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Départ de la maison vers 16h00, passage à La boîte pour laisser la Focus, puis route vers le Sud.
Nuit fraîche au Salagou sur l'aire de Camping Cars (pour pouvoir bénéficier d'une assistance technique des 2 camping cars présents, si jamais le Jumpy ne démarrait pas. Ce dernier souffre des bougies de préchauffage - nous sommes en janvier, mais basta, nous allons au Sud non!).

Ouf, le Jumpy démarre, malgré les températures frisquettes. Heureusement le soleil se lève dans un ciel sans nuage.
Arrêt courses au supermarché de Clermont l'Héraut puis tout droit direction l'Espagne. Sur l'autoroute entre Narbonne et Perpignan : la mer et les étangs d'un côté, les Pyrénées étincelantes de l'autre : c'est magnifique !


On passe la frontière sans s'en apercevoir (même pas un petit contrôle de passe sanitaire ?), puis c'est l'autoroute qui longe la Costa Brava : Barcelone, Valencia ...
On s'arrête pour déjeuner dans un petit village près de (oops, petit oubli à combler...). Les maisons sont magnifiques, les habitants ne doivent pas être des pauvres espagnols... En plus, vu les infrastructures communes, il doit y avoir des bbq et des fiestas tout l'été (qui dure de début mars à fin novembre...). Nous cotoyons nos premiers orangers et nos premiers citronniers.

 

Au niveau de Valencia, on bifurque sur l'autoroute direction Madrid. Bien plus tard, nous nous arrêtons aux abords de Villagordo Del Gabriel où un camping est indiqué. Il est fermé en cette saison. L'endroit est paisible, nous nous installons, sur une petit espace en bordure de la route; un parking point de départ de rando, face à un barrage qui nous domine.


Il fait nuit noire depuis longtemps. Heureusement que la lune est pleine !
Si jamais on n'arrive pas à démarrer demain, la route devant nous est en pente (mais ça ne devrait pas arriver ... on est descendus bien au sud !)

On ouvre un oeil ... il est 9H30. Didier consulte la météo : -6° pour la petite ville la plus proche... Oups ... comment va réagir notre ami à roues ? Du givre est présent sur la parebrise...


Pour conjurer le sort, et laisser au moteur le temps de se réchauffer au soleil, on avale le petit déj (sans sortir du Jumpy car ... comment dire ... vu les températures il faudrait enfiler des épaisseurs), et on chausse nos chaussures de rando pour une balade dans le parc naturel Gabriel juste à nos pieds.

La balade est règlementée, 60 personnes peuvent y randonner en hiver et 100 en été. Pas de souci pour aujourd'hui, nous sommes les premiers (malgré l'heure avancée).


C'est parti pour 8 Km AR, le chemin descend d'abord au bord de la rivière (en contrebas du barrage), puis en suit le lit jusqu'à un espèce de village vacances (sans vacanciers en ce moment de l'année), avec des chalets, des tyroliennes et autres activités d'accrobranches. Le chemin se poursuit ensuite dans un paysage rural puis le long d’énormes formations rocheuses autour desquelles tournent des vautours. On va jusqu’au détour du chemin, (à environ 4 km de notre point de départ), à l’endroit où le paysage s’élargit et où une ferme en ruines nous incite à faire demi tour.


Arrivés au Jumpy, il est au soleil depuis un petit moment, on espère qu’il va démarrer sans se faire prier … et bien oui ; au 1er tour de clé.

En remontant vers l'autoroute, grosse surprise ! Manifestement, nous sommes bien dans un parc naturel; nous approchons ces bouquetins sans difficulté.

 


On prend la route direction Ubeda et Baeza, on s’arrête pour déjeuner près d’une chapelle pas très loin de la 4 voies. C’est un endroit où manifestement les espagnols viennent pique niquer le week end : il y a plein de tables et bancs maçonnés. Mais en ce lundi de janvier ensoleillé, on est seuls ..


