altitude 3016m

Petit déjeuner avec des friands à la viande et des oeufs au plat dans une pâte feuilletée et salade tomate-concombre. En partant nous repassons à l'office du tourisme où la nuitée doit être réglée. L'office du tourisme est chargé de répartir les touristes dans les différentes structures d'accueil. Une façon de faire travailler tout le monde équitablement sans doute.
Nous roulons sur la même piste qu'hier, la seule d'ailleurs.La vitesse est réduite en raison de l'effet "tôle ondulée" et des nids de poule.
La vallée est très belle. Nous descendons de voiture pour marcher et en profiter d'avantage. Nous ne croisons que quelques voitures, toutes Kirghizes, aucun touriste dans ce coin.
Lorsque la piste retrouve la route, la civilisation se fait aussitôt sentir. Nous nous arrêtons aux commerces pour acheter notre déjeuner. Ce village, Oulan le connait bien, il y a été scolarisé de 7 à 8 ans. Du coup, il connaît un petit parc où l'on peut s'installer. Il y a là des tables de pique nique abritées, comme on en trouvait en Iran (pas de chaise, on mange assit sur le sol). Nous achetons de brochettes de poulet cuites à la braise dans un four comme ceux utilisés localement pour cuire le pain (l'ouverture est en haut et non sur le côté comme un four en France).
En préparatif de nos deux prochains jours en altitude et loin de tout, nous faisons le plein de gaz pour la voiture. Elle peut fonctionner à l'essence et au gaz. S'en suit une longue ascension. La piste est bordée de deux lignes électriques. L'une bâtie avec des poteaux de bois et de ciment date de l'ère soviétique. L'autre, bâtie comme une ligne à haute tension est l'oeuvre des chinois. Avec 6 millions d'habitants, les kirghizes ne sont pas assez nombreux pour maîtriser toutes les technologies.
Nous passons à proximité d'une mine de charbon à ciel ouvert. Oulan nous indique qu'il utilise 6 tonnes de charbon par hiver pour chauffer son foyer. L'altitude se fait sentir et nos ressentons son effet sur nos organismes. Les gestes habituels deviennent de petits efforts et la tête est plus lourde.
Sur le plateau, grande steppe façon Mongolie (nous n'y sommes jamais allés), nous apercevons les camps de yourtes, les troupes de chevaux, de vaches et de moutons. Le notre est composé de 7 yourtes alignées et tournées dos au vent dominant. La lumière est superbe. Nous sommes aux premières loges du lac Son Kul, le deuxième lac le plus haut en altitude au monde après le Titicaca.
Une yourte nous est réservée. Elle est équipée d'un poele qui semble superflu à cet instant de la journée. En fait, il sera allumé au moment du repas, juste avant le coucher. Il est alimenté au charbon mais la famille qui nous accueille (tous sont sortis pour nous recevoir à notre arrivée) utilise de la bouse de vache séchée. Une grande flambée est donc faite avant le coucher et la yourte devient surchauffée. Il n'y a pas de deuxième tournée, la chaleur se dissipe petit à petit au fil du temps. De chaudes couvertures compensent la baisse de température. Nous dormirons dans des lits (simples), contrairement à Oulan et Altimbeck qui dorment sur les tapis à même le sol. Pas sur que le lit, si simple soit-il, soit un meuble habituel.

A notre arrivée, nous sommes donc accueillis par des femmes, leurs enfants et un jeune gaillard. Les maris ne sont pas présents, ils sont ailleurs le temps de faire les foins. C'est la saison et ils ne se font pas à cette altitude.

Les enfants, dont Karamet, agée de 11 ans et sont petit frère Ali, 7 ans) jouent dehors dans une aire qui intègre les yourtes. Elle est matérialisée par des pierres peintes en blanc et posées en cercle au sol. Cet espace est interdit aux animaux (vaches, moutons et chevaux). Ainsi elle reste propre de toutes déjections. Le soir venu, les vaches sont rassemblées dans un enclos fermé en béton. Les moutons sont rassemblés à proximité ainsi que les chevaux. Les chiens montent alors la garde.

Une yourte est réservée aux repas, enfin les nôtres, ceux des touristes. Le repas est la plupart du temps servi en une fois; une entrée concombre-tomates, un plat unique à base de viande accompagnée de pommes de terre ou insérée dans une pâte (genre raviolis). Le pain est toujours présent, ainsi que le thé qui est la seule boisson servie à table (pas d'eau).

Au moment du coucher, un groupe électrogène est lancé pendant un petit 1/4 d'heure et la lumière brille dans chaque yourte. Un tapis de laine permet de la fermer.

Bonne nuit!