Ce matin, contre toute attente, il pleut. Une petite pluie qui rafraichi l'atmosphère. N'étant pas pressés, nous voyons le camping se vider petit à petit. Deux ecureuils jouent à se courser l'un l'autre.
Aujourd'hui, chaleur des derniers jours oblige, nous décidons de remanier notre road trip. Renseignements pris, le Monténegro est également sous la chaleur de l'été. Ce n'est pas pour nous. Nous reviendrons. Pas dans cette saison. Nous choisissons de rentrer plus à l'intérieur de la Croatie.
A la pause déjeuner, nous nous arrêtons sur une aire, nous en avons vu très peu depuis notre entrée dans le pays, qui se trouve être à proximité d'un moulin à eau désaffecté. La particularité de ce moulin est qu'il dispose d'hélices horizontales.
Nous fleurtons avec la frontière de la Bosnie, sans la franchir. En fait, nous sommes empêchés de la franchir. Au poste de douane qui nous barre le chemin, poste non signalé sur une petite route où les indications se sont tout autant perdues que nous, la douanière nous accueille bienveillamment tout en nous indiquant que ce passage est fait pour les locaux et non les touristes. Elle nous ouvre la barrière pour que l'on fasse aussitôt demi-tour et revenir en Croatie.
La route principale vers l'endroit où un camping est indiqué sur le routard, le seul indiqué, n'est pas la plus directe. Nous prenons donc un tracé présent sur la carte et bien indiqué sur la route. Rapidement, ce tracé passe de l'asphalte à la piste. Bientôt, les croisements ne sont plus jalonnés et nous prenons systématiquement à gauche, qui est la règle de réussite observée ces derniers jours. Mais, pour tous ceux qui pensent que la règle fait foi, il n'en est rien aujourd'hui. La piste devient caillouteuse, moins large. Elle relie toutefois des villages, aux maisons de bois, qui ne sont pas existants sur notre carte.
Nous nous trouvons dans une partie du pays qui semble bien marqué par la guerre de 1990.
Au bout d'une heure, nous retrouvons une route et décidons de poursuivre par la route principale, moins directe, mais finalement plus directe!
Une commémoration semble se profiler, ou alors elle est tout juste passée, si l'on se fie au pavoisement que nous voyons dans certains villages aujourd'hui.
Nous atterrissons dans un camping de moins de 10 emplacements. Un petit havre de paix à l'allure de campagne anglaise; herbe rase et bien verte, petite palissade en bois et haie arborée.
Nos compagnons du soir sont un camping car espagnol, un combi allemand et un ancien fourgon de la royal mail anglais. Un couple semble loger dans la chambre louée à l'étage du petit resto, sous le nid de cigognes.
Le routard nous dit que nous sommes dans la capitale de la cigogne. C'est vrai, les villages alentours, constitués de maisons traditionnelles en bois, en plus ou moins bon état, présentent, pour beaucoup des nids de cigognes sur leur toiture.
Nous prenons notre repas au resto/bistro : un goulash de cochon traditionnel (cochon sauvage mais domestique!) et de cerf pour moi, un équivalent avec 4 poissons d'eau douce pour CHris (carpe, brochet notamment). Au dessert, gâteau de caroube pour l'un et aux graines de pavot pour l'autre. Difficile de faire la différence gustative entre l'un et l'autre.