Arrêt pour la nuit près de la petite ville de Vilches , qui sur son promontoire domine un paysage d'oliviers s'étendant à perte de vue. Nous nous arrêtons sur un petit chemin d'exploitation au milieu de ces mêmes oliviers.

Malheur ! On est à l’ombre de la montagne … On  ne sait pas si le Jumpy va démarrer. Du coup, balade obligatoire : on monte tout en haut de la colline qui surplombe la ville, en passant pas les ruelles blanches qui s’éveillent. De la haut, magnifique vue sur les champs d’oliviers et l’Embalse qui scintille tout en bas.

Au retour, la voiture est toujours à l’ombre… On la pousse au soleil (on en bave un peu!) puis on prend le ptit déj en plein air. Une fois tout ça fait, on essaie de démarre la voiture. Encore une fois, le miracle s’accomplit !


La matinée – ou plutôt ce qu’il en reste - est consacrée à la visite de la magnifique ville renaissance d’Ubeda, inscrite, avec sa sœur voisine Baeza, au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour le détail des monuments (qui sont foison), se rapporter à un guide !

 

Notre seul regret, le palacio abritant la mairie était en travaux et caché derrière un tissu.

Déjeuner en terrasse sur une plaza devant une magnifique église renaissance. J’ai commandé l’assortiment de tapas, qui se révèlent être tous des plats de viandes : un espèce de ragoût de porc, des brochettes de poulet, des filets de porc au pesto et les mêmes avec des œufs au plat … un peu trop de protéines à mon goût ! Didier lui a pris un plat de tripes qui se sont révélés être des abats non identifiés … et puis 1 salmorejo et des patatas bravas.

On part ensuite pour Baeza, à 9 km de là, on repère un coin tranquille pour passer la nuit (dans les oliveraies, au milieu du ballet des tracteurs en pleine récolte), puis on visite la ville. La 1ère rue que l’on emprunte est bordée de maisons renaissance, on entre dans un patio et un gars nous invite à visiter l’étage (un casino.. dans une pièce 4 anciens jouent aux dominos). On traverse la ville, on passe à côté de l’université puis on rejoint la cathédrale et on monte en haut du clocher d’où on peut admirer la ville dans le soir.

Nuit tranquille dans notre oliveraie (on se félicite d’avoir repéré le coin alors qu’il faisait jour…)

Petit déj dans le jumpy (ça pèle) puis petite balade au milieu des oliviers. On monte jusqu’en haut de la colline qui surplombe la voiture puis on fait un petit détour pour éviter une redescente un peu casse gueule à travers les terrasses.

 

Route vers Cordoue.

 

On arrive à Cordoue en tout début d’après midi, on gare notre voiture au parking de la Calle Sevilla, puis on s’enquiert d’un  hébergement. Le 1er que l’on avait repéré sur Lonely Planet est « fermé définitivement » selon Google Map (mention que l’on voit après avoir bien cherché dans le quartier...). Du coup on repère une pension dans la Juderia (ancien quartier juif très mignon avec ses rues piétonnes et ses petites maisons blanches immaculées, aux portes et fenêtres soulignées de couleurs…). Arrivés devant, elle est fermée, on croit lire sur un panneau qu’elle n’ouvre qu’à 20H. Heureusement on est coachés par un anglais (ou un canadien ? Enfin, un gars qui parle anglais…), qui nous conseille sa pension à lui, "The Dreamers", juste à côté, qui serait selon lui la moins chère du quartier. Effectivement il ne paie que 29 euros ? Comble de chance, la taulière arrive juste à point nommé. Et l’affaire est faite … la chambre est propre, d’un style plutôt monacal, blanche et bleue, ça nous ira très bien. Et le tout pour 31 euros la nuitée !
Cette bonne affaire étant faite, il est temps de nous lancer à la découverte de la ville. La Mezquita Cathédrale est à 5 mn à pied, malheureusement quand on arrive à 14H elle vient de fermer pour la sieste. Du coup c’est pique nique au bord du Guadalquivir, puis visite de l’Alcazar, château Des rois catholiques, là où Ferdinand et Isabelle ont dit au revoir à Christophe Colomb qui partait pour le Nouveau Monde. L’intérieur du château est vite visité, mais nous nous attardons dans les patios et jardins, avec fontaines, orangers, citronniers, palmiers, et quelques topiaires.


