Le Kirghizistan est un pays d'Asie Centrale de 199 500 Km2 soit un tiers de la superficie de la France (France 549087 Km2). Il s'agit d'une république présidentielle (régime politique fondé sur la collaboration des pouvoirs entre le corps législatif (le parlement) et le corps exécutif (le gouvernement).

 

Le pays est indépendant de l'URSS depuis le 31 août 1991.

 

La capitale est Bichkek qui comptait 977000 habitants en 2017 pour 6,6 millions d'habitants dans le pays (10 fois moins qu'en France). La moyenne est de 30 habitants par km2.

La langue parlée est le cyrillique (langue maternelle pour 65% de la population, 14% ouzbek et 9% russe).

La population est à 75% musulmane et à 20% orthodoxe.

Le salaire mensuel moyen est de l'ordre de 250€.

Le décalage horaire est de +4h00 par rapport à la France (à 12h00 à Paris, il est 16h00 à Bichkek).

En raison du Covid19, le port du masque est obligatoire dans les espaces publics. Aucun test n'est nécessaire pour rentrer dans le pays.

La monnaie locale est le SOM (KGS). 1 euro = 83,33 som.

Le pays compte 34 000K m de routes (1 053 215 Km en France) et 424 Km de voies ferrées (29640 Km en France).

 

Le premier essai d'atterrissage n'a pas été concluant. Le pilote semble avoir expliqué pourquoi à quelques 100 mètres du sol il a remis les gaz en grand et remonté en altitude avant de retenir avec succès cette fois. Mais disons que son anglais était quelque peu approximatif et que le Kirghize ne nous a pas aidé.

Les formalités ont été très brèves. Nous avons très vite rencontré Oulan notre guide francophone et notre chauffeur "Altimbeck" qui nous ont déposés à notre hôtel à Bishkek. Oulan est professeur d'anglais et de français. A l'été, de juillet à août, il est un guide francophone pour les touristes. Ces derniers sont revenus après la période de covid passée.

Arrivés à l'hôtel, nous prenons un petit déjeuner et nous nous octroyons une pause de 2h00. Tout le monde a dormi sans demander son reste.

Nous remontons en voiture, un 4x4 japonais équipé d'un V8, pour nous rendre en ville. La circulation est dense, le klaxon est de mise et le piéton à tout intérêt à se ranger s'il veut rester entier.

La ville compte 1 million d'habitants, tandis que le pays dans son ensemble en compte 6 millions. Les routes sont larges, rectilignes et perpendiculaires les unes aux autres. Pour autant, il semble y avoir pas mal de verdure avec de grands arbres entre les voies et des parcs de ci de là.

Le ciel est encombré, il fait lourd et bientôt une pluie d'orage s'abat sur nous. Elle est de courte durée et pas bien violente.

Nous déjeunons dans un beau restaurant signalé par les locaux. Les menus sont organisés sous la forme d'un grand livre avec des photos des plats. Pratique pour se faire une idée de ce qui est proposé. Nous avons choisi quand même un peu au hasard. IL faut savoir que les kirghizes ont tendance à manger de la viande. Les soupes en comptent toutes. Le repas est accompagné de thé, même si nous pouvons commander d'autres boissons (coca, bière, eau, etc). L'apéro du jour est un lait de jument fermenté salé. Spécial, mais ça se boit ! Côté plat, Didier prend des gros raviolis fourrés à la viande ; Chris choisit des pâtes avec des poivrons et de la viande.

L'après midi, Oulan nous emmène au grand bazar. L'endroit est assez impressionnant, les vendeurs sont regroupés par spécialité. Ils forment des quartiers, où fourmillent, par exemple, un nombre à n'en plus finir de vendeurs de chaussures, de vendeurs de fruits secs, de bouchers, etc. Nous restons un bon moment devant les étalages de produits medicinaux à prendre en infusion ... comble du raffinement, en plus des fleurs (inconnues), du foin, du trèfles et j en passe, il y a des grenouilles et des serpents séchés. Il parait que c est excellent pour la santé ! Bon il se trouve qu on n en a pas besoin car on est en excellente (santé)... On a également négocié des noix de macadamia et abricots séchés, goûté le kourout (billes ne fromage séché hyper salé... heureusement que la bille est petite...), admiré les étalages vendant une sorte de tabac (en mini billes noires ressemblant à des lentilles ; je ne sais pas exactement ce que c est mais ça ne doit pas être très sain car dans certains pays c est interdit), comparé le prix du bifteck kirgize avec le français (le vendeur a ouvert des grands yeux...il s est dit qu en montant une affaire d exportation de viande de boeuf il ferait fortune...), 

Nous poursuivons ensuite la visite en parcourant une partie de la ville à pied. Les monuments, qu'ils soient d'habitations ou professionnels, évoquent, pour la plupart, l'art soviétique : très massifs et "droits". Les immeubles sont dits "staliniens", "Khrouchtchev", etc. selon l'ère sous la quelle ils ont été batis. Certains sont plus isolés que d'autres, cela s'est ressenti dernièrement lorsque le chauffage a été coupé deux jours de suite. Sur certains bâtiments ont trouvé encore le "CCCP" propre à la république soviétique sur les inscriptions des frontons, mais aussi des représentations de la faucille et du marteau.

Dans les rues, les gens qui s'enquièrent de notre nationalité semblent ravis d'apprendre que nous sommes français. A midi, le restaurant est passé par Joe Dassin et notre guide nous a indiqué que le chanteur est très populaire ici.

Nous finissons notre tour en nous installant en terrasse pour dîner, non sans avoir croisé un fauconnier accompagné de son aigle. L'aigle est un symbole du pays. Il est notamment utilisé pour la pratique de la chasse.

Retour à l'hôtel à 21h00 passées. La nuit se doit d'être réparatrice, demain nous allons vers le sud. 5h00 de voiture nous attendons ...

 

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altitude à l'étape : 988 m

Le rendez-vous à la voiture est fixé à 8h00 ce matin. Pas de problème, la nuit a été bonne et réparatrice. Nous sommes dans un bon hôtel, le petit déjeuner est servi sous forme d'un buffet où l'on trouve du salé pour l'essentiel (chausson à la viande, omelette, choux brocolis, etc) et un peu de sucré sous la forme d'un cheesecake.

Tout le monde est à l'heure. La circulation dans Bichkek est dense. Il faut jouer des coudes aux carrefours pour passer. En sortie de ville, la 2x2 voies est regroupée sur un seul sens, des travaux étant entrepris pour la réfection de l'autre voie. Cela ne sera pas un mal car régulièrement les voitures passent en première pour éviter des tranchées et des nids de poule. Toutes les voitures ne se valent pas, certaines n'auraient sûrement pas le contrôle technique en France. Notre chauffeur utilise un détecteur de radar en permanence et il sonne très fréquemment. La vitesse limitée n'est pas très élevée sur une 2x2 ; 60km/h avec une tolérance jusqu'à 70km/h. Le 130km/h de nos autoroutes n'existent pas ici.

Notre trajet passe par 2 cols, l'un à 3300m et l'autre à 3100m. Le passage du premier est fermé sur les derniers mètres. A priori ce n'est pas une surprise. Il y a des horaires pour chaque sens (pas de circulation dans les 2 sens en même temps), mais aussi des temps de fermeture. Difficile de comprendre le pourquoi de ce mode de fonctionnement. On nous explique qu'il y a 3 jours de cela une voiture a brulé dans le tunnel. Résultat, il faut ventiler le tunnel. Pas d'odeur lorsque nous l'avons franchi, je pense donc que la deuxième explication pourrait être plus juste : l'arrêt de la circulation permet de ventiler naturellement le tunnel et d'évacuer les gaz d'échappement. Une troisième explication nous est fournie : il n'y a pas assez d'électricité pour éclairer le tunnel. Bof, nous le traverserons en partie sans éclairage autre que celui de l'auto. Toujours es-il que la chaussée est bien abimée dans ce tunnel et qu'il est bien sombre ! Nous avons patienté un peu moins d'une heure avant que le tunnel ne soit accessible. Le bouchon de véhicules qui s'étaient alors agglutinés là a créé un joli capharnaüm au moment de l'ouverture.

