Ce matin, nous sommes fébriles en attendant le verdict : game drive or not game drive ?

A 6h25 tapantes, nous avons replié les tentes et sommes devant la case des gardiens du camping, prêts à en découdre avec les éléphants du désert. Et ouf .... il y a bien de la place pour nous dans l'un des 2 véhicules !

Nous voilà partis pour (selon ce qui est prévu. ..) 4h à la recherche des fameux éléphants... Il fait encore nuit mais le jour ne tarde pas à se lever. Le 4x4 roule d'abord sur des pistes assez roulantes, puis dans des terrains de plus en plus improbables. Les gros cailloux, les fossés, le lit à sec des rivières, rien ne fait peur à notre chauffeur (sauf 1 chose mais ce sera pour plus tard...). De temps en temps, les 2 chauffeurs arrêtent les véhicules et grimpent en courant des collines (ou plutôt des petites montagnes) pour voir si les éléphants ne se cachent pas derrière. Mais hélas rien de rien... même le point d'eau où ils ont été aperçus la veille est désespérément vide de toute présence animale.

Après la pause café et petits gâteaux, les 2 guides décident de faire le tour d'une montagne. Selon eux, nos chers éléphants sont quelque part autour de cette montagne. On repart donc pour un bon moment de cahots, dévers et crêpes en tout genre...

La montagne contournée, il faut se rendre à l'évidence... toujours pas d'éléphants! Cela fait déjà 4 h que nous tournons et virons dans ce paysage fabuleux, mais très chaotique. Nos 2 guides vont ils lâcher le morceau? Que nenni! Ils ne s'avouent pas vaincus et nous repartons dans une zone plus sablonneuse, avec de petites dunes (nous faisons les crêtes...), et plein de traces de 4x4 qui se croisent en tous sens. Willy notre guide s'arrête de temps en temps pour observer les traces de pas d'éléphants dans le sable. Soudain, il "tombe" (au figuré, heureusement pour lui) sur des crottes d'éléphants fraîches ! Il regarde alors dans quel sens vont les pas, pour partir sur leurs traces. Malheureusement il y en a plusieurs et ça se croise. Manifestement, toute une famille d'éléphants s'est donnée rendez vous ici, mais c'est difficile de dire dans quelle direction ils sont partis. Les 2 véhicules décident alors de se séparer pour doubler les chances de débusquer ces charmantes bestioles (ils communiquent entre eux par talkie walkie).

Après encore un bon moment d'analyse de traces et de crottes, d'exploration de canyon entre 2 collines (avec dévers maximum, on a vraiment failli verser...), de demi tours et de fausses pistes, nous finissons par tomber sur eux sous des arbres dans le lit d'une rivière à sec. Ils sont 7 ou 8 dont 2 jeunes, l'un a 1 mois et l'autre 2 mois. Ils continuent leurs activités, principalement d'enrobage de poussière et de dégustation de feuilles, sans s'occuper spécialement de nous. On a donc tout le loisir de les observer dans leur vie quotidienne. Notre voiture est vraiment toute proche...

Il est près de midi et demi et on est partis depuis 6 h, quand on se décide à regagner nos pénates au Mowani Campsite (et Lodge pour les plus fortunés). Le retour se passe très vite, avec encore quelques moments "touchy", surtout quand il s'est agi de traverser le lit de rivières rendu boueux par les orages récents. Cela a fait reculer Willy, qui n'a pas voulu risquer de s'embourber avec 7 touristes dans sa voiture... Il trouve un autre chemin et nous ramène sains et saufs au Mowani Lodge que nous découvrons avec émerveillement (voir les photos pour comprendre). Le game drive aura finalement duré 7h !

Retour au camping à 1 km de là, moins luxueux mais quand même exceptionnel pour un camping avec ses douches entre les rochers et ses emplacements très espacés. Chaque emplacement dispose de sa douche (avec chauffe eau au bois), son toilette et sa cuisine. Nous demandons la permission de retourner à l'emplacement numéro 1 pour y manger avant de repartir. Permission accordée mais à peine installés, un groupe dans un car débarque... nous déménageons donc à l'emplacement numéro 3, tout aussi beau, mais sans barnum. Déjeuner, vaisselle, puis nous reprenons la route vers 15h30 pour notre escale du soir, Hoada Campsite. Ce camping dépend du Grootberg lodge, dont les photos m'avaient fait rêver sur le net, avec sa piscine surplombant les montagnes. Mais il était complet, on s'était donc rabattus sur le camping. A 25 km du lodge, la vue ne doit pas être la même!

En route nous nous arrêtons à la pompe à essence de Palmwag. Celle ci, située à 100 m de l'entrée de la réserve, mais bien dans la réserve, nous donne l'occasion d'expérimenter la "barrière sanitaire" (quelques gars en treillis qui inspectent notre glacière et notre garde manger, à la recherche de produits issus d'animaux : viande séchée ...). Ils nous confisquent 3 oeufs durs... on va faire le plein et au retour, une "collègue" désinfecte les roues de la voiture et son "collègue" nous rend nos 3 oeufs sans même demander un backchich ! En fait il pensait que c'était des oeufs crus... les oeufs cuits auraient pu passer la frontière.  

En franchissant les montagnes du Damaraland en direction de la Grootberg pass, nous constatons les traces de l'orage qui vient de se produire, avec des rivières qui, normalement à sec, dévalent les pentes à gros bouillons marrons. Paysage de montagnes, la route serpente au travers. De l'autre côté de la Pass, c'est une tout autre ambiance : nous redescendons rapidement dans la plaine et surtout ici il n'a pas plu. Le camping Hoada nous enchante. La douche et les toilettes, individuels pour notre emplacement (avec en plus une petite cuisine en plein air), sont particulièrement réussis, incrustés entre d'énormes rochers. C'est un de nos plus beaux campings... et quand on découvre la petite piscine nichée dans les rochers avec vue directe sur le coucher de soleil, le petit salon de plein air avec barbecue juste au dessus, et enfin le bar, juché dans un grand arbre, on ne regrette plus le Grootberg lodge !

Après avoir testé l'eau de la piscine, on redescend à notre emplacement où on a droit à un spectacle privé de la chorale de jeunes du coin (très beau moment), puis on entame sans grande conviction nos pâtes à la sauce tomate (qui s'avère être du ketchup ... immangeable). Quant à la boite de fruits au sirop qui devait constituer notre dessert, elle s'avère être ... de la confiture. Finalement, le restau, ce n'est pas si mal que ça !

Nuit relativement fraîche (enfin, moins chaude que d'habitude) et agréable, au son de l'orage qui gronde dans le lointain.