Dernière matinée à Etosha. Chris nous invite à faire les pistes qui se trouvent sur le chemin, ou toute proches, menant à la porte Sud. Nous retrouvons les animaux classiques, pas de nouveaux venus au tableau des prises de vues, et c'est moi foi fort sympathique. Ah si, nous trouverons par 2 fois des suricates (à moins que cela ne soit une fois des suricates et l'autre fois des écureuils ?). C'est bien rigolo à observer.
Vient le moment de quitter le parc. Nous avons pas mal de route avant de rejoindre notre prochaine destination : la tanière des guépards. Si nous arrivons vers 15h00 nous pourrons sans doute participer à une sortie "guépard drive". pour cela, non seulement il nous faut être à l'heure, mais en plus, il faut espérer que la sortie sera ouverte aux campeurs, par opposition aux touristes qui sont hébergés au lodge et qui sont prioritaires pour les activités.
Nous aurions pu avoir un autre point de chute, tout proche. Lui aussi axé autour du thème du guépard, pour assister notamment à un sprint (le guépard peut passer de 0 à 100km/h en 2.8s !). Pas de chance, le lieu était complet. Même en basse saison, malgré une demande plus de 15 jours à l'avance, certains sites sont pris d'assaut par les touristes.
Revenons à Okonjima. Il s'agit d'un lieu privé, qui fut d'abord une ferme d'élevage de vaches appartenant à un couple, d'origine allemande, installé en Namibie depuis bon nombre d'années. Ce couple était précédemment installé sur un domaine plus au Sud. Ils y étaient déjà fermiers. C'est la sècheresse qui les a poussé à vendre leur ferme pour acheter plus au Nord, à Okonjima précisément. La première année de leur installation, ils ont perdus une vingtaine de vaches. Ce n'était pas la sècheresse qui décimait le bétail, mais autre chose. Après avoir installé un système basé sur un appareil photo (argentique), ils ont découvert que leur problème était lié à la présence d'un guépard sur leur territoire (enfin il faudrait convenir de qui est véritablement le propriétaire du territoire !). Ni une ni deux, le guépard a été liquidé; affaire réglée.
La deuxième année, ils se sont rendus compte qu'ils avaient perdu encore plus de bétail. A ce moment, le fermier s'est dit qu'il n'avait sans doute pas réfléchi comme il le fallait la première fois. Il en est arrivé à la conclusion que le guépard qu'il avait tué avait laissé une place libre pour un autre guépard. Mais cet espace libre avait été convoité par plusieurs autres guépards qui se le sont disputés. Qui dit dispute dit énergie perdue en batailles et donc plus de besoins d'alimentation. Tuer le guépard n'était donc pas la bonne solution. Fort de ce constat, pour que les autres fermiers ne fassent pas la même erreur, il s'est efforcé de partager son expérience et ainsi lutter contre la destruction des guépards. Plus tard, ces enfants ont pris un virage radical en convertissant l'exploitation agricole en un centre de secours et de ré-insertion des guépards. Ce centre est financé par les devises des touristes qui campent, mangent et participer aux activités proposées sur le site d'Oknjima.
Parmi les éléments qui nous sont rapportés lors de notre visite, j'ai noté l'histoire du seul léopard présent sur le site. Cette histoire commence par l'appel d'un fermier qui indique avoir récupérer un bébé guépard et qui souhaite que le centre le prenne en charge. Arrivée sur place l'équipe se rend compte qu'il s'agit en fait d'un léopard. Cela ne rentre pas dans le périmètre de leur mission, mais si ce petit n'est pas récupéré, nul doute que le fermier s'en débarrassera dès que l'équipe sera partie. Piégé, ils repartent avec le léopard. Celui-ci sera considéré comme un chat par le propriétaire du centre et jusqu'à l'âge de 4 ans il dormira sur son lit. La suite de l'histoire est plus surprenante : le propriétaire s'étant absenté 10 jours, le léopard est laissé seul dans la maison, tout en étant confié aux bons soins de ses soeurs. A son retour, le léopard se jette violemment sur son maitre pour l'éliminer. Ce dernier s'en sort finalement mais il comprend que le léopard le considère à présent comme un concurrent et qu'il n'est plus question de partager les mêmes espaces. pas de problème avec les soeurs qui habitent ailleurs. Un enclos sera construit pour le léopard et son maitre ne pourra même pas s'en approcher (de l'extérieur) sans rendre le léopard agressif; le léopard n'aime pas la concurrence et il règne seul sur son domaine. Il ne tolère d'ailleurs une femelle que un ou deux jours tout au plus.
L'activité du centre, prévoit un passage par les batiments de prise en charge vétérinaire des guépards, un lieu de présentation pédagogique des guépards, un tour auprès de l'enclos du léopard et un passage en voiture dans l'enclos de guépards (mince la voiture est à carrosserie ouverte et les guépards sont à trois mètres de nous !).
Le passage auprès du léopard, se fait derriere un grillage et une mare d'eau, dans un lieu d'observation ressemblant à un gabion. Avant notre arrivée, le léopard avait été isolé dans un sas, permettant ainsi au guide de déposer un morceau de viande sur l'arbre présent dans l'enclos. Il a ensuite été libéré et nous avons pu l'observer alors qu'il grimpait à l'arbre et dégustait le met qui lui était destiné. C'est vraiment une bête splendide. Puissante et particulièrement jolie.
Nous continuons la visite par l'un des enclos à guépards. Dans ces enclos, ils patientent le temps qu'un domaine leur soit attribué. Nous y pénétrons en voiture et nous arrêtons tout à côté d'eux sans qu'aucune protection ne s'interpose. Ils sont calmes. Couchés dans l'herbe. Sans doute viennent-ils de manger (?).
Nous finissons la soirée au restaurant du lodge. Très bel endroit et très bon repas servit à la table par une kyrielle de serveurs/serveuses chacun affectés à une table donnée.