La nuit a été mouvementée; des allemands sont rentrés après nous et ont oublié de se faire discrets, des scouts se sont installés sous notre fenêtre pour fumer, et, un chat est venu gratter à la fenêtre! 

Petit déjeuner au sous sol de la maison. Ici aussi c'est un capharnaüm sans nom. Porridge, thé et 2 sortes de pain maison (excellent). Le patron est beaucoup moins cool que ce que la déco pourrait laisser penser.  Dès qu'une assiette est vide il l'enlève et il "gourmande" Manu qui voulait servir le thé à notre table et non au buffet. Manifestement il y a des régles (non écrites) qu'il vaut mieux respecter !

On laisse les sacs et on part à l'assaut de la Diamond Hill, la montagne du coin que l'on peut gravir grâce à un chemin balisé (elle fait partie du National Connemara parc). D'abord un chemin facile nous permet de nous élever rapidement et d'admirer la baie et la côte découpée, même si le temps n'est encore pas au rendez-vous. D'ailleurs une averse nous rince rapidement puis s'estompe et laisse la place au vent qui nous sèche. La dernière partie du parcours est plus rude, avec des marches parfois assez raides. Plus on monte moins on y voit ... la brume nous entoure petit à petit et masque totale le paysage. En haut on n'y voit rien (mais c'est bien quand même).

La descente se fait par un autre chemin qui surplombe une tourbière et rejoint un peu plus loin la foule qui monte. Malgré le temps on se félicite d'être partis tôt ce matin !

A la fin de la rando il est midi, on rejoint le centre du parc national avec visite d'une petite expo très intéressante sur la tourbe. On y apprend par exemple qu'à l'âge de fer les hommes mettaient bout à bout des traverses de bois pour faire des chemins traversant les tourbières et permettant ainsi de traverser le pays. A savoir également les tourbières représentent 16% du territoire irlandais, les tourbières irlandaises représentent 50% des tourbières européennes, et elles ont réduit des trois quarts depuis 1675. Dernière info : quand les hommes de cette époque avaient besoin de bois, ils enfonçaient une tige dans la tourbe pour repérer les morceaux emprisonnés dans la tourbe.

Après cet épisode culturel, direction l'auberge où nous récupérons nos sacs puis le commerce de Letterfrack où nous avons rendez-vous avec un taxi qui doit nous emmener à Cleggan.

Après le pique-nique sur le port nous embarquons en même temps que moultes touristes, bagages et vélos, pour rejoindre Inishboffin. La traversée est sans problème malgré une houle un peu forte qui fait pas mal tanguer le rafiot. Le temps sur l'île semble assez clément. Au port nous nous enquérons de la direction de l'auberge de jeunesse. Coup de bol, le gars auquel Didier s'adresse est le proprio de l'auberge qui est justement venu nous attendre pour transporter les bagages. 

Les 1ers pas sur l'île sont enchanteurs, d'autant que le soleil continue ses apparitions... 

Après avoir pris possession de nos appartements (la chambre familiale) nous partons à la découverte de l'île, dans sa partie ouest, jusqu'à une colonie de phoques mentionnée sur notre carte. La balade est très agréable, d'abord sur de petites routes entre cottages et moutons colorés, le tout sur fond de mer bleue ou grise, selon le moment... Puis la route se transforme en chemin serpentant entre les moutons, parfois bordé de très beaux murs. Nous surplombons un petit logh, puis longeons la mer, traversons une tourbière et enfin tout au bout les phoques (enfin il faut les deviner car ils sont loin...).

Retour par l'autre côte, avec toujours moutons, murs, rayons de soleil furtifs, terrain détrempé, mais aussi falaises et multitude d'îlots et très belle plage de sable blanc. 

Le retour au port se fait sous le soleil. Nous admirons le casernement de Cromwell (en ruines) ainsi que le "rocher de l'évêque" (nommé ainsi car du temps où les catholiques étaient pourchassés, un évêque a été attaché à ce rocher par marée montante et s'est noyé).

Soirée très sympa au pub du coin, sur le port, avec excellente soupe de légumes à la coriandre.