Réveil ensoleillé (ça commencerait presque à devenir lassant ), les millions d’oliviers miroitent au soleil, on décide d’aller prendre le petit déj à Alcala la Réal, à une vingtaine de kilomètres de là (il faut dire qu’on n’a plus de pain). Alcala la Réal est une petite ville d’environ 20000 habitants, surmontée d’une magnifique citadelle (la Fortaleza de la Mota). Après un p’tit déj composé de « pan con tomate », sur une terrasse au soleil, et quelques courses pour reconstituer le stock de provisions, nous partons à l’assaut de la forteresse qui domine la ville. A partir du moyen âge, c’est une véritable ville qui se construit au sommet de la colline, avec ses échoppes, ses habitations, son château fort, son église, et surtout ses multiples caves pour conserver le vin. En effet, le vin d’Alcala était réputé ! (aujourd’hui il ne reste plus une seule vigne, en tout cas on n’en a pas vu…). Pour pénétrer dans la ville, il fallait franchir pas loin de 7 portes, dont certaines d’inspiration franchement musulmanes (il fallait donc être motivé, si on venait avec de mauvaises intentions !). Il faut dire que la ville a longtemps joué un rôle de ville frontalière, entre la Castille et le royaume de Grenade ; et d’enjeu de conquête entre les musulmans et les catholiques, même si, d’après l’audio guide, les périodes de paix ont été plus nombreuses que les périodes de guerre Après donc les 7 portes, on arrive sur la « place basse », où se tenait le marché et où on peut admirer la reconstitution d’une pharmacie d’époque, puis on emprunte rue de la chute des chevaux (ainsi nommée car elle était glissante et en pente, et donc les chevaux se cassait souvent la figure en l’empruntant, ah ah ah…) qui dessert tout un quartier de la ville. Bien sur les murs et les toits ont disparu, mais on voit encore les anciens pavages des rues et des maisons, les caves avec des restes d’immenses jarres de terre cuite – avec l’endroit pour les poser, les restes du bas des murs qui donnent une idée des proportions et dispositions des pièces. Puis grâce au chemin de ronde, on arrive devant l‘Alcazaba (le château fort) dans lequel on pénètre par une entrée formée de 3 portes successives et un couloir coudé, puis enfin on arrive dans la cour. 3 tours la dominent, bien sûr on explore les 3, et on se rend sur la terrasse de la plus haute, d’où on peut essayer de repérer les « tours de guet » qui disséminées dans la campagne sur des collines tout autour de la ville, permettaient de signaler l’arrivée des mauvais coucheurs grâce à des signaux de fumée. On peut admirer également l’église, mise en valeur par de magnifiques cyprès qui se détachent devant la sempiternelle Sierra Nevada enneigée (on ne s’en lasse pas !). De l’autre côté de l’Alcazaba, un engin servant à lancer des « obus » (enfin, d’énormes pierres taillées en rond), une maison vigneronne avec sa cave très bien mise en scène, puis on arrive au quartier Ouest, avec le palais épiscopal (dont il ne reste pas grand-chose, pour ne pas dire rien), des maisons troglodytiques, la tour de la prison … L’église enfin est majestueuse, bien qu’ayant été abandonnée et partiellement détruite par l’armée napoléonienne. Il en reste quand même tout une partie, magnifique, qui donne une idée de sa splendeur. Le film qui est projeté à l’intérieur, sur 4 écrans, est intéressant et bien fait.
Nous pique niquons sur un mirador de la ville, pour bénéficier encore un peu de la vue de cette magnifique citadelle, et non sans avoir pris quelques sueurs froides avec le jumpy dans les ruelles hyper pentues, hyper étroites, et à angles droits…
Nous voulons maintenant visiter Zuheros, un village au Nord de la Sierra Subbetica qui selon le Routard, est particulièrement joli, mais sur la route nous nous arrêtons à Priego de Cordoba, petite ville sympathique avec plein de chouettes bâtiments, une promenade « en balcon » qui permet d’admirer, du haut de la falaise qui supporte le village, les collines d’oliviers avoisinantes, et un quartier d’origine arabe, le « Barrio de Villa » avec ses minuscules ruelles et des patios et façades hyper fleuries (plein de pots de géraniums sont accrochés sur les murs blanc immaculé… « mais comment font-ils pour arroser leurs plantes sans salir le mur » telle est la question existentielle du jardinier…).
Il est déjà tard quand on quitte Priego, on commence à se faire à l’idée qu’on ne visitera pas Zuheros ce soir, et puis on traverse Luque, magnifique petite ville (encore une) dans laquelle on s’arrêterait bien aussi… Tant pis, on n’a pas 6 mois de vacances donc on laisse tomber Luque et nous voilà enfin à Zuheros. Vu l’heure, on décide d’aller repérer un endroit pour passer la nuit (ce sera un bout de pré au milieu de la montagne, sur le chemin de la « grotte des chauve souris » (merci Park4night), puis on redescend à Zuheros pour une visite rapide à la tombée de la nuit, et on très bon repas à l’auberge du coin (recommandé par le Routard, donc remplie de français). Au menu : une queue de taureau pourDidier et 3 petits plats (soupe froide épaisse à la tomate et au œufs, timballe au chèvre et aux légumes, omelettes aux pommes de terre – qui seront des frites !- et aux légumes pour moi. Fameux ! En dessert, « leche fritas » avec sauce au chocolat et glace au nougat.
On remonte dans notre super coin, au bout de quelque virages qui font peur, et on s’installe pour la nuit au milieu de nulle part. On est tous seuls, mis à part un autre van un peu plus haut. Bonne nuit !