Puis c’est la découverte de la cathédrale qui nous fait un grand effet … toutes ces arches blanches et rouges à perte de vue … et au milieu la grandeur du choeur de la cathédrale. 14000 m² de batiment, 5 agrandissements au fil du temps. C’est tout simplement magnifique !

 

Il est trop tard pour monter en haut du minaret, d’où on peut avoir une vue sur tout le bâtiment et sur toute la ville.

on remet ça à demain, on rentre dans notre palace faire une pause, puis on ressort pour dîner, dans un petit restau bof bof à l’angle de la cathédrale. Au menu : salmorejo, aubergines frites  et un plat de fèves frites (avec oignon, jambon, œufs : très bon !). Je ne parle pas des desserts qui n’en valent pas la peine ….

Petit déj en terrasse (ensoleillée mais frisquette) au bord du Guadalquivir ; on suit les conseils de Manu et on prend la spécialité andalouse : pain toasté aspergé d’huile d’olive puis recouvert de purée de tomate (on a pris la version avec jambon et fromage).
Le minaret de la mosquée ne veut pas de nous ce matin (il faut réserver pour une heure précise), sachant qu’on veut faire en plus une visite guidée de la ville à 10H30.

Du coup on réserve le minaret pour 13H30 (après un gros bug de la billetterie automatique…), et on court Plaza de Las Tendillas, d’où doit partir la visite guidée d’Oway Tour, reconnaissable à ses parapluies et tee shirt bleus. Bon, il doit faire 4 degrés et le soleil brille de tous ses feux, donc on a des doutes pour les parapluies et tee shirt mais on attend quand même. D’autres touristes font comme nous, mais le seul guide qu’on  voit avec un parapluie n’est pas le bon : son parapluie est orange. Bref, après une demi heure à scruter les couleurs de parapluies inexistants, on abandonne et on part à l’autre bout de la ville, en se perdant un peu dans les ruelles et les plazas.

Nous ne manquons pas de visiter le Palais de Viana et ses 14 patios, tous plus charmants les uns que les autres. On prend même la visite guidée (en espagnol) des appartements privés du Palacio.

Une visite bien sympa ma foi. Du coup, quand on en sort, il est temps de courir pour enfin monter en haut du Minaret, ce qui effectivement vaut le coup !

Puis on sort de la ville pour aller visiter la Médina Azara, ancienne ville romaine située à environ 8 km à l’Ouest de Cordoue. Déjeuner sur le parking (désert … on n’ose pas imaginer la foule quand le parking est plein), puis on prend la navette qui nous emmène à l’entrée du site, dans lequel on déambule une petite heure au milieu des vieilles pierres et de quelques belles arches et portes. De retour à la billeterie (gratuite), un film nous permet de nous représenter ce qu’était cette ville à son apogée

Retour à Cordoue, repos dans la chambre (il faut dire que les restau n’ouvrent pas avant 20H), puis dîner à la Casa Pepe, où Didier en 1 soirée dépense toutes les économies faites avec la chambre. Au menu Salmorejo pour 2, Flamenquins frites pour Didier (spécialité à base de jambon serano enroulé dans une tranche de bœuf, le tout étant pané), Cabillaud légumes pour moi, puis 2 ENORMES mille feuilles à la crème chantilly.

On quitte la ville sans avoir petit déjeuner … on s’arrêtera plus tard sur la route. Le paysage n’invite pas à la pause (tout plat, sans endroit pour s’arrêter), du coup on pousse jusqu’à El Saucejo, village qui se trouve au début de la Sierra (je ne sais pas laquelle mais une chose est sûre : il y a des montagnes et des beaux paysages). Arrêt petit déj au bord de la route, en surplomb de plantations …. d’oliviers …. d’où montent des ronrons de tracteurs.

