Aujourd'hui (21 mars) c'est la fête de l'indépendance. Dans ce coin reculé, cela ne se fait pas du tout sentir.
Le coin est tout aussi magnifique le matin que le soir, avec de très belles couleurs sur les rochers ocres. Nous regrimpons le rocher de la veille pour aller admirer l'arche au lever du soleil. Apres le petit déjeuner, nous rejoignons la réception - avec la voiture (n'ai je pas déjà dit que c était loin? D'un emplacement à l'autre nul ne se voit). Un guide, Jacob, nous emmène pour visiter le parc de la (petite) réserve - 1 léopard, 2 guépards (non visibles), 6 sprinboks (les survivants des 40 initiaux après repas du léopard!) et quelques zèbres. On voit les 6 sprinboks et 1 zèbre et on se rend dans l'endroit où le guépard passe la nuit, à l'abri entre des gros rochers. Le paysage, des prairies parsemées de rochers, est très paisible et magnifique. Au fond, le lodge de luxe (Jacob nous répète plusieurs fois qu'une nuit coûte 170 euros par personne...). Il nous explique que le camping est géré par une joint-venture détenue à 50 % par la communauté des villageois et un propriétaire Namibien, ainsi que la réserve sur laquelle est implantée le lodge (et du coup, la communauté touche un loyer). Jacob nous entraîne également derrière d'énormes rochers pour admirer un ficus qui selon lui aurait poussé en séparant les 2 rochers (LOL), nous parcourons pour cela un long corridor (20 mètres peut être) entre les 2 très gros blocs de pierre. Nous admirons également des peintures rupestres représentant le "serpent d'or" combattant le dragon (ou quelque chose comme ça).
Nous découvrons également tout un mur de rochers couvertes de peintures rupestres datant de quelques centaines de milliers d'années : zèbres, girafes, antilopes, bushmen... l'occasion pour Jacob de nous faire une démonstration de langage à clic, de nous expliquer les 4 clics (Sébastiaan l'avait déjà fait, cela nous fait une révision), et de nous raconter comment se passe le mariage chez les Damara (dont il fait partie) : la jeune fille reste 3 mois dans une maison où elle apprend à faire la cuisine et le thé "pour son futur mari" (!!!), le futur époux cherche un buffle à tuer. Il doit le tuer d'une flèche qui lui traverse le cou de part en part, ce qui prouve sa force. Une fois cette formalité accomplie, il peut aller rejoindre sa dulcinée qui est devenue une parfaite cuisinière en l'attendant (et en se morfondant ?). Jacob nous explique qu'il a sacrifié à cette coutume lors de son mariage il y a 3 ans... comme signe d'homme marié, pas d'alliance mais un ceinturon et un collier. Par ailleurs l'homme marié s'assoit en croisant les jambes, contrairement au célibataire.
Cette leçon d'ethnologie terminée, nous rejoignons une "pool", trou d'eau naturel dans les rochers qui sert d'abreuvoir aux 6 oryx, aux zèbres, au guépard, au léopard (mais nous ne verrons que des oiseaux qui viennent s'hydrater abondamment...).
Le cadre est encore une fois magique, une tâche bleue au milieu des rochers dorés, le tout sur fond d'herbe verte ondulant sous le vent léger et avec en arrière plan les "poddocks" du Spitzkoppe.
Il est 10h30, la visite est terminée. Nous déposons Jacob à la réception et repartons pour une dernière exploration du camping. Il faut dire qu'avec une vingtaine d'emplacements espacés chacun de 500 mètres au bas mot, il y a de quoi faire. Nous trouvons les 2 anciennes tombes, non marquées sur le plan, mais pas le fort ruiné, qui lui était indiqué... Et nous finissons en beauté avec la découverte d'une 2ème pool - vasque d eau dans les rochers- que l'on atteint après une petite escalade. D'en bas, ce trou d'eau ne se devine absolument pas, et c'est une belle surprise en arrivant!
Mais il est l'heure de repartir pour rejoindre notre destination du soir, le Brandberg White Lady Lodge, d'autant que nous avons dans l'idée de profiter d'une des activités du lodge, à savoir le "game drive" à la recherche des éléphants du désert.
Nous prenons quand même le temps de nous arrêter au "village" dans une de ces petites cahutes qui vendent des babioles. DVGO et moi achetons des ribambelles d'éléphants.
La route se déroule, magnifique comme toujours. Nous disons progressivement adieu au Spitzkoppe, traversons des paysages un peu plus peuplés avec les maisons misérables des paysans qui vivent avec leurs troupeaux de chèvres et leurs minuscules échoppes au bord de la route.
Le Brandberg, massif montagneux qui comprend le point culminant de la Namibie (2173 mètres), apparaît peu à peu à l'horizon et se fait de plus en plus présent. Nous sommes émerveillés par la couleur verte des prairies et des graminées, qui servent de fond de décor.
Vers 14 h nous arrivons au Lodge où nous apprenons qu'il n'y aura pas de game drive, les éléphants étant montés au nord (on ne sait pas bien si c'est à cause de la sécheresse qui a sévi pendant 3 ans avant les pluies de cette année, ou si c'est tous les ans comme ça - apparemment la bonne période pour les rencontrer dans le coin est juin-juillet).
Tant pis, la piscine appelle à une après midi farniente... ce que nous nous empressons de faire après avoir pris possession de notre emplacement de camping (dans le lit de la rivière... heureusement que les éléphants ont momentanément déserté car c'est leur passage de prédilection parait il), et avoir déjeuné. L'eau de la piscine est trop chaude à mon goût (elle doit faire bien plus de 30 degrés et l'air doit avoisiner les 40), mais tant pis elle rafraîchit quand même un peu.
Un peu plus tard, nous suivons l'exemple d'une famille (anglaise?) et escaladons le petit promontoire caillouteux qui surplombe le lodge. Magnifique vue plongeante sur la piscine, le jardin de cactées, et la mare (avec canards et tortues), mais aussi sur le Brandberg au loin, et sur tout un tas d'autres montagnes inconnues (de nous). Il fait toujours aussi chaud. Un dernier plongeon dans la piscine avant le dîner où nous cuisons littéralement (les tables situées à l'extérieur ont toutes été réservées)... Nous sommes à côté de 2 grandes tablées de 15 convives chacune... c est un groupe de 3ème âge français qui arrive. Ils ont la forme.
Après les éléphants, nous avons notre 2ème déception de la journée : le suricate apprivoisé que DVGO se faisait une joie de caresser est mort l'année dernière!
En sortant du restaurant on remarque un petit groupe de musiciens et chanteurs. On ne saura pas s'ils viennent chanter pour le groupe de français ou s'ils viennent fêter l'indépendance.
Retour à notre emplacement de camping où on monte la tente dans le noir. Impossible de dormir tellement la chaleur est intense. Ce sera la nuit la plus chaude de notre séjour.