Après une bonne nuit éclairée par la lune (et sans visite de guépards, léopards et autres bébêtes sympathiques de loin), nous sommes réveillés par la "dream team" du tok tokkie (Williy et Sébastiaan) qui nous offrent une tasse de thé au lit et une bassine d'eau chaude pour la toilette. Nous admirons le soleil se lever et éclairer doucement tout le paysage. Magique !
Après le petit déjeuner c'est le début de la rando du jour. Elle doit nous permettre de rejoindre un col et de passer de l'autre côté du " fer à cheval " (les montagnes forment un cirque - nous nous sommes arrêtés, hier, à leur pied). Les lumières sont magnifiques. On n'arrête pas de prendre des photos. Arrêt explication près d'un nid de républicains solidaires.
Sébastian explique que leur prédateur est le cobra (quoi ??? il y a des cobras dans le coin ???), qui monte à l arbre en s'enroulant autour du tronc (si le cobra peut monter à un arbre il peut aussi grimper dans un lit de camp, non ?) et qui va de "chambre" en "chambre" en mangeant les oeufs et les poussins. Les républicains solidaires ont trouvé 2 parades : ils construisent leur nid en haut de poteaux télégraphiques quand ils en trouvent (lisses, c'est beaucoup moins pratique pour le cobra), et il s'acoquine avec le faucon pygmée qu'il loge dans leur nid gratos en échange de quoi le dit faucon tue les cobras qui s'aventureraient dans le coin. Je prends une belle photo du nid par en dessous (les entrées des apparts sont toutes en dessous), quelques minutes après Sébastiaan explique que quand le cobra sort du nid il se laisse tomber d'un de ces petits trous, directement sur la pauvre touriste imprudente... Heureusement il n'y avait pas de trace de serpent dans le sable (donc pas de serpent dans l'arbre)... 2ème indice : l'affolement chez les oiseaux. Ici, tout est calme. Ouf !
Un peu plus loin cours de géologie sur la magnétite; plus lourde que le sable, elle fait des traînées noires sur le dessus de celui-ci (démonstration avec un aimant : en 3 fois rien de temps, Seb a récupéré plein de magnétite avec laquelle il s'amuse à tracer des lettres dans le sable.
Puis leçon de géographie :
- constitution du désert du Namib : le sable vient du Lesotho, transporté par le fleuve Orange il arrive dans la mer, un courant le rejette sur la côte et le vent façonne des dunes formant le d'sert du Namib (jusqu'à 120 km de la côte),
- les fleuves de Namibie : beaucoup de rivières mais pas d'eau. 5 fleuves coulent (aux frontières du pays) : Orange river au Sud, Kunene au Nord-Ouest, Okavango, Chobe et Zambeze au Nord-Est. La Fish river est à sec (Seb ne l'a vu couler qu'une fois) ainsi que la Kuiseb river,
- et enfin, leçon de botanique avec la "plante de la résurrection" (le bush) : elle parait morte (complètement desséchée et cassante), mais il suffit de la tremper dans l'eau quelques heures pour que des feuilles apparaissent. On essaie immédiatement ! (Ça marche aussi avec la pluie : une bonne averse et le lendemain le désert est vert !).
On rejoint ensuite une zone caillouteuse, pour monter au col, où on déguste une tasse de the rooibos (originaire d'Afrique du Sud sans théine) et un petit gâteau (maison), devant un paysage magnifique (encore un), de désert de sable aux multiples nuances et avec des montagnes dans le lointain. Descente dans la chaleur (qui, elle, monte !). On rejoint la plaine. On voit quelques oryx et springboks rechercher la maigre ombre des acacias et s'enfuir à notre arrivée. Vers 13h, sous une chaleur accablante, on rejoint le camp : grande tente avec 6 transats qui nous tendent les bras, des cocas frais, des sandwichs, une quiche épinard, de l'eau fraîche, et même une caisse de bouquins pour occuper notre sieste ! Les républicains solidaires viennent quémander quelques miettes. C est le paradis !
Vers 16h30, nous repartons, sous une chaleur devenue un peu moins dense. Les oryx sont encore à l'ombre des acacias. Ils s'écartent craintivement à notre approche. Toujours pas de guépard ni de léopard. Il faut dire qu'ils sont peu nombreux sur le parc. 14 girafes ont été importées dans la réserve, il faut être chanceux pour croiser leur route. Les oryx sont eux au nombre de 6000, 3000 pour les sprinboks. Les hyènes, autrefois très chassées par les fermiers, sont au nombre de 10.
La rando s'effectue dans une partie plus plane, recouverte de sable et de bush desséché. Nous gravissons deux petites dunes avant d'apercevoir au sommet nos chambres du soir et la cantine de Lulu. Accueil chaleureux; bière fraîche puis gin tonic double. Le repas est constitué d'une soupe de lentilles, de steak de koudou, pommes de terre, citrouille à la cannelle et salade de choux, pudding aux pommes en dessert. Sebastiaan nous dispense de nouveau une leçon centrée sur les étoiles et les galaxies. Nuitée à la belle étoile dans une petite brise d'abord chaude puis un peu plus fraîche dans la nuit. Il faut se tourner dans son lit pour ne pas avoir la lueur de la lune dans les yeux. C'est fou ce que cette lune peut être lumineuse!