 

On continue jusqu’à Olvera, notre 1er village blanc d’Andalousie. On se perd en voiture dans les ruelles étroites et en forte pente, Didier se fait quelques frayeurs puis décide de redescendre en bas du village pour chercher un parking. On remontera tout à pied !

 

On arrive sur le parvis de l’Église monumentale qui domine le village, puis on continue la montée pour visiter El Castillo, encore plus haut. On monte même tout en haut de la tour, sur le toit terrasse, par un escalier minuscule. La vue est époustouflante. On reste un bon moment en haut à se balader dans le château pour admirer tous les points de vue qu’il offre.

 

Notre 2eme village blanc est Setenil de Las Bodegas, qui a choisi d’abriter ses maisons (enfin certaines, pas toutes) sous la falaise (maisons troglodytes). Là aussi, les différentes vues sur le village sont très belles, au soleil de fin d’après midi.

 

Passage par Ronda la Vieja et le site archélogique, fermé, puis arrivée à Ronda vers 17H30. Un coup d’oeil à la Plaza de Toros (les arènes peuvent se visiter mais ferment à 18H et on veut voir l’attraction de la ville de jour : le pont neuf), puis Pont Neuf au soleil couchant,

 

on va à pied jusqu’au Pont Vieux pour prendre toute la mesure de la gorge au dessus de laquelle est construite Ronda, et on remonte de l’autre côté de la rivière. Et comme on n’en a pas assez de crapahuter, on suit la rivière dans l’autre sens pour arriver jusqu’à un mirador d’où l’on peut encore admirer le pont neuf.

 

Notre halte de ce soir sera sur une crête face à Ronda (enfin, assez loin quand même, mais on peut admirer le Pont éclairé au loin), au milieu de quelques oliviers, sur une crète, sur un chemin menant à un ermitage inaccessible derrière ses grillages.

 

Un Jumpy aménagé est également présent. C’est le van d’un espagnol qui est venu rendre visite à un de ses pôtes habitant Ronda. Echanges limités car notre espagnol ne maitrise pas l’anglais.

Le vent a soufflé toute la nuit et nous a un peu empêché de dormir (sans compter les allées et venues de voitures qui se rendaient sur la place de ce fameux ermitage … à se demander quel trafic pouvait bien s’y tenir…).
Balade à pied jusqu’à l’ermitage, petit déj, puis route vers Zahara de la Sierra, magnifique village surplombant un embalse bleu turquoise. Le village est encore dans l’ombre, mais on retrouve le soleil en montant pour rejoindre le Castillo qui le domine ; au milieu des arbres fruitiers en fleurs, et avec vue sur l’embalse et la campagne autour, la balade est un enchantement.

 

Pique nique, quelques kilomètres plus loin, au point de départ de la rando « la garganta verde ». Une garde forestière garde le parking (comme son nom l’indique) et nous dit qu’il faut un permis pour faire la rando (permis qui peut être récupéré à El Bosque, à une 20 aine de km par des petites routes de montagnes). Ça tombe bien, on n’avait pas envie de faire cette balade (dans une gorge en hiver, que j’imagine à l’ombre, bof …) et du coup on se rabat sur une autre rando qui démarre au col, tout en haut de la montagne. Cette rando nous permet de continuer d’admirer l’embalse, mais de bien plus haut. Elle fait le tour d’un sommet, pour gravit jusqu’à son fait avant de nous ramener au parking, au niveau du col permettant à la route de basculer sur l’autre versant de la colline.
Fin d’après midi à se balader dans le village de Grazalema (village blanc adossé sur un flan de colline.

 

Puis on retourne à un autre parking mirador près de l’endroit où on a pique niqué (qui a l’avantage de ne pas avoir de panneau « camping interdit ») pour passer la nuit.
On se couche à 20H10 (notre record!). Il fait nuit noire depuis un bon moment.

