Le trajet du jour : 72 km (c'est tout au fond de la carte...)
Ce matin (comme les autres matins...), grand ciel bleu, mer à l'avenant, petit vent frais (mais pas trop), lumière magnifique... On se sent très bien dans notre bout du monde. Comme personne ne bouge côté taulier, et qu on a oublié hier soir de demander le lieu et l'heure du p tit dej, on décide d aller faire un tour... il faut dire qu il est un peu tôt (7h30). On longe la anse du "port" côté nord, par un petit chemin qui serpente au milieu de buissons jaunes odorants. Dans la anse 2 petits bateaux de pêcheurs, un grand voilier blanc et un bâtiment au look industriel rouge, du plus bel effet au milieu de tout ce bleu ( mer, ciel), vert (collines environnantes) et jaune (buissons...).
Au bout du chemin, une petite chapelle passablement en désordre avec tout un tas d icônes et une très belle cène peinte sur bois, Jésus et les apôtres étant en relief mais d une autre matière me semble t il (métal ?).
Did va jusqu'au petit phare tout au bout de la pointe. En face on aperçoit des petits villages typiques de cette région du Magne, avec maisons de pierres austères et tours qui servaient à se protéger des ennemis (qui parfois n étaient autres que les voisins...).
Retour à notre chambre... toujours personne. et on ne voit pas où peut être la réception... Finalement à force de vaquer de ci et de là en faisant un peu de bruit, un papy arrive et nous annonce qu il arrive bientôt avec le ptit dej qui sera servi sur la terrasse. Il nous demande si on veut du yaourt : bien sûr! Plutôt 2 fois qu une ! Il nous apporte aussi du miel (obligatoire avec le yaourt... excellent au demeurant, de même que ce fameux yaourt), des espèces de croque monsieur, des oeufs, du jus d oranges, du pain du beurre et de la confiture... on lui annonce qu on restera 1 nuit de plus, on engloutit le festin au doux bruit du vent dans l eucalyptus qui surplombe notre terrasse, et on parte en rando.
Il faut d abord quitter le parking en roulant sur la plage qui ne doit pas faire plus de 3 m de large (comme hier), puis après quelques lacets, on atteint une église au dôme bleu où on gare notre voiture.
La promenade vers le cap Tenero, point le plus au sud de la Grèce continentale, est un enchantement. On suit d abord une petite route (0 voiture) qui longe la côte en hauteur, d où on découvre encore des villages typiques, des terrasses d oliviers, et bientôt une crique à l eau bleu turquoise... on se promet d y passer au retour , et peut être même de se baigner. Bientôt la route cède la place à un chemin de terre, puis plus rien. Peut importe, on a la cap tenero en vue, on se dirige donc sans problème au milieu de la rocaille parsemée de petites fleurs multicolores... et de bouses. On a du mal à croire que des vaches puissent paître dans le coin, tellement le sol est caillouteux (et potentiellement casse gueule pour une vache), mais le fait est que l on aperçoit au loin quelques uns de ces ruminants.
On décide de ne pas aller jusqu'au phare et on descend au milieu des "pierres qui roulent" jusqu au chemin du retour en contrebas. Pendant toute la descente, nous admirons le petit village que nous surplombons, les gros bateaux qui croisent au large du cap, et surtout les 2 adorables criques aux eaux cristallines. Le 1er essai ne sera pas le bon :les cailloux dans l eau sont trop gros (impossible de marcher dessus sans chaussures,), il n'y a pas assez de fond, et l eau est glacée (dixit Didier qui estime s être baigné en s etant trempé les chevilles). La 2eme crique est beaucoup plus adéquate pour se baigner. Il y a même un rocher plat qui rend la séance de deshabillage rehabillage beaucoup moins acrobatique. Je me plonge un peu difficilement dans cette eau transparente, puis j'y reste avec délice ! 2 autres curiosités dans les parages : les vestiges d une villa romaine avec notamment des mosaïques au sol très bien conservées, et ce qu on prend pour une chapelle en ruines ( un panneau indique "oracle" mais je doute que ce soit ça...).
On reprend la route en traversant le village et on suit d abord à flanc de coteau surplombant la mer (encore une merveilleuse crique), puis au milieu du vallon planté d oliviers. Le vent est de plus en plus fort. Au bout de la route, petit détour pour aller visiter le village que l on admire depuis ce matin. Encore un univers très minéral... une des maisons est en travaux, la grue est en plein ouvrage malgré le vent.
On reprend la voiture et on prend la route qui longe la côte jusqu'à Girolimenas, en s arrêtant pour le déjeuner (+ visite ) par Vathia, le village qui, selon le Routard, compte le plus de ces hautes tours. Il y a peut être beaucoup de tours à Vathia, mais la plupart sont en ruines, ou en tout cas abandonnées même si ça et là des traces de rénovation ancienne sont visibles.
A Girolimenas, on decouvre un petit port sous une grande falaise, qui semble attendre le touriste. Les terrasses des restaurants sont immenses...et désertes!
On décide d explorer un peu plus de cette magnifique région en voiture, d abord en se perdant dans la campagne un peu un nord de Girolimenas, côté mer (donc terrain à peu près plat). Partout ces tours, typiques du Magne. Puis on grimpe à travers la montagne pour rejoindre un village sur un éperon rocheux à plus de 800 m d altitude. On le voit de tout en bas et il a quelque chose de menaçant... En haut on decouvre un village quasi abandonné (encore un...), le vent souffle fort et froid dans les ruelles désertes. Nous rencontrerons quand même 3 habitants : 2 chiens joueurs et 1 chèvre. Le soleil sur le point de tomber sur l horizon joue à cache cache avec les nuages, les lumieres sont somptueuses... et la vue sur la mer est juste magique! On se demande pourquoi un riche entrepreneur n a pas eu l idée de rebâtir le village pour en faire un village vacances... on trouve même l emplacement de la piscine à débordement!
Retour à Girolimenas pour deguster dans une des tavernes sur le port, une salade grecque, puis retour de nuit à porto kagio, et dodo !