Après le col, le plateau nous offre un espace de verdure où les troupes de vaches et de chevaux déambulent à la bonne volonté ; pas de clôture ici. Parfois, ils sont sur la route et ils ne s'effraient pas plus que de cela des véhicules. Les propriétaires sont installés sur le bord de la route, souvent dans une yourte et une remorque de tôle. Ils sont installés là à l'année, même si l'hiver ils regroupent le bétail un peu plus bas pour passer la période des -15°C (il ya quelques années, c'était plutôt -30°C, mais ce n' est plus le cas à présent).

Les dépassements sont fréquents et hasardeux entre les voitures fatiguées et celles qui pourraient être en meilleur état...

Nous déjeunons dans un restaurant sur le bord de la route. Surprise, il n'y a pas de couteaux parmi les couverts. Et pourtant, il y a de la viande dans tous les plats (Chris a bien du mal à trouver un plat sans). Ici, on mange facilement avec les mains, pas besoin de couteau !

Pas de dessert, la question ne se pose pas, c'est ainsi semble t-il.

Le passage du 2e col se fait sans histoire. Nous rejoignons la guesthouse avant de nous rendre sur les rives du barrage de Toktogul.

Le niveau de l'eau ne serait plus celui qu'il était à l'époque "soviétique". Il semblerait que l'eau soit utilisée pour alimenter le Tadjikistan.

 

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altitude 1800m

La guesthouse où nous avons passé la nuit comportait plusieurs chambres qui semblaient toutes occupées. Dans la soirée nous pouvions entendre le muesin appeler à la prière. L'appel n'était pas très fort, on pouvait ne pas l'entendre. La veille, à notre arrivée, une thé nous a été servi. Il était accompagné de confiture de framboise et de cerises au sirop. Il y avait des portions assez impressionnantes avec chaque tasse. Pour ne pas offenser, j'ai réussi à finir les cerises au sirop. Pas facile, c'était très sucré... J'apprendrai plus tard que ces éléments sont en fait utilisés pour sucrer le thé. Il n'a jamais été question de confiture ni de fruits au sirop. Oups!
Nous reprenons une partie de la route faite hier et passons au col "d'Abel" à 3175m d'altitude. Une courte pause nous permet de discuter avec des Kirghizes arrivés dans une voiture russe de 40 ans. Ils sont équipés d'un détecteur de métaux. Ils recherchent du fer, mais aussi des vestiges datant de la route de la soie qui passit ici. S'ils trouvent de objets historiques, ils les revendent à un musée. C'est apparemment déjà arrivé. Le détecteur a été acheté sur internet via le site "Alibaba". Il coûte 10000 sum soit 40x250 sum, donc 40 mois de salaire moyen...!
En quittznt la route principale, nous quittons également le bitume, certe abimé mais bien plus confortable que la tôle ondulée que constitue la piste que nous suivons.
Cette piste circule au fond d'une vallée bordée de montagnes très hautes et découpées. Au premier plan, des montagnes plus petites à la végétation rase et formant un drappé très élégant.
Nous nous arrêtons au village d'un héro. Il faut comprendre un colosse de 2,20m et fort au point d'avoir déplacer un bloc de pierre de 600kg. IL aurait également porté son cheval sur le dos pour finir un trajet où ce dernier peinait un peu trop ! Sa maison est devenu un musée à sa mémoire. L'empreinte de ses pieds et de sa main permet de se rendre compte de la taille hors norme du bonhomme.
Nous passons au cimetière. Au Kirghizistan, les cimetières sont situés dans les montagnes sans espace spécialement réservé.
Nous reprenons la piste avant de nous arrêter pour un pique nique au bord de l'eau. Nous sortons la table pliante toute neuve acheté à Bishkek, ainsi que les couverts, les verres (modèle français!) et les assiettes. Pas de couteaux pour se partager le poulet rôti acheté le matin même. Ici on mange facilement avec les doigts.
Lorsque nous atteignons notre étape du jour, un village au pied des montagnes, nous passons visiter le centre de tourisme. Il y a plusieurs guesthouses ici. Nous logeons dans l'une d'elle où nous trouvons de la fraicheur. La douche est située à l'extérieur dans un bâtiment dédié à la toilette. Il y a même un hammam.
Nous parcourons le village à pied, à la rencontre de quelques habitants et quelques enfants qui s'amusent à nous saluer. Un pont suspendu permet de traverser la rivière que nous avons suivi toute l'après midi. Peu de voitures ici, la vie est calme. De jeunes filles sortent ravies d'un petit commerce, une glace à la main.
Vers 19h30, le repas nous est servi; soupe claire à la viande et aux légumes (pomme de terre, carotte, anneth). S'en suit un enorme ravioli aux légumes et un peu de viande. Il est accompagne de la salle de tomate/concombre/poivron rouge qui est devenue familière. Ce soir nous avons droit à un dessert, un gâteau aux pommes. Avant le plat principal, un rasade de vodka nous a été servie. Le chauffeur n'en a pas pris car ici c'est tolérance zéro au volant. Il parait aussi que s'il commence il ne sait plus s'arrêter (!). Pour nous, ce n'est pas compliqué de dire stop, combien même elle est bonne. Bien sûr, sur la table il y a toujours la possibilité de manger des boules de "Kourout"; du fromage de vaches fermenté et salé. Dans Pekin express, les candidats faisaient la grimace à l'idée dans manger un grand bol. Bon, c'est vrai un de temps à autre ça suffit amplement !
Pas de connexion internet ce soir, des travaux dans la rue empêchent les connexions.

 

 

altitude 3016m

Petit déjeuner avec des friands à la viande et des oeufs au plat dans une pâte feuilletée et salade tomate-concombre. En partant nous repassons à l'office du tourisme où la nuitée doit être réglée. L'office du tourisme est chargé de répartir les touristes dans les différentes structures d'accueil. Une façon de faire travailler tout le monde équitablement sans doute.
Nous roulons sur la même piste qu'hier, la seule d'ailleurs.La vitesse est réduite en raison de l'effet "tôle ondulée" et des nids de poule.
La vallée est très belle. Nous descendons de voiture pour marcher et en profiter d'avantage. Nous ne croisons que quelques voitures, toutes Kirghizes, aucun touriste dans ce coin.
Lorsque la piste retrouve la route, la civilisation se fait aussitôt sentir. Nous nous arrêtons aux commerces pour acheter notre déjeuner. Ce village, Oulan le connait bien, il y a été scolarisé de 7 à 8 ans. Du coup, il connaît un petit parc où l'on peut s'installer. Il y a là des tables de pique nique abritées, comme on en trouvait en Iran (pas de chaise, on mange assit sur le sol). Nous achetons de brochettes de poulet cuites à la braise dans un four comme ceux utilisés localement pour cuire le pain (l'ouverture est en haut et non sur le côté comme un four en France).
En préparatif de nos deux prochains jours en altitude et loin de tout, nous faisons le plein de gaz pour la voiture. Elle peut fonctionner à l'essence et au gaz. S'en suit une longue ascension. La piste est bordée de deux lignes électriques. L'une bâtie avec des poteaux de bois et de ciment date de l'ère soviétique. L'autre, bâtie comme une ligne à haute tension est l'oeuvre des chinois. Avec 6 millions d'habitants, les kirghizes ne sont pas assez nombreux pour maîtriser toutes les technologies.
Nous passons à proximité d'une mine de charbon à ciel ouvert. Oulan nous indique qu'il utilise 6 tonnes de charbon par hiver pour chauffer son foyer. L'altitude se fait sentir et nos ressentons son effet sur nos organismes. Les gestes habituels deviennent de petits efforts et la tête est plus lourde.
Sur le plateau, grande steppe façon Mongolie (nous n'y sommes jamais allés), nous apercevons les camps de yourtes, les troupes de chevaux, de vaches et de moutons. Le notre est composé de 7 yourtes alignées et tournées dos au vent dominant. La lumière est superbe. Nous sommes aux premières loges du lac Son Kul, le deuxième lac le plus haut en altitude au monde après le Titicaca.
Une yourte nous est réservée. Elle est équipée d'un poele qui semble superflu à cet instant de la journée. En fait, il sera allumé au moment du repas, juste avant le coucher. Il est alimenté au charbon mais la famille qui nous accueille (tous sont sortis pour nous recevoir à notre arrivée) utilise de la bouse de vache séchée. Une grande flambée est donc faite avant le coucher et la yourte devient surchauffée. Il n'y a pas de deuxième tournée, la chaleur se dissipe petit à petit au fil du temps. De chaudes couvertures compensent la baisse de température. Nous dormirons dans des lits (simples), contrairement à Oulan et Altimbeck qui dorment sur les tapis à même le sol. Pas sur que le lit, si simple soit-il, soit un meuble habituel.

