Aujourd'hui le thème est : train à crémaillère. Sur les directives du Routard, nous avons acheté nos billets la veille. Le train est petit et il peut être pris d'assaut. La gérante de notre hôtel était parfaitement d'accord avec ce conseil avisé. Et comme le Routard indique qu'il faut arriver tôt pour s'assoir derrière le conducteur et en prendre plein la vue, nous arpentons le quai de la gare une bonne demi-heure avant le départ. Résultat, nous sommes six voyageurs, dont deux seuls touristes, nous! Nous avons donc tout loisir, selon où se situe le paysage, de passer d'un côté à l'autre du wagon. Mieux, à un passage remarquable, le conducteur stoppe le train et nous invite à prendre la photo.
Lorsque le train emprunte des rampes à plus de 10%, il passe en mode crémaillère. Certains endroits sont si escarpés que le train klaxonne pour s'assurer de ne trouver personne sur son chemin. Parfois il n'y a que la place du train. En effet, il est possible de prendre le train pour monter, puis de redescendre à pied. C'est ce que nous avons prévu.
Le parcours le plus long dure 1h05mn. Pour notre part, nous descendrons au bout de 40mn de trajet. C'est en effet de cet arrêt qu'il est possible de continuer à pied pour rejoindre le monastère de Mega Spileo. Ne trouvant pas le début du chemin de randonnée, nous questionnons trois hommes, dont un pope, vêtus de blousons de ski, et marchant d'un bon pas. Ils nous conseillent de prendre la petite route de montagne, puis de bifurquer à gauche. Ils estiment la distance à 5Km. La route nous fait passer aux abords de chèvreries. Certaines chèvres sont sur la route et sous la surveillane de chiens, dont un qui nous interdit de nous approcher trop près. Nous cheminons donc au même rythme qu'eux. Le temps est au beau, mais le vent est parfois vivifiant. Les lacets de la route permettent de découvrir de beaux points de vue sur ce paysage de montagne, soit vers les gorges en contrebas, soit vers le haut de la vallée.
Nous atteignons le monastère à 11h30. Il est fermé de 12h00 à 13h00. Deux popes nous indiquent la direction à suivre pour les lieux ouverts à la visite. Le bâtiment est accroché à la montagne. Il est relativement récent, 1934 ou 1943 selon les explications que nous lisons, car reconstruit à ce moment là après un incendie. En 1943, ce seraient les allemands qui auraient volontairement incendié les lieux (dixit le Routard). Nous visitons l'église et admirons la vierge noire à l'enfant. C'est une pièce soit disant trouvée, il y a 4 siècles, par deux moines dans une grotte à l'arrière du monastère. Nous visitons également cette grotte, puis le musée du moanstère qui contient nombre d'icones et de manuscrits anciens. Il y a également une croix en or (l'artisan aurait mis 11 ans à la faire et aurait laissé la vue dans l'aventure !).
La visite terminée, il se fait l'heure de manger. Nous avons emmené notre pique nique, mais à la sortie du monastère se trouve le restaurant du Grand Chalet (en français sur l'enseigne) qui nous tend les bras. Comme il ne fait pas bien chaud, nous nous y arrêtons pour commander une tourte au fromage, une autre aux épinards, l'ensemble accompagné d'une incontournable salade greque, que l'on déguste au soleil derrière les vitres de la véranda surplombant la vue magnifique. Un pope est là (peut être un de ceux du monastère ?), en train de faire - bruyamment - la conversation à la serveuse et son petit ami, tout en sirotant un café.
Il se fait temps de redescendre à la voiture. Il faut compter environ 30 mn pour rejoindre la petite gare, puis 3h30mn de trajet le long des voies. Sachant qu'il y a trois trains par jours, il nous faut calculer à quel moment nous risquons d'en croiser un, à la montée ou à la descente, pour libérer la voie. Marcher le long de la voie n'est pas facile. Il faut marcher sur le ballast ou sur les traverses des voies. Rien de bien confortable dans un cas comme dans l'autre. Nous croiserons deux fois le train. Une fois à la montée et une fois à la descente. Il est 18h00mn lorsque nous retrouvons la voiture.
Nous filons vers le Nord, via l'autoroute. Ce soir nous quittons le Peloponnese.