée on en profite pour admirer l’eau bleue du lac de barrage. Tout cela a un parfum bien estival, on imagine sans peine la cohue que cela doit être l’été pour profiter de la base nautique, du camping et des tables de pique nique…
On revient à l’endroit de notre lieu de villégiature nocturne, dont on compte bien maintenant profiter au soleil, pour pique niquer. Hélas à notre arrivée, le soleil se cache, le vent ne faiblit pas… Tant pis, on profite quand même de la vue somptueuse sur le lac.
On quitte ensuite cette région pour rejoindre celle d’Alméria, à l’extrême Sud Est du pays, après environ 3H de trajet. L’autoroute que l’on emprunte longe la Costa del Sol, laissant apparaitre quelques traces de mer bleue, de belles montagnes, et surtout beaucoup de béton. Et puis apparaissent les serres … sur une centaine de kilomètres, des kilomètres carrés recouverts de plastique, sous lequel « mûrissent » les tomates que nous « dégustons » en France hors saison. On finit par arriver au Caba de Gato, cap à l’extrême Sud Est de l’Espagne, et fatigués par notre journée, on se pose au 1er camping venu, entouré de ces immenses murs de plastique… Dîner au village d’à côté, le restau est immense mais en cette saison désert. On patiente jusqu’à ce qu’il ouvre, à 20H30 (voilà bien l’heure espagnole ). Au menu, Salmonejo (cette excellente soupe froide épaisse, que l’on a déjà goûté à 2 ou 3 reprises, à base de tomates mie de pain ail et huile d’olive et surmontée de bouts d’œufs durs et de lardons grillés), morue crème d’ail et ratatouille (pour moi : excellent) et hamburger pour Didier. On se prend même un dessert …


Réveil dans notre super camping…le temps est nuageux et frais, les piafs font un boucan du diable… bref on décide de mettre les voiles pour aller petit déjeuner dans le « vrai » Caba de Gato, celui qui est vanté par nos guides.
Un peu avant San José, la « capitale » du coin, c’est déjà magnifique, montagneux, rocheux, mystérieux… sous ce ciel gris plombé, on dirait l’Ecosse… On croit même voir apparaitre quelque gouttes sur le pare brise. A San José, on prend la direction des plages, sur une bonne piste, et on s’arrête au parking de la première, la Playa des Genoveses (ainsi nommée car des gênois y ont débarqué, en des temps anciens et reculés). Quelques vans sont là, peut être y ont-ils passé la nuit. Nous, on prend notre petit déjeuner et on va  faire une balade dans cet environnement magnifique, sous le soleil qui est apparu entre temps. Mer bleue, montagnes aux roches de couleurs multiples et assises sur des prés vert vif, groupes de yuccas sur la plage… On longe la mer puis on grimpe en haut d’une petite pointe rocheuse qui fait comme un isthme. De là haut, on voit quelques maisons de San José.
On décide d’aller voir la plage suivante, qui s’appelle XXXX. Cette plage est connue car il y a là un gros bloc rocheux qui a servi, parait il, de décor à « Indiana et la dernière croisade » (bon, il faudra que l‘on revoie ce chef d’œuvre du 7eme art car on ne se souvient pas de ce rocher…). Du coup, on monte dessus, histoire de bien dominer la mer et les montagnes alentours, pis l’envie me prend d’aller me baigner. En fait j’ai vu quelques courageux qui m’ont précédé, dont un allemand qui a beaucoup crié en rentrant dans l’eau. Aussitôt dit, aussitôt fait. Je ne dirai pas que c’est la température idéale pour rester des heures dans l’eau, mais ça se tente d’autant, encore une fois, que le paysage est extraordinaire, avec des formations rocheuses blanches assez magiques. Pendant ce temps Didier déambule en polaire sur la plage …
Bon c’est pas tout ça mais il commence à faire faim (comme tout le monde sait, l’air de la mer, ça creuse…). On décide d’aller se sustenter dans un petit restau de La Isleta del Moro après avoir fait une petite marche  (depuis Los Escullos) de 1,5 km. Sur la route en voiture, on admire le village de San José et ses maisons blanches immaculées, puis après quelques km d’une petite route de montagne, nous voilà de nouveau au bord de la mer à Los Escullos. La promenade, longeant la mer, tout d’abord sur la plage puis en haut de falaises, est de toute beauté. Un petit voilier échoué à une 10aine de mètres du rivage anime le paysage. La végétation est méditerranéenne, avec plein de plantes et de fleurs qu’on ne connait pas, mais qui sont très belles. Dans un petit vallon juste avant La Isleta del Moro, des palmiers qui descendent jusqu’à la mer. Avec le petit village blanc aux toits plats en arrière plan, on se croirait vraiment quelque part en Algérie (enfin, j’imagine…). A la Isleta del Moro, le restau envisagé est fermé, mais il y en a un autre avec une terrasse « les pieds dans l’eau ». Le pied ! Calamars fris pour Didier, omelette espagnole pour moi, puis retour à la voiture par le même chemin enchanteur qu’à l’aller, sous la lumière magique de l’après-midi qui décline… Ici s’achève la parenthèse « maritime » de nos vacances, ici s’achèvent également nos vacances.
On reprend maintenant la route du Nord !

Carte de notre parcours. Nous sommes restés sur la partie EST de l'Andalousie. Il vaudra revenir pour visiter tout le reste ...

 

Partie 2 - l'Ouest de l'Andalousie