On se lève à 9H passé - très bonne nuit, donc… - puis on remonte à Grazalema pour une rando dans la Sierra du même nom. Nous montons dans un paysage très très minéral (très karstique, diraient certainement les spécialistes), où se trouve quand même un petit plateau herbeux avec des enclos à bestiaux (apparemment dans le temps, ils y cultivaient des pois chiches et quelques céréales, profitant du limon déposé par le ruisseau qui passe là), puis au bout de 2 h nous atteignons un col – toujours aussi minéral – et redescendons vers un mirador qui se situe au bord de la route entre El Bosque et Grazalema. Pique Nique avant d’entamer la redescente. C’est dimanche et tous les sentiers de la sierra sont envahis d’espagnols bruyants, familles et trailers.
Fin de la rando vers 15H. On décide de profiter d’une vue sur Grazalema au soleil (que l’on n’a pas eu hier), en montant à un mirador (sommet coiffé d’une statue et d’un ermitage en ruine) d’où on découvre effectivement toute la ville scintillante.

 

Route pour Gaucin en passant par El Bosque, Ubrique, puis à travers le parc naturel de Los Alcornocales, sur une route étroite et déserte, parsemé de chênes lièges. Belle rencontre avec 2 chevreuils, pas craintifs pour 2 sous.

Nuit près de Gaucin, au bord de la route.

 

Ce matin nous visitons Gaucin sous un ciel gris. A pied, on arpente les rues à la recherche d’un café ouvert pour prendre le petit déjeuner. On en trouve un, mais une fois qu’on est installés le patron nous dit qu’ils ne font pas de petit déjeuner. Tant pis, on prend une boisson chaude, et on mangera nos tartines de retour à la voiture. Gaucin est un village en balcon sur Gibraltar, la Méditerranée et le Maroc. D’ailleurs j’aperçois les 3 au fond, dans le ciel gris, mais Didier ne veut pas me croire : il dit que ce que je prend pour la mer est en fait un nuage … Le village est mignon, avec plein de plantes et de jardinières intégrées dans les murs.

 

On rejoint la voiture et déjeunons dans un parc avec une magnifique vue sur mer (selon moi), sous le château. On entame le raidillon pour le visiter mais il est justement fermé le lundi. Zut ! Du coup on essaie de s’extirper de ce village : pas facile avec tous ces sens interdits et ces ruelles hypers étroites aux fortes pentes. On ne demande si on n’est pas condamné à errer dans le village jusqu’à la fin de nos jours, même le GPS est perdu ! Finalement on trouve la sortie et on prend la route direction Jimena de la Frontera, que l’on visite également par un  temps froid et nuageux. On se gare en bas du village et c’est parti pour une sacrée grimpette jusqu’à la forteresse tout en haut. Il y a là, datant des arabes, une porte d’entrée, des entrepôts, un cimetière (récent celui là : à se demander comment ils montent leurs morts jusque là haut car il n’y a pas de route d’accès, juste une petite allée pavée), des douves (si si … creusées dans la roche), une tour, et des bâtiments à l’utilisation indéterminée en cours de réhabilitation.

 

En redescendant et avant de regagner la voiture, on va boire un coup à la terrasse d’un café (en fait on veut profiter de ses toilettes), puis on décide – vu le temps – d’abandonner nos plans de bord de mer et de remonter vers Séville directement. Apparemment, la météo prévoit plus de soleil dans le nord de l’Andalousie que dans le Sud les prochains jours …
On s’arrête pour déjeuner à l’entrée d’une maison agricole pas très loin d’Arcos de la Frontera, puis on trace vers Séville où on arrive en fin d’après midi.
Installation à l’Hôtel Vincci la Rabida où pour 102 euros on a une chambre avec vue sur patio (donc sans vue:) ) et un petit déj buffet. Mais l’hôtel a un bar-restaurant en roof top avec vue sur la cathédrale. On y monte immédiatement puis petite balade nocturne jusqu’à la cathédrale dont on fait le tour et qu’on admire sous toutes ses coutures (effectivement elle est impressionnante : c est la + grande cathédrale gothique du monde et la 3ème + plus grande cathédrale après St Pierre de Rome et St Paul à Londres).