A notre arrivée, nous sommes donc accueillis par des femmes, leurs enfants et un jeune gaillard. Les maris ne sont pas présents, ils sont ailleurs le temps de faire les foins. C'est la saison et ils ne se font pas à cette altitude.

Les enfants, dont Karamet, agée de 11 ans et sont petit frère Ali, 7 ans) jouent dehors dans une aire qui intègre les yourtes. Elle est matérialisée par des pierres peintes en blanc et posées en cercle au sol. Cet espace est interdit aux animaux (vaches, moutons et chevaux). Ainsi elle reste propre de toutes déjections. Le soir venu, les vaches sont rassemblées dans un enclos fermé en béton. Les moutons sont rassemblés à proximité ainsi que les chevaux. Les chiens montent alors la garde.

Une yourte est réservée aux repas, enfin les nôtres, ceux des touristes. Le repas est la plupart du temps servi en une fois; une entrée concombre-tomates, un plat unique à base de viande accompagnée de pommes de terre ou insérée dans une pâte (genre raviolis). Le pain est toujours présent, ainsi que le thé qui est la seule boisson servie à table (pas d'eau).

Au moment du coucher, un groupe électrogène est lancé pendant un petit 1/4 d'heure et la lumière brille dans chaque yourte. Un tapis de laine permet de la fermer.

Bonne nuit!

 

altitude 3016m

La nuit a été bonne. Pour le petit déjeuner nous avons le droit à des crêpes, trop bien et assez inattendu !

Oulan nous propose d'aller nous balader vers des rochers où l'on peut voir des pétroglyphes. DVGO et moi même prenons l'option "cheval". Chris et Oulan nous accompagnerons à pied. Aucun de nous n'étant cavalier, nous avons commandé des chevaux calmes. D'abord, il faut monter dessus. Bouh, c'est haut ces étriers! Une fois dessus, il faut dire "tchou tchouk" pour avancer et "Drill" pour arrêter. Celui de DVGO semble avancer droit, le mien ziggzag ! Notre balade durera 4 heures sachant qu'au bout d'une heure, alors qu'il faisait beau, un orage s'est déclaré. Oulan connaît les propriétaires d'un ensemble de 3 ou 4 yourtes où nous nous abritons avant que la saucée ne soit sur nous. Nous patientons environ une heure avec cette famille composée d'un couple et de leurs deux filles de 16 et 15 ans. Le thé nous est offert ainsi que des beignets et du beurre "noisette". Oulan fait la conversation. Nous essayons d'entrer en contact avec les deux ados qui parlent anglais, moins bien que nous (c'est dire !) et qui sont surtout très timides. Peu d'échange donc.

La pluie ayant cessée, nous remontons sur nos chevaux, notre tapis de selle a été gentiment retourné par notre hôte. Les 3 pétroglyphes, qui représentent des bouquetins, sont au sommet d'une petite colline où nous avons une vue dégagée sur le lac. Retour sans encombre si ce n'est une petite perte de contrôle de mon cheval au passage d'un troupeaux de moutons. J'ai voulu attendre nos marcheurs, mais le cheval n'était pas du même avis. Il avançait bien plus droit à l'approche de la yourte...

 

 

altitude 3500m

Pour notre départ du camp de yourtes, comme à notre arrivée, toute la famille est présente pour nous saluer. Mieux, il y a séance photos ! Kamaret en prend sur son portable (nous ne sommes pas au bout du monde, tout le monde ici possède un portable). DVGO et moi même sommes coiffés du chapeau traditionnel Kirghize. C'est un cadeau de nos hôtes (une copie chinoise vraisemblablement).

Beaucoup de route (piste) aujourd'hui pour rejoindre Tash-Rabat. Beaucoup d'ascension également. Nous empruntons la route des "33 perroquets" (route de montagne en serpentin). Nous passons à côté d'une petite mine de charbon à ciel ouvert. Les autres voitures croisées sur cette piste défoncée sont des audi des années 80. Aucun Français ne viendrait avec une telle voiture ici ! Nous faisons une halte au passage d'un col. Il y a là des eidelwess un peut partout. Ici, cette fleur n'est pas protégée.

A Tash-Rabat, il n'y a rien, sinon deux camps de yourtes pour touristes et un caravanserail datant de la route de la soie. L'édifice est impressionnant. Il est construit avec des pierres ramenées du col situé à 4000 m (nous sommes à 3500). Ici, il n'y a pas de pierre, que de l'argile. Il comporte deux grandes cuisines et de 32 à 34 chambres.

L'altitude est ici plus marquée et la fatigue m'a gagnée petit à petit tout au long de la journée. Je saute le repas du soir et me couche bien avant tout le monde en espérant récupérer. Je loupe un repas avec de la viande de Yack.

 

altitude 3500m

Aujourd'hui Oulan a prévu de nous emmener au col situé à 4000 mètres. Nous pique niquerons en route. Nous marchons entre deux montagnes, à proximité d'un petit cours d'eau qu'il faut plusieurs fois franchir. Nous avançons à deux à l'heure contrairement à nos deux Kirghizes qui semblent insensibles à l'altitude. Rapidement, il devient évident que je pourrais pas atteindre le col. Je m'arrête là en attendant leur retour. Je fais une sieste jusqu'un orage ne se déclare et qu'il s'en suit une petite pluie de grêle qui recouvre le sol. Heureusement, une ancienne maison est à proximité et je m'y abrite en me couvrant de vêtements chauds. L'ambiance a complètement changée, nous sommes en haute montagne. Altimbeck apparaît soudain au détour du chemin. Il est équipé d'une doudounne qui a pris l'eau. Il semble avoir froid. Il me fait signe de le suivre pour rentrer au campement. J'avance toujours à deux à l'heure et lui trace comme pas un. Il m'attendra un peu plus loin lorsque le temps sera redevenu plus chaud. Nous atteignons la Yourte.

