Malgré la nuit un peu courte à cause du concert d’hier, on se lève sans effort à 7H, prêts à en découdre avec l’Alhambra ! On traverse le centre de Grenade qui se réveille à peine (ah, ces andalous, pour faire la fête jusqu’à point d’heure ça va, mais le matin y a plus personne…), on trouve sans difficulté en ¼ d’heure la plaza Isabel la Catolica, et on attrape le bus C3 qui arrive tout juste. A 8H on est devant la billeterie principale de l’Alhambra, et une gentille dame nous propose d’aller directement à la Puerta de Los Carros, la plus proche des Palais Nasrides où nous avons réservé la visite de 8H30. Le soleil se lève sur les tours de l’Alcazaba (forteresse militaire située à l’extrême sud ouest du site), et c’est de toute beauté. Dans les palais Nasrides, les salles succèdent aux patios, les décors en stuc se mêlent aux mosaïques, les fontaines (magnifique fontaine aux lions !) côtoient les orangers, des forêts de colonnes apparaissent derrière des portes richement ouvragées, il y a même des peintures figuratives au plafond d’une salle de divertissement. Et partout, des fenêtres qui offrent une vue splendide sur les maisons blanches du quartier de l’Albaicin. Pour le reste, je ne vais pas raconter l’histoire du palais, il y a des guides très bien faits pour ça. On ressort, des splendeurs plein la tête, dans les jardins d’El Partal (terrasses, fontaines..), avec son « Palacio » qui se reflète dans l’eau et son « oracio ». Haut lieu de selfie et de photos « posées » des asiatiques qui visitent l’Alhambra…

Maintenant Direction l’Alcazaba (si vous suivez, vous savez déjà que c’est la partie militaire de l’ensemble), avec ses tours, donjons, chemins de ronde, vestiges de casemates, et même un jardin buccolique à flanc de coteau. De partout, on domine la ville, et on peut aussi admirer les Palais Nasrides.

 

Il est déjà tard (les 3H indiquées dans les guides sont écoulées), mais il nous reste encore plein de choses à voir. C’est avec plein d’entrain que nous traversons l’ensemble des jardins en direction du « Generalife » (zone de récréation des sultans Nasrides d’où ils pouvaient profiter de la fraîcheur de l’eau qui coule et de la verdure, ainsi que de la vue sur leur palais). Mais avant d’y arriver, nous faisons une halte à l’Iglesia de Santa Maria de la Alhambra (monumentale peinture moderne du Christ en croix, d’un artiste dont je n’ai pas retenu le nom), passons sans nous arrêter devant les bains (ils sont fermés) et empruntons une allée de buis qui jouxte les jardins du Parador (hôtel de luxe). Petit arrêt dans un de ces jardins (on commence à en avoir plein les pattes), puis on repart courageusement pour le Generalife. Entre les fontaines, les canaux d’eau qui courent, les fleurs, les allées de buis, de cyprès, les myrtes, les vues sur l’ensemble de l’Alhmabra en face, et les pavillons pleins de charme, c’est un enchantement. On mitraille à tout va !

 

Bon, maintenant cela fait 6H qu’on arpente l’Alhambra, il est temps de quitter les lieux… mais on fait le tour par la muraille nord et ses tours (on en visite une), puis avant de sortir définitivement, on se rend compte que le Palais de Charles Quint (certes relativement moche de l’extérieur) est ouvert… va pour le Palais de ce bon vieux Charles, et là c’est reparti pour un tour, avec notamment une visite d’un musée consacrée à la culture et les arts musulmans. La cour ronde à l’intérieur est assez impressionnante, avec ses 2 étages de coursives et ses colonnes. Heureusement le musée d’art est payant … on zappe, et on redescend enfin en ville par le chemin piétonnier. On aura passé près de 7H au lieu deS 3 prévues, et on n’a pas eu l’impression de chômer…

 

Arrivés en ville on tombe sur la Plaza Nueva et ses terrasses accueillantes au soleil. Didier prend le menu du jour, avec notamment une soupe à la viande hâchée (bof..mais ce n’est que mon avis) et des pâtes carbonara, et moi une spécialité locale improbable : orange, oignon, morue, olive, huile d’olive. Très bon…

 

Après cette pause revigorante c’est reparti de plus belle …On se lance à l’assaut du quartier de l’Albaicin, que nous avons admiré ce matin d’en haut depuis les terrasses de l’Alhambra. Maisons blanches, grilles de fer forgé, orangers et autres arbustes dégoulinant des jardins … C’est aussi beau des près que de loin. On prend un chemin montant (je devrais dire un ènième chemin montant… tous les chemins montent, ici) qui jouxte le quartier gitan de Sacromonte, puis on avise une chapelle tout en haut de la montagne qui semble être un sacré mirador… C’est la chapelle San Miguel qui nous atteignons après moultes marches et efforts. On a quitté la ville, traversé des zones peuplées de chenils, il y a même quelques chevaux, et puis des pousses sauvages de colza, des cactus… bref on est ailleurs. En haut une petite foule (surtout des jeunes) nous attend, et un gars joue de la guitare, le tout avec en ligne de mire l’Alhambra dans toute sa splendeur et derrière la Sierra Nevada enneigée (que l’on devine au gré des nuages qui se déplacent).

 

Après une petite pause on redescend dans les ruelles de l’Albaicin, et on retrouve au Mirador le plus célèbre, celui de San Nicolas, qui lui aussi offre une vue imprenable sur l’Alhambra et toute la ville de Grenade. Halte photo dans le jardin de la mosquée de Grenade, puis on va se mêler à la foule qui attend le coucher de soleil sur la forteresse. Bon, le soleil est voilé, donc ça ne donne pas grand-chose, mais quand les lumières illuminent les bâtiments, c’est magique … on comprend que l‘Alhambra s’appelle l’Alhambra (ce qui veut dire « la rouge » en arabe).

On finit par redescendre de nuit, on traverse le souk, les places qui commencent à s’animer, on longe la cathédrale, et on retrouve enfin notre hôtel.

 

Après une bonne part de gâteau d’anniversaire (enfin ce qui reste d’hier), on se couche, prêts à faire une bonne nuit.

 

Malheureusement, voilà qu’une espèce de cow boy se met à brailler des chansons de cow boys en s’accompagnant de sa guitare… On croirait qu’il est dans notre chambre.. c’est le concert du soir du Lemon Rock Hostel qui nous héberge. Et en plus, au fil de la soirée, les spectateurs qui assistent au concert reprennent les chansons en chœur, de plus en plus fort … Didier se met à ronfler, il doit être bien fatigué ! Pour moi ce sera un peu plus long… Notre cow boy se tait enfin vers minuit. Ouf !