 

Dîner d’excellents tapas à la Sal Gorda (recommandé par le Lonely Planet) : Croquetas Jamon, Patatas Bravas, Pilons de poulet sauce piquante, « brioche » (en fait sorte de croque monsieur) avec bœuf, fromage, moutarde. La voisine de table, une française installée à Séville depuis 2 ans et ayant ouvert un salon de thé, confirme aux autres voisins de table (également français, jeunes informaticiens en télétravail dans le coin) que c’est un excellent resto de tapas.

Après un copieux petit déj (merci le buffet avec notamment les tomates écrasées à étaler sur ses toasts).

 

Départ pour l’Alcazar où nous passons bien 3H à déambuler dans ses salles, patios, jardins, galeries, à admirer les murs les plafonds les orangers les fontaines les portes le stuc les azulejos les céramiques les tableaux et j’en passe (pour plus de détails voir un guide…)

 

Avant d’affronter la cathédrale, nous allons reprendre des forces dans notre désormais restau préféré de Séville, le Sal Gorda. Au menu aujourd’hui : croquetas (encore), patatas bravas (encore), mais aussi des nouveautés : tartare de thon rouge, cannelonis de viande inconnue, risotto aux cèpes (avec goût de truffes : excellentissime!) et une bière brune locale.

 

Visite de la cathédrale de dimensions pharaoniques (c’est bien simple, on s’y perd …). Le point de ralliement est le tombeau de Christophe Colomb, porté par 4 statues représentant l’Aragon, la Castille, le Léon (et le 4ème j’ai oublié : peut être La Manche?). Il faut dire ici (moment culturel) que ce bon vieux Christophe a voyagé quasiment autant étant mort que vivant : enterré à Valladolid, puis déménagé à Séville, puis à St Domingue (selon ses vœux exprimés dans son testament) puis à Cuba (quand les français ont pris (acheté) St Domingue), puis retour à Séville.

 

A part ça dans cette cathédrale, il y a plein de tableaux de peintres connus (Goya, Murillo) et moins connus (enfin… moins connus de moi), de la vaisselle en or et argent, un retable gigantesque dégoulinant sous l’or, une couronne ornée de la deuxième plus grosse perle du monde, un nombre incalculable de chapelles, une immense salle du chapitre, un patio des orangers, et enfin la Giralda, tour de style mudéjar (enfin, arabe et chrétienne à la fois, quoi….) au sommet de laquelle on accède par une quarantaine de rampes inclinées (pas d’escalier, les chevaux devaient pouvoir monter jusqu’en haut … ne me demandez pas pourquoi:) ). De là haut on peut admirer la vue sur la ville, et surtout toutes ces terrasses de toit avec piscine… pouvoir contempler la cathédrale de Séville en se prélassant dans sa piscine, le pied !


Une fois nos yeux rassasiés de toute cette culture (et nos pieds épuisés de tout ce piétinement), nous reprenons la route pour aller goûter le silence de la campagne andalouse. La sortie de Séville est un peu longuette, mais nous finissons par poser nos pénates de nuit au démarrage d’un sentier de rando (enfin c’est ce qu’on croit), après quelques kilomètres de pistes, dans la Sierra Norte de Sevilla.

Quelques rayons de soleil au réveil qui nous suivront toute la matinée.
On continue notre piste à travers la montagne parsemée de chênes lièges, de « fincas » (domaines = grandes fermes), de troupeaux de vaches et de fils barbelés.
Au bout d’une trentaine de kilomètres, on rejoint la route, puis Alanis (village avec une usine qui fume et qui pue … on se demande si ce n’est pas une usine qui traite les olives). Arrêt sur la place du village, observation des 2 cigognes dans leur nid juché sur le clocher de l’église, puis ascension jusqu’au château qui domine le village (comme partout en Andalousie …).