DVGO arrive ensuite. Il est seul. Il a voulu suivre Altimbeck sans que ce dernier ne s'en rende compte. Quant à Christèle, elle continue courageusement, accompagnée du seul Oulan, en direction du Col de Chatyr (et du lac du même nom) à 3950m. Malheureusement, le temps ne s’améliore pas,  de minuscules grêlons s’abattent même sur la montagne. Lorsqu’elle lui demande si le col est ce qu’on aperçoit, là haut, il répond : « non pas encore, il faut encore passer la montagne, tourner à droite, et continuer à monter ». Bref à ce moment là, Christèle se dit qu’il reste encore la redescente et qu’il serait plus prudent d’arrêter là. Aussitôt dit, aussitôt fait … nous pique niquons (enfin Oulan pique nique, Christèle se contente de grignoter 1 morceau de pain, avant de faire la sieste… la forme n’est pas non plus au beau fixe). Le beau temps revient pendant la descente (et on aperçoit même le col au soleil ….grrr….), on croise des troupeaux de chevaux sauvages, et des meutes de marmottes hardies, et on glisse et patine sur la boue rendue hyper glissante par la pluie (bonjour dans les descentes un peu raides!). En arrivant à la maison abandonnée où on a laissé Didier quelques temps plus tôt, on n’y trouve plus personne. Donc on continue, on croise en rangs dispersés, des membres du groupe d’anglais qui ont partagé notre table du petit déjeuner : 3 filles en balade à cheval, puis un photographe amateur armé de son gros viseur à la recherche de clichés de marmottes, puis un couple accompagné par le guide du groupe … On croise aussi 2 cavaliers chasseurs de marmottes (les vraies, pas les photos….), et 1 autre cavalier qui explique à Oulan que nos comparses sont depuis longtemps rentrés au camp de yourtes. Nous finissons par arriver au doux soleil de la fin d’après midi, et effectivement les 2 Didier sont affalés sur leur lit dans la yourte. Christèle s’empresse de faire la même chose, jusqu’à ce qu’Oulan nous appelle pour nous proposer de profiter du sauna (et oui, un sauna dans un camp de yourte, c’est normal….). Bref on ne se le fait pas dire 2 fois et on saute hors de notre lit pour nous précipiter au sauna. Effectivement, cela nous fait beaucoup de bien (à commencer par un décrassage général, on n’a pas pris de douches depuis que l’on dort sous yourtes, soit 3 nuits), et encore plus lorsqu’on comprend (grâce à Christèle:) ) qu’il y a 2 robinets (et pas seulement 1 robinet d’eau froide), pour nous laver.
Pour le repas du soir, Didier l’autre saute son tour et reste au lit (il dira le lendemain matin qu’il est resté couché 18H d’affilé…). Christèle a un bon mal de crâne (lié à l’altitude … on est quand même montés à plus de 3800 m à pied hier). Oulan vante le remède miracle selon lui, à la fois pour la tête et pour le ventre : de la vodka salée. Cela n’inspire pas trop Christèle mais comme elle est d’humeur aventureuse…. va pour la vodka salée (moins mauvais que ce qu’elle ne pensait) ! Après le dîner, nous nous couchons dans une yourte qui devient vite surchauffée une fois que les gars du camp ont rechargé le poêle en charbon ou bouse de vache, on ne sait pas bien (presque pire que le sauna), à tel point que Christèle quitte à 2 reprises la yourte pour aller lire son bouquin sous les étoiles.
Tout le monde finit par s’endormir.

altitude : 3515m

Grand beau temps encore ce matin (ça devient une habitude). Tout le monde est présent à la table du petit déjeuner, ça étonne le groupe d’anglais ! Très bon porridge à l’orange, beignets, œufs au plat… bref, tout ce qu’il faut pour se requinquer sauf quand on n’est pas bien, ce qui est toujours le cas de Didier qui préfère jouer avec le petit chaton du camp, sur le canapé.
Il a quand même assez d’énergie pour demander à bénéficier d’une visite du caravansérail (qu’il a loupé avant hier soir pour cause d’épuisement total…), ce qui oblige Oulan à aller sortit de son lit (ou presque) la dame qui tient la billetterie d’entrée. La visite se fait rapidement, puis on prend la route pour une longue journée qui devait nous conduire jusqu’au lac Kol Suu après une rando de 4H (à 3515 m d’altitude), mais qui finalement nous amènera avec 1 jour d’avance à la ville de Naryn (2300 m). En effet devant l’état général des troupes, on s’est dit qu’une nouvelle nuit sous yourte, en altitude, avec rando, n’était pas la meilleure idée pour nous remettre d’aplomb. Oulan a gentiment accepté ce changement de programme et a géré le changement d’hébergement.
On fait donc le trajet retour sur la piste depuis Tash Rabat jusqu’à la route principale (que l’on apprécie beaucoup plus que l’avant veille, en arrivant bien crevés après 1 journée de route), en suivant la très belle vallée parsemée de yourtes, de campements, de troupeaux de chevaux, vaches, et moutons…
La route principale, que nous prenons ensuite plein Est, est beaucoup plus confortable que la piste. Nous longeons des chaînes de montagnes de part et d’autre, très hautes sur la droite, plutôt des « badlands » sur la gauche. Nous traversons la « rivière de Naryn », qui se jette dans le Syr Daria, lui même se jetant dans la Volga (j’en oublie peut être quelques uns au passage, mais je crois que l’essentiel y est), puis nous arrêtons près d’un tombeau (de qui ? j’ai oublié ….certainement d’un héros local….), et rejoignons la petite ville de Bateov où nous faisons les courses pour le pique nique. Didier, qui comate dans la voiture depuis le matin, accepte non sans mal de se faire examiner à l’hôpital local. La doctoresse qui lui prend la tension, déduit des explications apportées par Oulan sur les symptômes, que ce n’est pas le mal des montagnes mais la tourista. Ordonnance : éviter de manger des fruits et des légumes… Sur ces bonnes paroles, on continue notre route en remontant une vallée – après avoir fait le plain de gaz - pour atteindre un vert paturâge au bord d’une rivière (dans un parc naturel – donc dépôt d’ordures théoriquement interdit, contrairement au reste du pays où cela constitue une espèce de sport national). Le coin est charmant, mais comme très souvent quand on sort la table de pique nique, le temps change et le tonnerre se met à retentir. Cette fois ci on s’en sort sans gouttes, mais également sans sieste. On fait demi tour le long de notre vallée, puis on rejoint la route principale qui nous amène en une vingtaine de kilomètres à Naryn, petite ville (40 000 habitants environ) située à 2200 m. On s’installe dans notre maison d’hôtes puis après la petite sieste tant attendue, on sort faire un petit tour dans le quartier. Les environs de la ville semblent très beaux, de partout on aperçoit des « badlands » de toutes les couleurs. Ça donne envie d’aller d’y promener (ça tombe bien j’ai repéré une piste « les collines rouges », que je souhaite que l’on explore demain, même si ce n’est pas prévu au programme…). Pour l’heure, c’est dans la ville (quartiers résidentiels + rue Lénine, la rue principale), que nous déambulons en attendant l’heure du dîner. Etant donné l’état des troupes, Oulan a du juger bon de nous permettre de faire une petite incursion en gastronomie européenne : ce sera pizza dans un restau au look et à la clientèle partiellement européenne ! (enfin pizza pour ceux qui veulent car pour les irréductibles, les plats kirghizes figurent quand même à la carte).
Oulan ne propose pas à Didier sa fameuse recette de vodka salée (on se demande bien pourquoi), mais il lui donne un cachet d’un équivalent kirghize de l’immodium
Nuit compliquée pour Didier (malade toute la nuit) et également pour moi par effet induit ….

 

 

altitude : 2200m

Didier va beaucoup mieux, il arrive même à avaler l’omelette à la saucisse herta servie au petit déjeuner. C’est confirmé : le médoc kirghize est plus efficace que l’immodium… Pour faire bonne mesure, Didier en prend un 2ème ce matin …. A la table d’hôtes nous faisons connaissance avec un couple d’américains en visite dans le coin pour « affaires » (apparemment l’homme est à la tête d’une ONG qui œuvre pour l’alphabétisation des femmes).
Visite (cette fois ci accompagnée d’Oulan) de la ville de Naryn, visite qui consiste à déambuler le long de l’avenue Lénine, à admirer la « maison des mariages », la statue du secrétaire local (ça doit être une sorte de député), à acheter des cartes postales à l’office du tourisme, à passer à La Poste pour acheter des timbres (mais ce n’est pas possible, ici il faut d’abord écrire ses cartes puis les donner à la guichetière qui y mettra les timbres avant de les envoyer … bon on écrit 2 cartes en vitesse, les autres ce sera pour la prochaine visite à La Poste, certainement à Karakol), et enfin à faire les courses quotidiennes (au supermarché : eau, coca – très important, saucisson – encore plus important ; et au marché : pastèques et bananes).
Notre destination de ce matin : un canyon très très étroit (quelques mètres tout au plus) tout au fond d’une vallée que nous remontons sur environ 1 km à pied. C’est assez ludique et sportif, il y a pas mal de rochers à escalader, et plein de découvertes botaniques à faire (cassis sauvage, fleurs dont j’ai oublié le nom mais que j’ai dans le jardin, et enfin cannabis – une sorte un peu bizarre, très crénelée). On ne doit quand même pas être très doués côté escalade car Oulan donne assez vite le signal du demi tour, et nous retrouvons notre vallée enchantée (avec yourte, troupeau de vaches et de chevaux, comme toute vallée qui se respecte), pour le pique nique quotidien. Altimbeck a mis la musique à fond, je ne sais pas ce qu’en pensent les canassons qui broutent de ci de là.
Au fait, Didier est tout à fait ressuscité !
2ème stop de la journée : une petite incursion près d’une cascade qui semble jaillir d’un rocher, et au pied de laquelle pique nique une famille kirghize avec 3 petits garçons qui s’en donnent à coeur joie sous cette cascade.
3ème et dernière attraction : mes fameuses collines rouges, que je n’ai de cesse de réclamer à Oulan depuis ce matin. Il ne connaît pas plus que ça la piste que je lui montre sur mon bouquin « Kirghizistan Off Road », mais après s’être enquis de la route auprès d’un nomade yourtier qui passait par là, on y va, et c’est tout de suite magnifique (même si ce n’est pas aussi rouge que ce que je pensais). On s’arrête pour admirer tout ça au calme (pas évident de se pâmer devant un beau paysage alors qu’on est dans un 4X4 qui n’arrête pas de sauter dans tous les sens – et je ne parle pas des dévers qui font monter l’adrénaline – enfin la mienne, les autres rigolent!). C’est confirmé : c’est encore plus beau à l’arrêt qu’en mouvement : douces collines qui ondulent, dans des tons de vert amandes et de briques, le tout sur fond de montagnes enneigées. On fait une partie de la piste à pied, Altimbeck nous rejoignant un peu plus loin avec le 4X4, et on s’émerveille à chaque pas. Je suis contente d’avoir fait découvrir ça à Oulan, j’espère qu’il en fera profiter d’autres touristes … On termine par un passage auprès d’un petit lac recouvert de canards (ou autres volatiles, je n’ai pas été voir de près), puis on rejoint la grande route et de nouveau Naryn, où on va passer notre 2ème nuit, mais cette fois ci dans un hôtel 3 étoiles (on reprend le programme initialement prévu). A noter qu’au Kirghistan, le nombre d’étoiles est proportionnel à la hauteur des lits. Dans celui ci, il faut quasiment une échelle pour aller se coucher.
Ce soir le repas se passe dans un espèce de complexe restau karaoké boite de nuit, composé de plusieurs yourtes dont 1 immense pour le restau. Nourriture kirgize, comme il se doit. Nous sommes épatés par une immense limousine 4X4 garée devant le restau (apparemment elle est à louer – très cher – pour des excursions dans les montagnes….). Après cette dernière bizarrerie du jour, bonne nuit !

 

 

altitude : 2260m

Aujourd’hui, après un petit déj de roi dans notre hôtel de luxe (on rencontre même 2 français en vacances dans le coin car ils ont « de la famille à Bichkek » … comment peut on avoir de la famille à Bichkek???), grande journée de route pour rejoindre par les pistes le lieu de notre campement… Et oui, on s’installe pour 2 nuits en camping sauvage dans une vallée d’altitude (au moins 3000 m).
Le programme initial prévoyait une nuit au point A, puis une grande randonnée en montagne avec 700 m de dénivelé pour rejoindre – via le lac Techik kol  - le point B (donc un peu plus haut dans la vallée), à l’endroit où Altimbeck nous aurait attendus avec la voiture et les tentes pour dresser le 2ème campement. Vu les capacités sportives du groupe (il est vrai qu’à 3500 m on est encore moins vaillants que d’habitude), Oulan nous propose de nous poser directement au point B pour 2 nuits, et de faire à partir de là une balade à la journée pour rejoindre le lac Techik kol. On accepte tout de suite la proposition, et c’est parti ….
On longe tout d’abord sur une route à peu près carrossable, une large vallée toute occupée aux travaux des champs : on est en plein dans les foins ! (il faut dire que les citadins ont aussi l’occasion de s’occuper à ces saines activités : comme c’est samedi, ils font des corvées d’entretien des fossés de la ville de Naryn, à tour de rôle. Cela doit renforcer le lien social et diminuer les impôts – enfin j’imagine…. En plus c’est bio car tout se fait à la serpette et à l’huile de coude).
Mais revenons à notre road trip du jour … à la fin de cette vallée civilisée, on rejoint une piste (la piste N°13 du bouquin Kirghistan off road, pour ceux qui auraient envie de la refaire une jour), on traverse un « petit pont de bois » (private joke) légèrement branlant – on s’est quand même assurés qu’une famille de 20 personnes dans leur mini bus perso, en route pour un pique nique montagnard – passait sans encombre ; et pour faire bonne mesure on a confirmé l’info avec le passage d’un troupeau de vaches. Ces vérifications faites, on cherche notre chauffeur Altimbeck, qui a pris de la hauteur pour capter le réseau téléphonique. C’est alors qu’on apprend que depuis le milieu de la nuit, il n’a pas dormi, étant en lien permanent avec son village et sa ferme : en effet, son fils de 15 ans, certainement occupé à gagner des vies sur un jeu vidéo, n’a rien trouvé de mieux que de laisser d’échapper le troupeau de 50 moutons dont il avait la garde. Et d’après Oulan, c’était des moutons très beaux et très chers (au total pour le troupeau 1000000 soms soit environ 10000 euros, une fortune quand on sait que le salaire mensuel moyen est de 250 euros). Bref, c’était la panique chez Altimbeck (je n’imagine pas ce que le gamin a du entendre ….), il a mobilisé tout le village une partie de la nuit et de la matinée, les uns et les autres communiquant par whatsapp pour s’informer de l’avancée des recherches, et enfin vers 10H du matin, Hourrah Halleluya (ou plutôt Bismillah), les moutons ont été retrouvés à 10 km de là, au complet et certainement très ravis de leur petite escapade. Du coup Altimbeck est soulagé mais plutôt dans le coaltar ce matin ( plusieurs fois, au volant de son bolide, je l’avais vu se frotter les yeux et je m’étais dit « tiens, c’est comme moi quand je suis hyper fatiguée », mais ça s’était avant que je ne connaisse l’histoire de moutons vadrouilleurs).
Mais je m’égare, on passe donc ce magnifique pont de l’ère pré-soviétique, et on s’engage dans une piste qui s’élève en longeant une rivière. Comme toute les rivières kirghize, elle est d’une magnifique couleur d’un turquoise laiteux (c’est la description la plus proche que j’aie trouvée…). On passe le village de « petite Naryn », au milieu des champs de trèfle et de colza. Oulan nous explique plus tard que le gouvernement envisage de noyer cette vallée en construisant un barrage, ce qui permettrait au pays de diviser par 2 sa consommation de charbon (et un autre barrage est aussi prévu dans une autre vallée pour la stopper totalement).
Le 4X4 s’arrête et on fait une petite partie de piste à pied pour se dégourdir les jambes, c’est l’intérêt d’avoir un chauffeur, puis on continue en passant encore quelques uns de ces ponts d’allure branlante – en fermant les yeux à chaque fois (en tout cas pour moi) –. Finalement la vallée s’ouvre, on surplombe quelques fermes, et on décide de se poser dans la pelouse pour le pique nique. Altimbeck en profite pour piquer un petit roupillon, pendant que nous allons explorer les berges de la rivière, puis nous commençons à pique niquer. Le soleil tape assez fort, il n’y a pas d’ombre, je démarre une petite sieste dans l’herbe quand le coup de tonnerre quotidien de midi se fait entendre. Il n’y aura pas de pluie, mais cela suffit pour nous faire remballer tout le matos, surtout que la route est encore longue.
On continue donc plein Est (comme depuis ce matin), passons à côté de plein de yourtes et de troupeaux – ça commence à devenir habituel – et en milieu d’après midi parvenons enfin à l’emplacement de notre campement … une douce et verte vallée surmontée de hautes montagnes aux roches de couleurs, et de glaciers, et parsemée – comme d’hab – de troupeaux de chevaux et de vaches, et de nids de marmottes. Les tentes sont vite installées, on fait un goûter de pastèque (excellente), puis une petite sieste (l’altitude aidant, le mal de crâne m’a repris), pendant qu’Oulan se met à préparer le repas du soir : un excellent Plôv = plat de riz et viande avec des oignons et des carottes, le tout mijoté longuement sur le réchaud de camping !
Dernière observation des troupeaux, qui sont un peu embêtés qu’on squatte leur territoire, puis dodo (il ne fait pas encore nuit).
La nuit sous la tente ne sera pas froide… on ne dirait pas qu’on est à 3000 m !