Le soleil joue avec les nuages (mais ce sont les nuages qui gagnent le plus souvent). On pousse jusqu’à Guadalcanal, d’où démarre le « Sendero del Viento » (pas tellement bien nommé aujourd’hui car il n’y a pas beaucoup de vent). On sort notre table de camping et nos chaises sur le côté de la piste, au milieu des oliviers. Les 4X4 qui passent par là pour aller s’occuper des oliviers sont un peu étonnés de nous voir là par ce temps …. Tant pis, on fait quand même notre rando qui nous emmène au bout de 3 ou 4 km de chemin de crête avec vue panoramique, à une cabane de type « borie », autour de laquelle broutent quelques brebis.
On reprend la route et au bout de quelques kilomètres on trouve un coin tranquille près de Malcocinado, au début d’un chemin menant à une Ermita (malheureusement le chemin est fermé …). Il y a un grand parking au dessus, après un virage de la piste, mais comme ne on sait pas ce que c’est (sur Google map, on a l’impression qu’il y a une grande propriété), et qu’il fait nuit noire, on s’abstient et on reste sur notre petit bout de terrain à côté de la petite route.

Il fait soleil, et on découvre que le parking est celui du cimetière. Plusieurs 4X4 passent à côté de nous pendant que l’on déjeune et ouvrent la barrière qui mène à l’Ermita. Ça doit être les agriculteurs du coin…
On avise sur la carte une petite route verte toute tordue (=plein de virages) qui va dans la direction que l’on a choisie (c’est à dire le nord est). Cette petite route est mal entretenue, avec plein de trous et de bosses, mais magnifique. Il faut dire que le soleil revenu y fait aussi beaucoup … On slalome entre les chênes lièges, et comme partout dans le coin, les barbelés. Les fincas sont immenses et bien fermées !

On veut rejoindre la région des Pedroches, vantée par le guide comme des grandes étendues désertes où le regard se perd. Et ben c’est bof … il faut dire qu’on ne sort pas de la route principale, mais on ne trouve strictement aucune intérêt à cette région…. Du coup on pousse jusqu’à Cardena (parque naturel de la sierra de Cardena), on rejoint par une piste de 6 km un village moitié retapé (qui doit à la belle saison servir de village de gîtes, il y a même une piscine mais sans eau), on déjeune au soleil accompagné des 3 chiens du lieu, puis on part se dégourdir les jambes sur un sendero qui serpente au milieu des chênes lièges (on est toujours entourés de fils barbelés, dans lesquels on croit reconnaître des « passages à lynx » = petites « trappes » d’environ 20 cm sur 20 cm, d’où partent des petits passages bien visibles dans la végétation).
On décide de rejoindre la Sierra de Andujar pour observer le lynx demain matin … Après 1H30 de route on rejoint notre spot pour la nuit, une aera récréativa au pied de la « Virgen de la  Cabeza » (sanctuaire qui est le théâtre d’un des plus grands pélerinages du pays, en regroupant plusieurs dizaines de milliers de personnes fin avril – certains disent même 300 000!). On a pu vérifier qu’on était bien dans le pays du lynx, vu les panneaux qui longent la petite route:). Il y a apparemment un programme de ré introduction du lynx dans cette Sierra de Andujar, l’espèce est en voie de disparition mais les individus en 20 ans sont passés de 92 à plus de 500 en Andalousie, dont 200 dans cette Sierra. Tous les espoirs sont donc permis pour notre observation de demain, d’autant que les meilleurs mois pour les observer sont décembre et janvier, et que certains bloggeurs nous expliquent que quand ils viennent dans le coin ils voient des lynx tous les jours … Dans la nuit, on entend le feulement d’un félin … ça se confirme, on est bien pile poil là où il faut être ….

Grand soleil sur le haut des montagnes (mais grand froid sur notre aera recréativa, au bord du ruisseau El Encinerejo).On décide de prendre la piste pour aller déjeuner au peu plus loin, au pied du barrage de l’Embalse. En plus on voit les 4X4 se succéder dans cette direction : assurément ce sont des tours accompagnés pour l’observation des animaux ...on va donc les suivre ! Effectivement au pied du barrage, plein de gens avec des lunettes et des gros objectifs. Certains sont à l’observatoire des loutres, d’autres un peu plus haut sur le pont qui enjambe la rivière.