 

altitude 3720m

le jour se lève à 5H mais heureusement on est entourés de montagnes donc le soleil ne vient taper sur la tente qu’à 8H, juste à l’heure du petit déj.  Oeufs sur le plat, beurre, miel, pain de son, l’inévitable saucisson kirghize, gâteaux … rien ne manque !
L’estomac bien lesté, on démarre notre rando en rejoignant par la piste la ferme qui garde la « source d’eau chaude », puis en s’élevant côté Sud sur un chemin qui longe la montagne. Le paysage est magnifique. On admire notamment les glaciers qui nous dominent (avec une petite pensée pour le groupe de touristes britanniques, qui s’est trouvé juste sous l’effondrement d’un glacier … mais là pas de risque, on est sur l’autre versant … message personnel pour Noëlle Fontanier:) ). Et on admire aussi la rivière qui brille en serpentant dans le fond de la vallée. Le chemin oblique à droite pour suivre un torrent bondissant qui nous mènera jusqu’au petit lac. On finit par arriver à 1 1er lac vert vif, où un troupeau de vaches ont établi leurs quartiers. Petite pause (on doit avoir fait pas loin de 400 m de dénivelé et avec cette altitude, c’est plutôt crevant), puis Oulan nous propose de repartir jusqu’à 1 2ème lac, plus grand celui là, un peu moins vert vif mais tout aussi beau… C’est donc reparti pour 100m de dénivelé de plus, avec comme récompense le pique nique au bord du lac. Pas d’orage cette fois ci, mais là encore l’altitude me vrille le crâne. La descente se fait bien, mais chaque fois que je pose un pied par terre, ça me résonne dans la tête… Autant dire que l’arrivée n’est pas très glorieuse, Didier GO est lui aussi assez HS (même s’il a caracolé en tête pendant toute la rendo), et après une petite sieste, on accepte honteusement de se faire emmener en 4X4 à la source d’eau chaude à 1 ou 2 km de là.
Arrivés sur place, on apprend que la place est déjà occupée, et qu’il faut attendre que le groupe précédent en sorte. Normalement ça ne devrait pas être trop long, vu la température (qu’Oulan estime aux alentours de 40 °) il ne faut pas y rester plus de 10 mn. Le bâtiment est petit, plutôt miteux d’extérieur comme d’intérieur, construit par les soviétiques à l’époque et jamais entretenu depuis. Il y a une première petite pièce où on pose ses vêtements, puis la salle avec la source d’eau chaude à proprement dit, qui répand une légère odeur de soufre. On pose un pied dans l’eau, puis on le retire bien vite, n’ayant aucune intention de vouloir nous transformer en homard. Les 2 Didier résistent un peu plus longtemps que moi, trempent une partie de jambe dans l’eau, mais pas question de s’immerger totalement dans le petit bassin … On estime  que la température se situe plutôt entre 45 et 50 ° (en tout cas bien plus que la source chaude la plus chaude d’Islande que nous ayions fait qui était à 42°). Pas de risque que l’on dépasse les 10 mn réglementaires, en ce qui me concerne je vais me tremper les pieds dans le torrent tout proche pour les refroidir. Oulan et Altimbeck prennent notre suite, puis nous regagnons tous les 5 notre campement. Le repas de ce soir sera composé de nouilles chinoises déshydratées et retrempées dans l’eau bouillante. Franchement pas mauvais et très pratique pour le camping … En plus si on met trop d’eau, cela permet d’avoir une soupe en plus de plat de pâtes. Que demander de mieux ?
Nuit tout aussi calme que la précédente.

altitude : 1700 m (passage de col à 3500 m)

C'était notre deuxième, mais aussi dernière, nuit sous la tente pour ce séjour. La nuit semble avoir été bénéfique pour tous car nous sommes tous levés un peu plus tôt que nécessaire. Je crois qu'il y a eu moins de vent. Il a fait relativement doux et tout le monde a bien dormi. Nous n'avons donc pas attendu que le soleil surchauffe les tentes pour en sortir.

Nous commençons le démontage et prenons en même temps le petit déj que Oulan a lancé. Ce matin, nous avons le droit à un porridge aromatisé fraise et/ou noisette.

Altimbeck organise le chargement du 4x4 et nous voici prêt à partir. Aujourd'hui, nous avons 80 kilomètres de piste, le passage du col Arabel à 3800m puis une bonne piste qui dessert la mine d'or de Kumtor avant d'atteindre la ville de Barskoon où nous devrions nous baigner dans le lac Issyk Kul.

Toujours de grands paysages de plaines encadrées par de grandes montagnes abruptes. La piste d'abord normale, devient petit à petit plus sélective et Altimbeck en vient à se battre avec les éléments. Malgré qu'il prenne tout particulièrement soin du 4x4 qui lui appartient, plus d'une fois le chassis tape le sol. La voiture se met à chauffer lors des nombreuses épreuves de franchissement. Il faut asperger le radiateur d'eau pour faire baisser le thermomètre. Les campements nomades deviennent plus rares et nous nous sentons un peu loin de la civilisation. Pas tant que cela en fait; nous croisons un groupe de 4 touristes, deux ouvrent la voie en VTT à une camionnette "WAZ" russe. Il n'y aura pas d'autre rencontre je crois!

La fin de la piste se caractérise par la montée du col Arabel. La pente est raide et les roues dérapent par moment sur le revêtement de cailloux / roche accumulés. Les virages sont serrés sans visibilité et il n'est pas envisageable de se croisé sur cette portion particulièrement sinueuse.

A l'arrivée au sommet, nous applaudissons Altimbeck pour l'exploit qu'il a réalisé. Nous le sentons lui aussi soulagé.

Nous nous arrêtons au pied d'un premier lac d'altitude, nous sommes à 3800m, et face à l'un des glaciers qui nous entourent pour savourer l'instant. Il est aussi temps de déjeuner. Le saucisson est de la partie !

La mine d'or n'est pas très loin. Le poste frontière de l'ère soviétique situé un peu avant est aujourd'hui déserté; le temps devait être bien long à l'époque pour les quelques soldats qui devaient le garder.

La mine, découverte et exploitée par un groupe canadien pendant 10 ans, a depuis été rétrocédée aux Kirghizes avec un passage de connaissances et tout le matériel qui avait été utilisé alors. Il semble qu'elle soit la 10ème plus grosse exploitation d'or au monde. Située à 3500m, une très bonne piste, constamment entretenue avec force matériel de voirie, permet de l'atteindre depuis Barksoon. Nous n'avons donc aucun mal à enchaîner la descente en 30 virages de montagne jusqu'à la ville située elle à 1700m.

Nous sommes hébergés au "Shepherd trek way". Une petite société de trekking à cheval, tenue par notre couple d'hôte et un frère, localisée dans la maison familiale et agrandie pour faire B&B.

Nous déposons nos affaires, prenons une pause d'une heure puis allons nous baigner au lac Issyk Kul qui signifie en Kirghize "lac chaud". Effectivement, l'eau est bonne. Elle semble parcourue par des courants tantôt chauds, tantôt frais. En fait, le lac s'est formé lors de la rencontre de deux plaques tectoniques ce qui explique ces sources chaudes.

Nous dînons sans nos comparses qui logent dans un autre B&B que le notre. Le repas est servi à la mode "iranienne", c'est à dire installés au sol, dans une yourte de 85 batons. Bouillon de légumes épicé et viande en entrée, puis assiette de pâte avec poivron et côtes de choux nous sont servis avant que nous ne réclamions le soin d'aller nous coucher. Il est 21h30, nous sommes couchés depuis une heure habituellement !!

 

 

altitude : 2260m

 Très bon petit déjeuner sous la yourte dans le jardin de la maison d’hôtes Shepered's way trekking. C’est certainement le meilleur du séjour. Tout est fait maison = les confitures d’abricot et de cassis, le pain, le gâteau à l’abricot …
Il faut dire qu’il y a plusieurs abricotiers dans le jardin (comme dans toute la région d’ailleurs), Didier a même aidé le patron à la cueillette ce matin avant le petit déjeuner… mais même s’ils sont très bons, ce sont des abricots qu’il jettera car trop petits donc moins pratiques pour la confiture (et il les ramasse pour ne pas qu’ils salissent sa belle pelouse et son allée ...)
Comme hier, on est assis par terre pour tester notre souplesse (sauf Didier GO à qui on ne la fait plus …) alors que nos 2 hôtes se sont pris 2 petits sièges bas … Il n’y aurait pas comme une arnaque ? Bref, nous discutons agréablement (enfin surtout Didier) en anglais avec le patron et la patronne. Celle si nous apprend avoir passé 2 séjours près d’Orange il y a quelques années pour des raisons professionnelles. Le patron s’émeut de l’augmentation honteuse des tarifs des billets d’avion pour l’Europe … Depuis la guerre en Ukraine, la seule compagnie à assurer cette liaison est la Turkish Airlines et celle-ci y va à fond dans le jeu de l’offre et de la demande. Bref, il voulait participer à un salon de voyageurs à Genève en décembre, il avait mobilisé plein de monde pour ce salon (artiste peintre, photographe, …) et il pense que la participation de cette délégation kirghize est fortement compromise avec cette nouvelle donne… La patronne, elle, parle de ses petites filles (3 et 5 ans) qui sont arrivées hier de Bichkek pour les vacances et qui sont bien contentes de trouver de la fraîcheur – il fait 40 ° à la capitale – et le lac !
Nous quittons nos hôtes et cette guesthouse ma foi fort agréable (même si elle est encore en travaux), et rejoignons la vallée de Jeti Oguz, par une route plutôt facile qui, au début, longe de très près le lac Issy Kul. La température est hyper agréable, une petite brise agite les branches des millions d’abricotiers que l’on longe (d’ailleurs on passe à côté de « centres d’embauche au c … du camion » car on est en pleine récolte des abricots), le lac bleu scintille sous le soleil …. on se croirait vraiment au bord de la mer !
Après avoir emprunté une route qui s’enfonce dans les terres, on passe à côté du site des 7 taureaux (on s’y arrêtera au retour), puis on continue notre route par une piste forestière très cahoteuse, qui traverse plusieurs « petits ponts de bois » (nouvelle private joke), ceux ci étant sans rambarde. Je ferme doublement les yeux quand on les emprunte … si on tombe, la chute ne sera pas bien haute, mais le courant est fort !
Contrairement à celles des précédents jours, cette piste est très empruntée par des touristes, kirghizes mais aussi russes. D’ailleurs les visages que nous croisons sont pour partie asiatiques, pour partie caucasiens (les russes). On laisse Altimbeck et le 4X4 dans une magnifique vallée (pelouses et forêts), parsemée de yourtes (on a d’ailleurs réservé notre déjeuner dans l’une d’entre elles … apparemment elles font toutes restau…) et on commence à marcher en direction d’une cascade célèbre – j’ai oublié son nom mais je pense que ça ne vous dira rien … On traverse d’abord un pré, on est abordés par des jeunes garçons à cheval qui veulent nous proposer une monture pour rejoindre la fameuse cascade (c’est non!), puis un petit sentier forestier nous amène dans une zone encore plus « touristique » (en tout cas peuplée) avec des yourtes restau, des emplacements en béton pour des futures arrivées de yourtes (une espèce de terrain de camping, donc… à moins que ce ne soit des résidences secondaires qui s’installent ici), des stands où on peut acheter de la nourriture et des boissons, et partout des chevaux qui peuvent être loués pour la balade. On passe aussi à côté d’un petit chalet où Youri Gagarine a passé 1 an en 1961 pour se remettre de son vol en orbite (petite pensée pour Ariane qui n’a pas pu aller en Russie l’année dernière), ainsi que sa collègue beaucoup moins connue – certainement car c’est une femme ! - Valentina Telichkova – en 1963).
Après une petite heure de marche en montée sur un sentier à flanc de montagne dans la forêt (je précise qu’on croise des touristes notamment russes tout le long du sentier), nous arrivons enfin à cette fameuse cascade qui est effectivement très belle et très haute. Une petite anecdote intéressante : la forêt que nous traversons a été plantée par des prisonniers allemands, à la fin de la seconde guerre mondiale, comme pas mal d’autres forêts dans le pays (il fallait bien les occuper…) et il se trouve que dans plusieurs endroits, les soldats ont planté les sapins en forme de croix gammée, au nez et à la barbe de leurs gardiens russes.
De retour au 4X4, nous nous installons dans la yourte restau qui nous sert un très bon plat de Dimdama (= sorte de potée auvergnate où le porc serait remplacé par du mouton, et le navet remplacé par des tomates et des poivrons), accompagné d’une très bonne salade tomates concombres oignons (j’aurai mieux fait de m’abstenir…) et en guise de dessert des fruits raisins abricots et bananes.
Les 4 garçons se laissent aller à une sieste sur les épais tapis de la yourte, quant à moi je fais de même mais dehors, au soleil.
Au retour, nous nous arrêtons comme convenu près du célèbre rocher dit « des 7 taureaux » (il y a une légende à ce sujet dont j’ai oublié les détails mais il est question je crois d’un amour contrarié, et bien sûr de 7 taureaux … ne me demandez pas le rapport entre les 2, je ne m’en souviens pas!). Au pied de ces rochers monumentaux se trouve un petit village qui abrite un « sanatorium » (en fait un centre thermal) datant de l’ère soviétique et passablement décrépit. C’est quand même agréable de se balader dans les allées du parc, entre les pelouses à la tonte « bio » (c’est à dire dont l’herbe est fauchée à la main…). Il y a 3 ou 4 bâtiments qui logent les curistes, et 1 autre qui accueille le centre de soin. Il y a aussi plusieurs statues qui « agrémentent » le parc, et nous posons sous celle de Lénine. Cette visite instructive terminée nous prenons de la hauteur pour admirer encore mieux la vue sur les 7 taureaux et les montagnes de couleur rouge qui entourent le village. De l’autre côté, les 7 taureaux se transforment en un coeur brisé (et c’est encore plus beau) … d’où peut être le rapport avec l’amour contrarié (je viens juste de faire le lien ….).
Nous poursuivons notre route pour atteindre en milieu d’après midi la ville de Karakol, environ 40000 habitants, tout à l’Est du pays, et point de départ pour moultes activités sportives dans les montagnes environnantes (il y a notamment une station de ski). Notre premier arrêt sera pour le musée ethnographique local, qui abrite notamment une riche expo de photos d’Ella Maillart, qu’elle a prise au cours de ses excursions dans le coin pendant les années 30 (je ne peux que recommander chaudement la lecture de ses bouquins … une sacrée exploratrice!). Le reste du musée est un peu moins sympa, d’abord parce qu’il est tout en russe ou kirghize, et ensuite parce que, au-dela des objets traditionnels locaux, il comporte principalement des photos des dignitaires locaux depuis une centaine d’année (on a droit à la tête de tous les maires, députés et autres hommes importants – le fait qu’il n’y ait quasiment pas de photos de femmes n’étonnera personne – quelques soient les mérites de ces personnages, voir leur binette sans en apprendre plus que ça ne présente qu’un intérêt limité….). Il y a quand même une salle consacrée à la faune locale, avec plein d’animaux empaillés, dont la fameuse « panthère des neiges », mais aussi le « mouton Marco Polo » (= très grand bouquetin), d’autres bouquetins, un sanglier énorme (presqu’aussi gros que l’ours d’à côté), des marmottes, des rapaces en tout genre (notamment aigles et vautours) …
Notre hébergement de ce soir est semi guesthouse, semi hôtel, au milieu d’un beau jardin très bien entretenu.
Le repas se passera dans le quartier nocturne de Karakol, dans un restaurant à la nourriture plutôt internationale (mais aussi kirghize). Le moment est agréable et se termine par l’audition d’un duo sympathique dans la cour du restau (sorte de guitare et flûtiau, airs traditionnels kirghizes … ils passent plus de temps à s’accorder qu’à jouer). On est les seuls spectateurs donc on se force à écouter 3 airs, puis on regagne nos pénates pour la nuit.