Pour nous ce sera petit déjeuner au soleil, puis balade à pied le long de la piste pour rejoindre l embalse et le coin de baignade. Le lieu est idyllique ...On décide de reprendre la voiture et de continuer cette piste en voiture (a priori une des 2 pistes où on a le plus de chances d’observer le lynx est la « piste de l’Encinarejo » … on pense que c’est celle là….). Malheureusement tout juste après l’endroit où on a fait 1/2 tour à pied, la piste est fermée par un grand portail… on fait donc aussi 1/2 tour en voiture et on se met en quête de la piste de « La Lancha », la 2ème piste recommandée pour le lynx. Celle là se voit sur la carte : c’est parti ! Empruntant une petite route serpentant dans les collines, parsemée d’accès à des fincas ou des maisons de vacances (on ne sait pas), on voit nos 1ers animaux sauvages. Ce ne sont pas des lynx mais des grands ongulés type biches ou chevreuils (désolée, on n’a pas fait d’études en animaux sauvages andalous…).

Arrêt observation au bord de la petite route, puis on continue jusqu’à une ferme d’élevage de taureaux (pour la corrida????), où on tourne à gauche sur une piste. On avise des champs avec plein de belles mangeoires en pierre rondes. Ca ferait des jardinières à fleurs superbes !
Au bout d’un moment sur cette piste défoncée, on tombe juste sur le groupe d’observateurs des loutres, alignés en rang d’oignons au bord de la piste, en train de scruter les collines en contrebas. On peu plus loin, des observatoires à lynx !

On fait un bout de piste à pied, essayant nous aussi de repérer une de ces bestioles, mais en vain ! Arrêt à un des observatoires où 2 jeunes français sont en train d’observer (normal…). Ils nous apprennent qu’ils font des études à Montpellier (quelque chose en rapport avec les animaux), mais comme ils n’ont pas beaucoup de cours en  ce moment, ils sont venus faire des travaux pratiques (=vacances) en Andalousie:)
On  reprend la piste jusqu’au village abandonné de la Lancha (=avait été construit dans les années 1920 pour abriter les ouvriers construisant le barrage en contrebas ainsi que leurs familles – si on a bien tout compris, 3000 personnes habitaient là, au bout du monde).

Aujourd’hui la majorité des maisons sont abandonnées (mais pas toutes, et l’église reste en parfait état).
Retour à un des observatoires où on s’installe avec table et chaises de camping pour déguster notre taboulé et notre foie gras. Encore un grand moment d’observation, devant un paysage magnifique, au soleil. On suit la progression de quelques biches et de 2 cerfs qui paissent en dessous. Mais de lynx, aucun !
Le soleil commençant à baisser et comme « on n’est pas d’ici » (=on reprend le boulot lundi à 1500 km de là), on fait demi tour (quelques observations de bestioles supplémentaires sur la piste qui nous ramène à la ferme d’élevage de taureaux), puis on reprend à gauche vers le nord pour rejoindre la Carolina (ville au bord de l’autoroute qui nous ramènera en France). La piste nous fait voir des paysages magnifiques, plusieurs fermes d’élevages de taureaux et de chevaux – au début – puis des élevages de moutons (avec abreuvoirs abrités de la pluie ou du soleil), puis des exploitations forestières mais surtout on débusque des quantités astronomiques de biches, cerfs, daims et autres animaux de ce types. 

Dans un pré, je pense qu’ils sont pas loin d’une centaine !
La piste se termine au bout de 2 ou 3 H (elle devait bien faire 50 km, je pense, à rouler à moins de 20 km/h pour éviter les trous….), nous arrivons au petit village minier d’El Centenillo où nous dînons de croquetas et de patatas bravas au coin du feu, puis nous profitons d’une magnifique aera recreativa à l’écart des routes et pistes. Nous la découvrirons mieux le lendemain matin avec le levé du soleil). Petit déj et route sans fin vers Perpignan pour passer la nuit auprès d’une retenue d’eau (très beau) et retour à la maison sous un temps devenu gris.
Fin des vacances !