 

altitude : 1600m

 Lever comme d’hab pour être à 8H au petit déjeuner. La table est somptueuse (œufs, pancakes, porridges, 4 sortes de gâteaux, framboise, cerise, banane, abricot, fromage et même … pour faire plaisir à Altimbeck, saucisson).
Notre 1er stop de la journée est pour la Poste : nos cartes sont écrites, il ne reste qu’à acheter les timbres et les faire partir.
Puis c’est le tour des édifices religieux de la ville : d’abord l’église orthodoxe, datant du 19 ème siècle, toute en bois, avec des toits maintenant verts vifs mais qui étaient à l’origine dorés. On pénètre à l’intérieur (beaucoup de couleurs, des peintures, très claire, aucun siège), puis on se rend compte que va démarrer un enterrement : les gars des pompes funèbres apportent le corps dans un cercueil ouvert, la famille se rassemble, le pope commence la cérémonie en chantant une prière en alternance avec une dame … on s’éclipse sur la pointe des pieds.
Direction ensuite la mosquée, également tout en bois (apparemment sans clou ni vis), dont l’extérieur est peint dans des couleurs très très vives. A côté, le minaret en bois bleu.
Ces visites culturelles étant terminées, nous quittons la ville pour rejoindre la ville de Cholton Ata, sur la rive Nord du Lac d’Issy Kul. La route dure à peu près 2H, nous traversons une riche région de champs de céréales bordés de peupliers. Nous arrivons à Cholton Ata pour le repas de midi (restau au bord de la grande route), non sans nous être étonnés des multiples policiers qui ponctuent le bord de cette route. Il y a en un tous les 100 m environ et ce sur plusieurs dizaines de kilomètres. L’explication est la suivante : demain a lieu dans cette ville la réunion des présidents des 5 pays STAN de la région (Kirghizistan, Ouzbékistan, Kazakhstan, Tadjikistan, Turkménistan). l’objectif est de discuter et de se mettre d’accord sur les règles commerciales de circulation des biens et services entre ces 5 pays (eau, charbon, gaz, produits agricoles ….). A priori 2 présidents sont déjà arrivés, et on attend les 3 autres dans l’après midi. Le but de la police est de dégager les côtés de toutes les voitures actuellement stationnées, et de sécuriser la zone… autant dire que la mobilisation policière est totale !
Tout ça ne nous émeut pas, et ne nous empêche pas d’aller visiter le musée à ciel ouvert de pétroglyphes, un peu au dessus de la ville. Outre le fait de découvrir plusieurs scènes de bouquetins, chasseurs, chiens et chameaux, ainsi que des pierres plantées à visage humain (des reproduction miniatures de celles de l’Ile de Pâques, selon Didier), ce musée présente l’avantage d’offrir une magnifique vue sur le lac bordé par les montagnes enneigées de l’autre côté, à une quinzaine de kilomètres au sud.
Nous gagnons ensuite notre hébergement du soir, qui se trouve être dans une immense « resort » 5 étoiles en bordure de lac. C’est en fait un domaine privé comprenant plusieurs petits immeubles (donc celui qui abrite nos chambres), mais aussi des centaines de villas avec jardins très très bien entretenus et arborés, des terrains de sport, une piscine intérieure, une piscine extérieure, un centre de cure thermale, des restaurants, et tout un tas d’équipements balnéaires en bordure de lac. On met un peu de temps à trouver notre immeuble, surtout que des voitures avec « plaque diplomatique » stationnent dans chaque allée … certainement encore une conséquence du sommet économique des pays en stan …
Apparemment ce centre appartient à un ancien député kirghize (explication : les richissimes hommes d’affaires kirghizes qui ont faire fortune en utilisant la corruption, se sont fait élir députés pour bénéficier de l’immunité parlementaire … et le tour est joué!)
Bref, aujourd’hui, on profite de cet environnement magnifique et, après un petit temps de repos dans nos chambres (qui permet à Oulan et Altimbeck de rejoindre leur guesthouse), on rejoint la plage, non sans avoir « pris une claque » devant la vue sur les montagnes enneigées qui semblent dominer le lac, de l’autre côté. C’est magique !
L’eau est chaude, le temps est idéal, il y a plein de transat en bois, il y a même des pontons (eux aussi équipés de transat, tables, parasols) qui permettent de s’avancer dans le lac sans subir les abords pleins de galets. Bref, on passe un très agréable moment, avant de rejoindre notre restau du soir (comme à midi dans le centre de Cholton Ata). Pour ce soir ce sera une chaine « Pizza » (bon, il y a aussi plein d’autres trucs et notamment kirghizes, mais Oulan et Altimbeck se laissent tenter par la pizza ce soir). C’est blindé, plein de touristes, de gamins, de musique, mais surtout de sirènes hurlantes des voitures de police juste de l’autre côté du mur du restau. Le bruit est assourdissant !
On est content de regagner le calme de notre resort de luxe (même si le bruit d’une boite de nuit se fait entendre encore une petite demi heure après notre arrivée)



 

 Escale de deux jours prévue à Istanbul sur la route du retour vers la France.

34°C ici, c'est pas si mal au regard des 40°C annoncés en France depuis une semaine.